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Le terme de sexualité infantile désigne, en sexologie, les manifestations de la sexualité chez l'enfant.

La capacité sexuelle de l'enfant pré-pubère est rapportée dans différentes études[F 1],[M 1],[S 1],[1],[2],[3], dont les plus célèbres sont les rapports Kinsey (1948 et 1953) et The Hite Report on Male Sexuality (1981). Ces études rapportent l'observation d'orgasmes chez des enfants de tout âge, de 5 mois jusqu'à l'adolescence.[M 2],[4]

Il est également avéré par ces études que les jeux sexuels et les relations sexuelles entre enfants, sans être la règle, sont assez répandus dans les sociétés occidentales. [S 2],[M 3]

Capacité orgasmique[modifier | modifier le code]

Les premières références scientifiques à la capacité orgasmique de l'enfant pré-pubère sont faites par Moll en 1912[4]; il existe cependant des mentions de cette capacité dans des textes antérieurs[5].

Par la suite, la capacité orgasmique de l'enfant pré-pubère est rapportée entre autres par Merrill en 1918, Moses en 1922 et Hamilton en 1927[6]. Il faut cependant attendre 1948 et la parution des célèbres rapports Kinsey (1948 et 1953), pour que le fait soit étudié en détail et dûment documenté[M 4].

Kinsey rapporte l'observation d'orgasmes chez les enfants des deux sexes, à tous les âges, de quelques mois à l'adolescence.[M 2] [F 2]

Ces orgasmes, écrit-il, s'expriment de manière similaire à ceux des adultes. Ainsi, chez le garçon, excepté l'absence d'éjaculation, les mêmes manifestations orgasmiques sont constatées que chez l'homme pubère : « le comportement passe par une série de changements physiologiques graduels, le développement de mouvements rythmiques du corps avec des contractions du pénis et des poussées du bassin, un changement évident des capacités sensorielles, une tension finale des muscles, particulièrement au niveau de l'abdomen, des hanches et du dos, un relâchement soudain avec des convulsions, incluant des contractions anales rythmiques, puis la disparition de tous les symptômes. » [M 5]

Des informations du même type sont recueillies concernant la jeune fille pré-pubère.[F 1] Kinsey prétend établir la corrélation entre ces symptômes et l'orgasme tel qu'il est connu des adultes, au travers d'études suivant des enfants à la période de leur puberté, jusqu'à ce que la nature orgasmique des phénomènes constatés ne laisse plus de doute[M 6].

Il est à noter que les rapports Kinsey ont été et restent controversés[7], du fait, par exemple, qu'Alfred Kinsey ait interrogé neuf hommes ayant eu des relations sexuelles avec des enfants, et pris en compte leurs témoignages dans ses conclusions[8].

Cependant, la capacité sexuelle des enfants n'est pas contestée par la sexologie. Le sexologue Ken Plummer qualifie en 1991 son existence d'« irréfutable ».[9] Shere Hite en 1981 le décrit également dans son étude The Hite Report on Male Sexuality, qui collecte de nombreux témoignages d'hommes ayant eu des orgasmes sans éjaculation avant la puberté. [S 3] Elle relève également que, parmi les 7000 hommes ayant participé à son étude, beaucoup s'étaient masturbés jusqu'à l'orgasme avant d'être physiquement capables d'éjaculer, en général 6 mois à un an avant, parfois plus [S 4]

Latence sexuelle[modifier | modifier le code]

Il est souvent considéré, en psychanalyse, que la période du développement psychosexuel de l'individu comprise entre la crise œdipienne et la puberté, constitue une phase de latence, durant laquelle la sexualité de l'enfant serait mise en attente, et donc normalement oubliée et négligée de ce dernier. Cependant, les études des sexologues ne permettent pas de démontrer cette théorie. La sexologue Loretta Haroian écrit ainsi dans l'Electronic Journal of Human Sexuality que « Les sexologues ne trouvent que peu, voire aucune preuve pour défendre la théorie de la latence sexuelle, et ce malgré sa durabilité en tant que concept dans la psychiatrie analytique et son influence durable parmi la communauté scientifique des soins mentaux. »[10]. Les rapports Kinsey constatent, eux, que la sexualité de l'enfant continue de s'exprimer pleinement durant cette période, au travers de la masturbation, de jeux sexuels et parfois même de véritables relations sexuelles; ce qui amène Kinsey à penser que que la période de latence correspond plus à quelque chose d'imposé par les normes culturelles de la société qu'à une réalité du développement naturel de l'individu.[F 3].

