Aller au contenu

Stèle de Kwanggaet'o

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Stèle de Kwanggaet'o
Détail de l'inscription
Présentation
Type
Partie de
Fondation
Commémore
Matériau
Commanditaire
Localisation
Localisation
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Jilin
(Voir situation sur carte : Jilin)
Géolocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
La stèle de Kwanggaet'o protégée par un pavillon à Ji'an

La stèle de Kwanggaet'o a été érigé en 414 en l'honneur du roi Kwanggaet'o de Koguryo sur l'ordre de son successeur, Changsu. Elle se trouve près de sa tombe dans la ville chinoise de Ji'an, à proximité du Yalou qui marque la frontière avec la Corée du Nord et qui était alors la capitale du royaume. Taillée dans un bloc de granite de près de sept mètres de haut, elle supporte sur ses quatre côtés un texte écrit en chinois classique et composé de 1802 caractères. Elle revêt une importance particulière puisque c'est le plus ancien document écrit local qui fournit des informations sur l'histoire d'un royaume coréen.

Elle est aussi connue sous le nom de stèle de Gwanggaeto (romanisation utilisée en Corée du Sud) et de stèle du roi Haotai ou stèle de Haotaiwang selon l'usage chinois[1]. L'orthographe Kwanggaet'o est basée sur la romanisation McCune–Reischauer.

Une copie grandeur nature est exposée au Mémorial de la Guerre à Séoul et deux exemplaires estampés du texte sont en possession de la Chine et du musée national du Japon.

Découverte

[modifier | modifier le code]

La stèle est officiellement découverte vers 1876 par Guan Yueshan, peu après l'ouverture de la Mandchourie à la colonisation par l'empereur de la dynastie Qing alors que les nouveaux arrivants avaient découvert de nombreuses inscriptions sur des vieilles tuiles qui avaient attiré l'attention des épigraphistes.

Initialement recouverte par la végétation, celle-ci est brûlée en 1882 pour pouvoir découvrir toute l'inscription, un processus qui a causé des détériorations sur la surface.

Inscription

[modifier | modifier le code]
Estampage de la stèle, Musée national de Kyūshū

Le texte peut être décomposé en trois parties : le mythe de la fondation du royaume de Koguryo, les exploits militaires du roi Kwanggaet'o et la liste des gardiens du tombeau du roi.

Il décrit en particulier les victoires contre la tribu de Paeryeo (ko) (probablement des Khitans en 395, le royaume de Paekche (dans le sud-ouest de la péninsule coréenne) en 396, les Poshen (probablement une tribu des Sushen) en 398 et le Puyo oriental en 410). Il présente aussi l'alliance avec le royaume de Silla (sud-est de la Corée) liée en 399-400 face aux troupes des Wa (le Japon de la période Kofun).

En ce qui concerne la campagne de 396, la stèle donne les indications suivantes :

« En 396, le roi a personnellement pris la tête des forces navales pour punir Paekche. Celles-ci se séparèrent pour suivre différents chemins. Elles réussirent à prendre 58 villes fortifiées, après quoi elles poursuivirent leur avancée pour assiéger la capitale. L’ennemi, au lieu de se résoudre à la capitulation, osa attaquer à plusieurs reprises. Dans un regain de rage, le roi traversa la rivière Ari. Il envoya son avant-garde pour faire pression sur la ville, et il s’empara de la capitale grâce à une avancée latérale et un assaut de front. Le roi de Paekche, Chan wang, alors aux abois, livra un millier de prisonniers (hommes et femmes) et environ mille rouleaux de tissus de haute qualité. Prêtant serment devant notre roi, le roi de Paekche jura solennellement : « Dès lors, je demeurerai votre vassal. »

[2],[3]

Controverse

[modifier | modifier le code]

L'interprétation du texte a fait l'objet de nombreuses controverses, en particulier une portion de texte en partie effacée appelée le « passage de sinmyo » (sinmyo désigne l'année du lièvre de métal en coréen, c'est-à-dire l'an 391), les historiens japonais en déduisant que les Wa avaient imposé leur protection aux royaumes de Paekche et Silla tandis que les historiens coréens en concluent qu'elle affirme que c'est Koguryo qui en avait pris le contrôle[4].

Références

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Brève description sur le site de l'Unesco et sur une agence de voyage
  2. Gwanggaeto le Grand, l’esprit de Goguryeo, KBSworld, le 27 aout 2010.
  3. Maurice Courant, Stèle chinoise du royaume de Ko-kou-rye, Journal asiatique, 210-238, mars-avril 1898. Cet article contient la traduction des inscriptions en français.
  4. Pankaj N. Mohan, Rescuing a Stone from Nationalism: A Fresh Perspective on the King Kwanggaeto Stele of Koguryŏ , Journal of Inner and East Asian Studies, 1 (2004): 89–115.