Je voudrais aussi vous signaler une lecture biaisée systématique à cause de tous vos a priori de lecture codifiés. Et dans mon image, les gardes rouges de ma jeunesse citaient aussi la fameuse "pensée de Mao" avec la même véhémence que vous, et chez eux, la référence permanente au "petit livre rouge" remplaçait alors celle aux règles WP. Or il y a avait aussi beaucoup de bon sens dans cette pensée, sinon elle n'aurait pas séduit autant de jeunes maoïstes occidentaux. Et vous, vous arrêtez également des articles sans vraiment les lire, tout comme les gardes rouges arrêtaient les gens pour un défaut présumé de pensée de Mao. Or la pensée de Mao ne réglait hélas pas tout, et les règles WP ne s'appliquent pas non plus à toutes les circonstances, et en particulier, elles ne s'appliquent pas en recherche scientifique.
En maths par exemple, on ne vote pas les théorèmes à la majorité plus une voix. De même, leur démonstration n'est publiée qu'une seule fois, et quand ils sont ensuite enseignés, cela n'apparait pas dans la littérature scientifique. Et comme on ne publie pas non plus deux fois la même chose, Monsieur Machin est toujours le seul auteur sur le sujet d'un théorème qui ne deviendra éponyme que bien plus tard, et cela n'en fait pas pour autant un blog perso.
De même en sciences expérimentales, une seule contradiction expérimentale suffit à mettre à bas une théorie pourtant universellement enseignée. Et ensuite, personne ne risquera le ridicule de la défendre, et personne ne republiera non plus la même chose. Et donc à nouveau, une référence unique ne signifie pas pour autant blog perso.
Par ailleurs devant la gabegie de publications de tout poil, notamment dans l'ancien tiers Monde, des sites spécialisés officiels entretiennent depuis longtemps des index de citations. Mais ils varient au jour le jour et ils ne sont publiés nulle part. Et un site récent comme Research Gate ne tient des statistiques que sur ce qui est déposé chez eux.
Et donc pour en venir à mon texte, ses références 3 à 9 sont pour vous le signe évident d'un affreux blog perso. Or dans 3,4,5,7 et 8, les coauteurs sont comme indiqué des professeurs d'Université émérites (l'aviez vus lu?), et ces cinq-là n'engageraient pas leur notoriété sur n'importe quoi. Quant à 7, c'est depuis 25 ans l'article de référence des Techniques de l'Ingénieur sur le sujet. Et donc pour 7, en vous focalisant sur le seul premier auteur, c'est forcément un blog perso, mais en lisant jusqu'au bout, c'est au contraire un auteur de référence dans sa discipline.
De même pour 6,8 et 9, la bévue dénoncée a été aussitôt éradiquée. Et donc on les enseigne, et personne d'autre n'en parle plus. Et si l'on sait lire, la diversité des sujets et l'espacement des dates montre juste que le phénomène de bévue collective est général et récurrent. Et l'espacement des dates montre aussi que ce ne peut pas être un blog perso sur le sujet actuel. Mais encore faut-il vraiment lire.
Je vous ai donc mis ci-dessous le contenu de mon précédent mel à Asticoco, aux fonctions officielles dans WP, et lui avait trouvé mon article convaincant. Ceci veut dire que contrairement à vous, lui l'avait lu sur le fond. Or en cas d'innovation majeure nécessairement récente, il n'y a que comme cela que l'on peut en juger.
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Le problème du compte rendu de l'innovation dans Wikipedia
Tout d'abord, merci pour vos encouragements dans votre mel d'accueil au petit nouveau "JLC64" (le 25/03/22). Et si la messagerie interne de Wikipedia permet effectivement de circonscrire tout ce flot d'information généré par l'immense majorité des situations élémentaires, le mel usuel permet en revanche d'approfondir des situations à la fois inédites et beaucoup plus complexes. Or l'absence de rédacteur en chef ne facilite pas non plus l'exposé de ces cas imprévus, et à défaut, j'avais ainsi mis le mel général ci-dessous en copie de presse@wikimedia.fr, même si ce n'est clairement pas sa fonction.