Au contraire de ce que suggère la notion de latence sexuelle, Kinsey a par ailleurs montré, dans son étude, que l'enfant pré-pubère pouvait, dans une période de temps donnée, avoir un plus grand nombre d'orgasmes qu'un adolescent, qui lui-même peut en avoir plus qu'un adulte. La capacité à avoir des orgasmes multiples semble donc être une capacité qui décline avec le développement de l'individu (la puberté).[M 7] Shere Hite explique cette capacité par le fait que la période réfractaire (période qui, chez l'adulte, suit l'orgasme et empêche sa reproduction immédiate) est, chez l'homme, directement liée à l'éjaculation. Sans éjaculation, il n'y a pas de période réfractaire, et l'enfant peut donc éprouver plusieurs orgasmes en série.[S 5]

Masturbation et jeux sexuels de l'enfant prépubère[modifier | modifier le code]

Les rapports Kinsey font état de l'observation de la masturbation jusqu'à l'orgasme chez des enfants de tout âge à partir de 3 ans, et jusqu'à la puberté.[F 4] Les jeux sexuels et relations sexuelles semblent répandus chez les enfants de sexe masculin, malgré les tabous qui pèsent sur le sujet. Ainsi, Kinsey estime leur fréquence à près de 70% parmi la population masculine, dans la société américaine des années 50.[M 3] Shere Hite constate un taux de 43% avéré dans sa population d'étude de 7000 hommes américains, en 1981. [S 2]En revanche, l'activité sexuelle semble beaucoup plus rares chez les jeunes filles.[M 8]

Ces jeux prennent généralement la forme de l'auto-masturbation, de la masturbation réciproque et de la fellation chez les garçons. Les cas de rapports anaux sont plus rares.[S 2]

