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Tempo T

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Tempo T1
Tempo T
Exemple de triporteur ouvert inversé de l'époque

Marque Tempo-Werke
Années de production 1928 - 1930
Production 264[1] exemplaire(s)
Classe Triporteur
Usine(s) d’assemblage Drapeau de l'Allemagne Hambourg
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) monocylindre 2 temps JLO / Heinkel
Cylindrée 196 cm3
Puissance maximale ch
Transmission Traction avant
Masse et performances
Masse à vide Charge utile : 500 kg
Vitesse maximale 30 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Triporteur
Chronologie des modèles

Le Tempo T1 est le premier triporteur motorisé, présenté en 1928 par le tout nouveau constructeur allemand Tempo-Werke. Il est le premier d'une série de modèles T lancés à partir de 1928.

Le Tempo T1 avait la particularité d'avoir le plateau de chargement devant le poste de conduite. C'était en fait un tricycle inversé avec une direction par volant, selon les critères en vigueur à l'époque.

Ce type de triporteur a largement été favorisé par le gouvernement allemand qui, en 1928, a promulgué une loi par laquelle les véhicules à moteur de moins de quatre roues et d'une cylindrée inférieure à 200 centimètres cubes peuvent être conduits sans permis et sont détaxés[2],[3]. Cette disposition a fait croître fortement la demande de ce type de véhicules.

La société Vidal und Son a été créée à Hambourg en 1883 pour fournir des services de lutte contre les incendies dans les ports, notamment ceux qui traitaient l'importation de charbon. En 1927, l'économie allemande est écrasée sous le poids des réparations de guerre et l'importation de charbon tombe à un niveau très bas. Face à cette récession la société "Vidal und Son" recherche de nouveaux débouchés. Max Vidal et son fils Oscar décident de tenter leur aventure dans l'industrie automobile. Ils se consacrent au développement d'un véhicule utilitaire simple, similaire au populaire "Blitzkarren" de Carl Borgward, lancé en 1924.

Les modèles Tempo T

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Comme tous ses prédécesseurs, les Tempo T ont été développés comme moyen de transport bon marché pour les petits entrepreneurs et les agriculteurs de l'Allemagne d'après-guerre. L'économie allemande avait été dévastée par la Première Guerre mondiale. À cette époque, le peuple allemand devait se satisfaire de moyens de transport sans fioritures, bon marché à l'achat comme en exploitation. La vitesse n'était pas essentielle car le véhicule remplaçait chevaux et calèches.

Forts des dispositions de la loi de 1928 qui fait immédiatement croître la demande de ce type de véhicules en Allemagne, Max et Oscar Vidal présentent le résultat de leur projet automobile, le Tempo T1. C'est l'alliance d'une moto et d'une remorque dans une unité rigide, un tricycle ouvert avec deux roues à l'avant supportant le plateau de chargement et le poste de conduite à l'arrière. Le véhicule est équipé d'un moteur JLO, un monocylindre à deux temps de 196 cm³ développant une puissance de 5 ch qui offre une charge utile d'environ 500 kg. Le "T1" sera fabriqué à Stade et à Lünebourg[4]

Le "Tempo T1" se distingue surtout par sa mauvaise finition et ses nombreux défauts. Tous les véhicules devaient être sans cesse dépannés. Un mécanicien a été spécialement embauché pour les interventions chez les clients. Rapidement la production va être progressivement abandonnée au profit de son successeur, le Tempo T6.

Dès le lancement du T1, Max et Oscar Vidal se rendent compte des insuffisances du T1 et vont très vite présenter un modèle plus puissant, le Tempo T2, équipé d'un moteur monocylindre à deux temps Hamor de 440 cm³ développant 9 ch et offrant une charge utile d'environ 600 kg avec chauffeur. 41 exemplaires seront fabriqués entre 1928 et 1930. Comme le T1, son grand frère T2 a été fabriqué à Stade et à Lünebourg. Ce modèle se distinguait également par sa mauvaise fabrication et ses nombreux défauts de construction. Sans exception, ces véhicules devaient être améliorés. À partir de 1930, la production a été progressivement abandonnée au profit de son successeur, le "T10".

Les Tempo T1 et T2 étaient, en fait, des copies simples et bon marché mais très mal construites des tricycles de livraison construits par plusieurs autres sociétés comme Goliath, Phanomen et Rollfix. Cependant, ils étaient si mal construits que leurs pannes constantes obligeaient Tempo à employer un mécanicien mobile à temps plein pour effectuer les dépannages dès que les véhicules prenaient la route.

Un début aussi délicat serait fatal à tout un nouveau constructeur mais Tempo-Werke a une chance extraordinaire, une vraie bouée de sauvetage, avec la faillite de son principal concurrent, Rollfix, lors du crack boursier de 1929. Le concepteur en chef de Rollfix, Otto Daus, a été recruté par Tempo qui s'est attaché à régler sans délai les gros problèmes techniques des Tempo T1 et T2. Le résultat a été le lancement dès 1929 du Tempo T6, qui, bien que similaire à ses prédécesseurs, était en fait un véhicule nouveau. Équipé d'un moteur à deux temps JLO de 198 cm³, beaucoup plus fiable, le T6 s'est vendu à 3.596 exemplaires entre 1929 et 1935. Pour faire face à cet accroissement de production, Tempo-Werke a dû déménager dans des locaux plus grands à Hambourg. Grâce à ce modèle, la marque Tempo a pu corriger sa très mauvaise réputation acquise avec les T1 et T2.

En 1930, Tempo-Werke présente la dernière étude de son concepteur en chef, Otto Dauss, le Tempo T10, qui va remplacer le piètre T2. Doté d'un moteur monocylindre deux temps de 349 cm³ développant 10 ch, sa charge utile atteint 750 kg, chauffeur inclus. Ce véhicule n'a pas connu le même succès que le T6 car il fallait détenir un permis de conduire et payer des taxes sur le véhicule puisqu'il n'entrait pas dans les critères de la loi de 1928. Seulement 840 exemplaires ont été fabriqués.


Le Tempo Pony

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En 1932, Tempo-Werke veut en finir avec la série T et lance le "Pony". Comme le T6, pour respecter les critères de la loi de 1928, le Tempo Pony a un moteur de 198 cm³. Sa construction a été considérablement simplifiée pour être moins chère. La direction, précédemment commandée par un volant, se fait simplement en faisant pivoter un guidon. L'avantage est son prix exceptionnellement faible, 795 Reichsmarks par rapport aux 1.280 Reichsmarks du T6. Mais le succès escompté n'a pas eu lieu, les clients n'ont pas réussi à s'habituer à ce type de direction inhabituelle. 528 exemplaires ont été fabriqués et l'on considère que la plupart d'entre eux ont été transformés en remorques par la société Herbert Vidal et vendues sous la marque Tempo.

Pour éviter la débâcle, Tempo-Werke réagit immédiatement et, en toute fin d'année 1932, lance la série "Front", un tricycle classique, dont le poste de conduite est placé à l'avant dans une cabine fermée, le moteur enveloppé dans une carrosserie très pointue. Le premier modèle de cette nouvelle série est le Tempo Front 6.

Notes et références

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