Le petit nouveau est en effet un retraité de 79 ans avec 57 ans de recherche derrière lui, au plus haut niveau et dans trois grandes entreprises successives (CEA, sidérurgie et pétrole), puis comme consultant indépendant après la retraite, et donc avec au total 54 ans de publication continue entre 1968 et 2021, et toujours dans des revues qui comptent (Jean-Louis Crolet (researchgate.net) ) . Or sans jamais l'avoir fait exprès dans le choix du sujet, un certain nombre de ces publications ont été pudiquement qualifiées de "disruptives". En fait, il s'agit là d'un bien joli mot pour parler de publications qui mettent soudainement à bas tout ce que l'on croyait pourtant savoir dur comme fer sur le sujet. Or par définition, le monde académique entretient nécessairement le savoir bon ou mauvais en l'enseignant, et pour ne froisser personne, j'avais fini par appeler cela des "bévues collectives historiques". Ainsi dans la corrosion qui m'a fait vivre depuis ma thèse de Docteur ès Sciences en 1971, la doyenne de ces bévues avait perduré durant 70 ans avant d'être fortuitement démasquée, c’est-à-dire par hasard et sans l'avoir du tout recherché. Or cette fausse bonne idée de fait avait été imaginée en 1930 par un futur académicien des sciences, Georges Chaudron — Wikipédia (wikipedia.org) , et elle était alors très séduisante. En revanche, lui et ses premiers disciples étaient morts depuis bien longtemps lorsque celle‑ci a été brutalement démasquée en 2000, alors qu'elle était universellement enseignée dans le monde entier depuis de nombreuses décennies. Et moi-même avant de m'en apercevoir par le plus grand des hasards, je l'avais apprise à l'École des Mines de Paris en 1964, et de la bouche même du principal disciple de Chaudron, et lui aussi futur académicien, Paul Lacombe Hommage (annales.org) . En résumé, une bévue collective peut toucher du très beau monde, et leur invention peut même être pour partie à l'origine de leur célébrité.
Naturellement, le monde académique déteste les publications qui contredisent ses cours magistraux. Et dans ce monde feutré et policé, il est même strictement interdit de se critiquer les uns les autres, car tout le monde est censé être sur un pied d'égalité. Et donc dans des bibliographies à rallonge jamais expurgées de l'obsolète, les théories "according to" fleurissent ainsi à l'infini. Mais dans l'industrie, en revanche, la corrosion en service est bien évidemment le juge suprême, et son verdict est sans appel. Dès lors, et même si ses révélations apparaissent parfois surprenantes, voire iconoclastes, elles s'imposent néanmoins immédiatement à tout le monde, mandarins et académiciens compris. Pour autant, toutes ces bévues collectives durables ne sont jamais la faute de personne en particulier, ni à pas de chance, mais à un phénomène psychologique très profond que j'ai fini par appeler, le "syndrome du spécialiste", c’est-à-dire à la fois le côté rassurant d'un consensus généralisé dans ces fameuses peer reviews , mais aussi le risque inévitable qu'une communauté de spécialistes consanguins, et vivant de surcroit en vase clos, partagent un jour sans s'en rendre compte le même manque de la bonne information. En résumé, tout consensus dit scientifique peut tout aussi bien reposer sur le partage de la même fausse bonne idée, et ce n'est donc jamais un gage absolu de vérité.
Mais à l'inverse dans tout examen de fin d'année, la vérité scientifique est par définition le contenu du cours magistral, et cette répétition annuelle pousse ainsi subrepticement à en faire une généralisation certes statistiquement fondée, mais intrinsèquement abusive. Et donc pour mieux faire passer le message (ou la pilule…), j'en avais fait une Tribune Libre dans le Bulletin de Liaison de notre association de corrosion (PJ).
Or depuis un siècle, l'astrophysique se trouve elle-aussi dans la même situation d'une communauté de spécialistes consanguins vivant en vase clos, et sans grand risque d'être démentis par des plans d'expérience que l'on a soi-même imaginé. Et donc le risque de bévues collectives y est maximum, et même de bévues particulièrement durables. Néanmoins, la montée en puissance très récente de Wikipedia permet aujourd'hui à des tiers d'accéder à la même information, c’est-à-dire à tout ce qui se raconte au sein du "sérail". Et donc ces étrangers au sérail peuvent alors identifier soudainement d'éventuelles graves lacunes dudit sérail dans d'autres disciplines que celles qui le réunissent, et donc toutes les bévues collectives qui pourraient aller avec.
Ainsi à l'occasion de la toute première photo d'un trou noir en 2019, je me suis alors aperçu que tous les astrophysiciens de la planète ignorent tout de la science des matériaux, et même de la mécanique quantique moderne qui va avec. D'ailleurs leur discours séculaire sur la matière dense était déjà démenti dans mon DEA de Physique du Solide de 1968 à Orsay, et avec comme professeurs un futur Prix Nobel de Physique; Pierre-Gilles de Gennes — Wikipédia (wikipedia.org) , et deux futurs académiciens et Médailles d'Or du CNRS , André Guinier — Wikipédia (wikipedia.org) et Jacques Friedel — Wikipédia (wikipedia.org) .
Et donc j'ai commencé à l'écrire, et à en tirer toutes les conséquences, et à ce niveau d'ignorance, elles sont forcément ravageuses… Et à force de croitre en volume, cela a finalement donné trois articles coordonnés sur une nouvelle explication des trous noirs, et au-delà, sur le credo de toute la communauté sur de nombreux points. Naturellement, leur publication fut tout aussi difficile que leur écriture, car faute d'examinateurs compétents, les revues d'Astrophysique étaient exclues. Mais symétriquement, mes revues de Matériaux usuelles ne mettaient pas la matière céleste dense dans leur "scope of work". Et donc ces articles ont quand même fini par paraitre en fin 2021 dans la revue internationale d'un éditeur non commercial, et donc moins obsédé que les autres par le marketing sur son lectorat (réf. 11 à 13 de la PJ). Je vous fais donc grâce de leurs 80 pages, et le résumé grand public de son paragraphe "Pour le plaisir" devrait suffire. Et donc j'ai largement diffusé les trois articles, mais forcément, je ne connais quasiment personne dans le monde de l'astrophysique, puis la PJ pour souligner le parallélisme avec la corrosion, mais à l'échelle de l'histoire, c'est encore très récent.
