Tagaéri

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Les Tagaeri sont un peuple Huaorani de l'est vivant dans le parc national de Yasuni, dans le bassin amazonien équatorien. Ce peuple est nommé (en Wao-Terero, la langue Huaorani) d'après l'un de leurs membres appelé Tagae. Les communautés kichwa voisines les appellent parfois Awashiri, ce qui peut se traduire par «personnes de haut niveau». Ils vivent un mode de vie de chasseur cueilleur et ont refusé tous les contacts extérieurs, ce qui en fait l'un des rares peuples non contactés du monde. En plus des Tagaeri, la région abrite leurs parents, les Taroménane, qui sont un autre groupe Huaorani oriental.

Histoire[modifier | modifier le code]

Tagae et ses partisans faisaient partie des familles Huaroani qui se sont séparées en 1968 après avoir refusé l'établissement de missionnaires, ils vivent depuis lors en isolement volontaire. Les contacts avec les autres Huaorani sont restés très sporadiques, mais marqués par des explosions de violence interclanique, comme en 1993, ou encore en 2003. Durant les années 1990, les groupes Huaorani de l'est ont migré vers l'ouest, près de la communauté Kichwa qui vit sur les abords du río Curaray. Cette migration a eu lieu en partie pour échapper aux effets de l'exploitation pétrolière, de la déforestation et peut-être également en raison de la réduction des stocks de gibier[1]. Les Kichwa du Rio Curaray les voient occasionnellement mais évitent d'interagir avec eux, car ce sont des Tagaeri, parlant une langue comme celle des Huaorani occidentaux[1].

Contact avec le monde moderne[modifier | modifier le code]

Les tentatives de contact menées par des peuples extérieurs ont, pour la majorité, été violemment repoussées, à commencer par une série d'attaques contre la colonie de Coca, en représailles à la tentative d'évangélisation par l'Institut d'été de linguistique. La plus récente de ces attaques a été l'attaque à la lance en 1987 des missionnaires Alejandro Labaca et Inés Arango. En 2003, un couple Kichwa a été attaqué à la lance sur les rives du rio Curaray, les Kichwa auraient accusé les Tagaeri[1]. Plus récemment en mars 2008, le corps d'un braconnier de bois rare âgé de 37 ans, Luis Castellanos, a été retrouvé dans la région de Yasuni, avec neuf lances à pointe en fer plantées dans son abdomen. Selon des responsables locaux, les auteurs des faits présumés sont des Tagaeri ou des Taromenani[2].

Statut[modifier | modifier le code]

On estime qu'il n'y a pas plus de 20 à 30 Tagaeri encore vivants. Avec les Taromenane, ils constituent les deux derniers groupes indigènes d'Équateur connus vivant en autarcie volontaire complète. De graves menaces pèsent sur eux, notamment la forte prévalence de maladies étrangères pour leur système immunitaire. Ils sont également menacés par le braconnage illégal de bois durs tropicaux, les contrebandiers, les colons et les compagnies pétrolières qui s'installent dans la région, avec des forages qui se rapprochent sans cesse de leurs terres. Le 15 février 2008, les autorités équatoriennes ont accepté d'enquêter sur des informations selon lesquelles cinq membres des tribus Taromenane et Tagaeri auraient été tués par des bûcherons illégaux[3].

Préservation[modifier | modifier le code]

Les organismes qui tentent de protéger les Tagaeri ainsi que d'autres peuples amazoniens de la région comptent parmi eux l'initiative Yasuní-ITT du gouvernement équatorien, lancée par le président Rafael Correa en 2007. Malheureusement l'initiative Yasuní-ITT s'est soldée par un échec courant 2013.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Reeve, Mary-Elizabeth, and Casey High. "Between Friends and Enemies: The Dynamics of Interethnic Relations in Amazonian Ecuador." Ethnohistory 59:1 (Winter 2012).
  2. « Rain Forest Tribesmen Just Want to Be Left Alone - TIME »
  3. Ecuador probes 'attack on tribe'

Liens externes[modifier | modifier le code]