Sodalité de vie chrétienne

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Sodalité de vie chrétienne
Image illustrative de l’article Sodalité de vie chrétienne
Ordre de droit pontifical
Approbation diocésaine 22 février 1994
par Alzamora
Approbation pontificale 8 juillet 1997
par Jean-Paul II
Institut société de vie apostolique
Type apostolique
Spiritualité marianiste, ignacienne, école française de spiritualité
Structure et histoire
Fondation 8 décembre 1971
Lima
Fondateur Louis Fernand Figari
Abréviation S.C.V
Site web (es) site officiel
Liste des ordres religieux

La sodalité de vie chrétienne (en latin : Sodalitium Christianae Vitae; en espagnol : Sodalicio de Vida Cristiana) est une société de vie apostolique masculine de droit pontifical. Elle est créée en 1971 et reconnue par le pape Jean Paul II en 1997.

D'orientation conservatrice, l'organisation visait notamment à lutter contre l'influence de la théologie de la libération[1]. Proche de l’extrême droite péruvienne, elle détient une large influence politique et économique[2].

La justice péruvienne ouvre une enquête en 2017 pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des abus sexuels, physiques et psychologiques ». Des dizaines d'enfants ont été victimes d'abus sexuels entre les années 1970 et les années 2000. Luis Fernando Figari, le fondateur, son bras droit, German Doig et plusieurs autres responsables du mouvement Sodalicio sont accusés d'être des prédateurs sexuels[2].

En , le Vatican place Sodalicio sous la tutelle d’un commissaire apostolique en raison de la « gravité des informations concernant le fonctionnement interne, la formation et la gestion économique et financière ». L’Église péruvienne a recommandé la dissolution de l'organisation[1],[3].

Historique[modifier | modifier le code]

Elle est fondée le par Louis Fernand Figari comme association privée de fidèles. Le cardinal Jean Landázuri Ricketts, O.F.M, archevêque de Lima et primat du Pérou, l'encourage dès ses débuts et approuve ses statuts en 1977 conformément au code de droit canonique de 1917.

À la suite de la publication du code de droit canonique de 1983, la sodalité modifie ses statuts en 1986, se maintenant comme association privée de fidèles mais avec la structure d'une société de vie apostolique. Les nouveaux statuts sont approuvés en 1989 et l'association est érigée canoniquement dans l’archidiocèse de Lima.

La sodalité est érigée comme société de vie apostolique de droit diocésain le par le cardinal Augusto Vargas Alzamora, S.J, archevêque de Lima, puis reconnue le par le pape Jean-Paul II comme société de la vie apostolique de droit pontifical dépendant de la congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique

Accusations de violences sexuelles[modifier | modifier le code]

En 2015, les journalistes et ex-membres de l'organisation, Pedro Salinas et Paola Ugaz, publient le livre Mitad Monjes, Mitad Soldados révélant des dizaines de témoignages décrivant les violences, traitements dégradants, et des cas d'esclavage moderne et de séquestrations sur des adolescents pratiqués au sein de Sodalicio[2].

Son fondateur, Luis Fernando Figari, est condamné par le Vatican en 2015 à une vie de prière et de pénitence à Rome[4]. En 2017, la justice péruvienne prononce neuf mois de prison préventive à son encontre ainsi que contre trois autres ex-dirigeants de Sodalicio, mis en examen pour « association de malfaiteurs, séquestration et lésions graves »[2].

En juillet 2023, le Vatican mandate une commission d’experts à Lima chargée de faire toute la lumière les agissements de cette organisation[2].

Accusations de détournements de fonds[modifier | modifier le code]

Sodalicio est également suspecté d’avoir détourné plusieurs millions de dollars et de s’être enrichi de façon illégale en utilisant les failles du Concordat – un accord entre le Vatican et le Pérou permettant aux organisations religieuses d’être exemptées d’impôts. Le parquet péruvien ouvre une enquête en 2023 contre trois entrepreneurs, membres de l'organisation, pour blanchiment d’argent présumé en lien avec des sociétés offshore[2].

Activités et diffusion[modifier | modifier le code]

L'institut est composé de laïcs et de prêtres qui se dévouent particulièrement à l'apostolat des jeunes, à la solidarité avec les pauvres et à la promotion de la famille.

La maison-mère est à Lima.

Au , la sodalité comptait 32 maisons et 238 membres dont 23 prêtres.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Xavier Le Normand, « Pérou : un cardinal appelle à dissoudre le mouvement Sodalicio », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne)
  2. a b c d e et f Amanda Chaparro, « Au Pérou, le Vatican enquête sur des prédateurs sexuels », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Nicolas Senèze, « Rome place sous tutelle le mouvement conservateur Sodalicio », La Croix,‎ (lire en ligne)
  4. Nicolas Senèze, « Le Vatican dément protéger le fondateur du mouvement conservateur Sodalicio », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]