Dans certaines micro-sociétés très permissives sur la sexualité infantile, ces jeux et relations sexuels ont été constatés publiquement par Clellan S. Ford et Frank A.Beach. [11] L'adulte est parfois lui aussi impliqué dans ces jeux sexuels. Clellan S. Ford et Frank A. Beach rapportent ainsi que « les parents Hopi et Siniaro (de la tribu amérindienne des Tucano) masturbent fréquemment leurs enfants. » [12]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. pp. 175 à 181
  2. a et b p. 177 : « Orgasm has been observed in boys of every age from 5 months to adolescence »
  3. a et b 57% des hommes, parmi la population d'étude de 12 000 hommes, se souvenaient de jeux sexuels pré-adolescents« Something more than a half (57%) of the older boys and adults recall some sort of pre-adolescent sex play. », p.165
  4. « Since this significant fact has not been well established in scientific publication, it will be profitable to record here the nature of the data for the male in some detail. », p. 175
  5. p.177 : « the behaviour involves a series of gradual physiologic changes, the development of rhythmic body movements with distinct penis throbs and pelvic thrusts, an obvious change in sensory capacities, a final tension of muscles, especially of the abdomen, hips and back, a sudden release with convulsions, including rhythmic anal contractions followed by the disappearance of all symptoms. »
  6. p. 177 : « In five cases of young pre-adolescents, observations were continued over periods of months or years, until the individuals were old enough to make it certain that true orgasm was involved; and in all of these cases the later reactions were so similar to the earlier behaviour that there could be no doubt of the orgastic nature of the first experience. »
  7. « The most remarkable aspect of the pre-adolescent population is its capacity to achieve repeated orgasm in limited periods of time. This capacity definitely exceeds the capacity of teenage boys who, in turn, are much more capable than any older males. » p. 179.
  8. « Pre-adolescent sexual stimulation is much more common among younger boys than it is among younger girls. » p. 157
  1. a et b pp. 104 à 116
  2. « Orgasm is in our records for a female babe of four months. »
  3. « The cessation of pre-adolescent sex play in the later pre-adolescent years was taken by Freud and many of his followers to represent a period of sexual latency. On the contrary, it seems to be a period of inactivity which is imposed by the culture upon the socio-sexual activities of a maturing child, especially if the child is female. » pp. 104-5.
  4. « typical reactions of a small girl in orgasm, made by an intelligent mother who had frequently observed her three-year-old in masturbation », pp. 104-5
  1. pp. 602 à 609
  2. a b et c Ainsi, Shere Hite relève que, dans sa population d'étude de 7000 hommes américains, en 1981, 43% avaient, enfant, partagé leur sexualité avec un garçon de leur âge d'étude, dont près de la moitié avaient eu un contact sexuel (masturbation, fellation, plus rarement sodomie) : « 43 percent of those who answered had had some form of sex with another boy; most of these were mutual masturbation (not touching each other), or masturbation by one partner; but almost half of these men (20 percent of the entire sample) had masturbated each other; about one third also did fellatio together; and a few had had anal intercourse », p. 36
  3. pp. 602 à 609. p. 607 : « Orgasm and ejaculation are synonyms for me now. But before puberty I regularly had orgasms without ejaculating. »
  4. p. 607 : « Many boys had first masturbated to orgasm before they were physically able to ejaculate (usually for approximatively six months to a year, but sometimes longer). »
  5. « With no ejaculation there is no refractory period ; thus several orgasms in a row are possible », p. 607, note suivant le témoignage d'un homme racontant sa première éjaculation : « Being able to come was great until I found that repeated climaxes were more difficult to obtain after ejaculation. », p. 607
  • Autres références :
  1. Children and sex : new findings, new perspectives, Larry L. Constantine, Floyd M. Martinson, eds. – Little, Brown & Co, 1981.
  2. Les instincts sexuels : une anthropologie scientifique de la sexualité, Dr W. S.Schlegel. – Payot, 1964
  3. Erotic feelings in children, article de Harry Bawkin paru dans l'Indian Journal of Pediatrics : « There is indirect evidence that children experience intense erotic feelings at an early age. Masturbation, culminating in orgasm, has been reported by a number of observers (Moll 1912, Still 1915, Kinsey 1948). » Lire en ligne
  4. a et b Selon Moll (1912), il n'y a aucun doute quant au fait qu'un orgasme puisse être ressenti par de très jeunes enfants, voire des nourrissons : « When we see a child lying with moist, widely opened eyes, and exhibiting all the other signs of sexual excitement, such as we are accustomed to observe in adults, we are justified in assuming that the child is experiencing a voluptuous sensation ». Rapporté par Harry Bawkin dans l'Indian Journal of Pediatrics.Lire en ligne
  5. Ainsi de cette recommandation du Traité Clinique et Practique des Maladies des enfants datant de 1854 : « [i]l ne faut pas que l'on ignore que ce sont souvent de très jeunes enfants qui se livrent avec fureur à l'onanisme » (Vol. III. 2nd ed. Paris: Baillière, p. 417)
  6. « In the technical litterature there seem to be only a few references (e.g., Moll 1912, Merrill 1918, Moses 1922, Krafft-Ebing 1924, Rohleder 1921, Hamilton 1929:427) to the possibility of the pre-adolescent child experimenting orgasm. », p. 175
  7. (en) Response to controversy : Allegations about Childhood data in the 1948 book, Sexual Behavior in the Human Male, sur le site de l'Institut Kinsey
  8. Kinsey Institute - Allegations about Childhood data in the 1948 book, Sexual Behavior in the Human Male
  9. Understanding Childhood Sexualities, Ken Plummer, University of Essex, 1991 : « Il y a suffisamment de preuves de la biologie, de l'anthropologie, de la psychologie et de la sociologie sur l'existence irréfutable d'un potentiel ou d'une capacité pour quelque chose qui peut être appelé 'sexuel' chez le jeune enfant - une capacité qui se manifeste souvent dans divers comportements 'sexuels'. » (« There is much evidence from biology, anthropology, psychology and sociology on the irrefutable existence of a potential or capacity for something that can be called 'sexual' by young children -- a capacity that is often manifested in various 'sexual' behaviours. »)
  10. « Sexologists find little or no evidence to support the latency theory, despite its durability as a concept in analytical psychiatry and its continuing influence among the clinical mental health community. », Electronic Journal of Human Sexuality, Volume 3, Feb. 1, 2000. Lire en ligne
  11. Patterns of sexual Behaviour, de Clellan S. Ford et Frank A. Beach : 'Adults in a large number of societies take a completely tolerant and permissive attitude towards sex expression in childhood. Under such conditions, youngsters engage in a certain amount of sexual play in public. . . . . Handling the genitals of others of the same or opposite sex occurs frequently under conditions of free sex play. Additional forms of sexual activity on the part of young children sometimes include oral-genital contacts and attempted copulation with a sex partner. '
  12. « Hopi and Siriono parents masturbate their youngsters frequently. », B. Malinowski, The Sexual Life of Savages in North West Melanesia, Halcyon House, New York, 1929. pp. 48-9
  • Notes

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]