Or tout ceci raconte en fait trois bévues collectives séculaires initiées toutes les trois en 1919 par les deux plus grands monuments de la discipline, Albert Einstein — Wikipédia (wikipedia.org) et Joseph Larmor — Wikipédia (wikipedia.org) . Et donc tout comme pour la métallurgie et la corrosion avec "mon" académicien Chaudron, et depuis sa plus tendre enfance, tout le sérail en est ainsi "imprégné" (Empreinte (psychologie) — Wikipédia (wikipedia.org) ), et il aura sans doute là aussi le plus grand mal à s'en départir.
Et sur une nouvelle photo de trou noir de 2022, et donc sur des travaux bien antérieurs à 2021, le discours sur l'interprétation reste bien sûr inchangé, c'est à dire avec les mêmes bévues qu'en 2019. J'ai donc fait un nouveau mel commun à des représentants de toutes les spécialités à même de clarifier la question (mel en copie ci-dessous), et pour être plus clair, j'ai cette fois qualifié ces bévues historiques de fake news , car si elles perdurent une fois démasquées, c’est bien là leur nouveau statut. Mais le paradoxe qui n'en est pas un est que cette ou ces fake news sont justement le discours corporatiste inchangé de la littérature officielle, et elles se répandent ensuite tout naturellement dans les journaux les plus sérieux, comme le Figaro, ou les blogs les plus sérieux, comme Futura Sciences (et eux aussi en copie), ou dans l'ouvrage de référence Wikipedia …
Or par nature, une innovation majeure est toujours une position minoritaire au moment où elle se produit (cf le pauvre Galilée face à la meute de cardinaux de la Curie Romaine). De même, il peut s'écouler des années avant que le nouvel archaïsme soit complètement éradiqué (cf le destin tragique du découvreur Danois de la vitesse de la lumière Ole Christensen Rømer — Wikipédia (wikipedia.org), car il a été persécuté durant toute sa vie par le puissant mandarin Parisien qu'il avait osé contredire. Et donc contrairement au changement de statut instantané de Madame Élisabeth Borne — Wikipédia (wikipedia.org) , en science, deux explications potentielles peuvent avoir à cohabiter assez longtemps, et il importe donc d'en informer aussi le grand public.
J'avais donc préparé deux contributions :
- une modification de l'article "Trou noir (homonymie)", afin de présenter l'existence à ce jour de deux explications "alternatives". Et à nouveau, il s'agit là d'une litote hautement diplomatique…
- un long article intitulé "Trou noir selon la physique usuelle".
Mais tous les deux ont été supprimés dans la nuit même par des "surveillants de permanence", et dont le comportement abrupt m'a furieusement rappelé celui des pions à l'ancienne dans l'enseignement secondaire.
Or l'un et l'autre ignorent visiblement tout de comment de se fabrique la connaissance, mais comme ils ne sont clairement pas les seuls, j'en ai néanmoins pris acte. Et donc j'ai alors modifié mon article afin d'y inclure leur éducation sur ce phénomène très soigneusement occulté qu'est la bévue collective durable. Et donc comme d'habitude, je laisse ce nouveau brouillon "murir", afin de l'oublier avant de le relire, mais même s'il n'est peut-être pas encore complètement terminé, je suppose que vous pouvez y avoir accès. Or j'aimerais bien avoir l'avis de quelqu'un de plus serein que mes deux "gardiens de nuit", à savoir le Québécois "Cantons de l'ouest" pour le décalage horaire, et le vigilant vigile "Habertix", et qui se présente lui-même comme un chasseur de blogs persos. Et donc forts de leur casquette et de leur sifflet à roulette estampillé Wikipedia, tous les deux n'ont porté qu'un jugement stupide sur la seule forme.
Mais pour mémoire il y a 2000 ans, quand le très prosélyte futur Saint Paul n'était encore que le simple Paul de Tarse — Wikipédia (wikipedia.org) , lui-même était en fait un ancien grand chasseur de chrétiens. Et donc puisse son "chemin de Damas" montrer à nouveau le chemin. En tout cas, tous les lecteurs non-astrophysiciens à qui j'ai fait lire ces trois articles les ont toujours trouvés clairs et convaincants, alors que le seul retour que j'aie jamais eu d'un astrophysicien est juste que ce n'est pas ce qu'il a appris à la fac, ce qui n'est guère un argument, à part pour Habertix…
À vous lire