Rosine Bet

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Rosine Bet
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Rosine Bet, connue également sous le nom de Paulette Caverac, née le à Conegliano et morte à Toulouse le , est une résistante d'origine italienne engagée en Haute-Garonne dans la Résistance française. Elle est membre de la 35e brigade FPT-MOI dite brigade Marcel Langer.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rosine Bet est née le 27 novembre 1924 à Conegliano, en Italie, au sein d'une famille communiste et antifasciste[1]. Cette dernière émigre en France et s'installe dans le Lot-et-Garonne au cours de l'entre-deux-guerres pour reprendre une exploitation agricole abandonnée[2],[3]. Un temps, fermier d'un industriel lyonnais au château de Téroncle, le père de Rosine s'installe ensuite avec sa famille à Verteuil[4]. Les Bet entretiennent des liens étroits avec d'autres familles italiennes proches du parti communiste italien et de la résistance : les Lessica, les Lorenzi ou encore les Titonel. Ces dernières quadrillent une zone comprenant Montclar d'Agenais, Verteuil et Castelculcier, elles servent notamment de base arrière à la 35e brigade[4].

Rosine Bet a également un frère, Auguste, garibaldien, ancien membre des brigades internationales et résistant[5].

Résistance[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde Guerre mondiale elle entre dans la Résistance ; elle a alors 18 ans[6]. Elle est l'une des premières femmes à rejoindre la 35e brigade FTP MOI dite brigade Marcel Langer, sous la fausse identité de Paulette Caverac et prend le pseudonyme d'Yvette[7],[8],[9],[10]. Elle commence comme agent de liaison entre les différentes unités de la brigade, principalement entre le Tarn et Toulouse, mais aussi entre l'unité La Camargnole de Lyon et la 35e de Toulouse[2].

Fin février 1944, la brigade décide d'organiser un attentat contre le cinéma Les Variétés à Toulouse[11], dans lequel la milice de Vichy projette des films de propagande nazie tels que Le Juif Süss et La Libre Amérique. Ce cinéma est aussi connu pour organiser des conférences et meetings hitlériens, comme ceux du Professeur Grimm ou encore de Philippe Henriot[7]. Rosine Bet, Enzo Godeas et David Freiman se portent volontaires pour cette mission fixée au 1er mars 1944[7],[12],[2]. Une bombe à retardement doit être déposée pour exploser entre deux séances mais elle explose prématurément. David Freiman qui la porte meurt sur le coup. Enzo Godeas, brûlé aux deux jambes est soigné à l'Hôtel-Dieu puis transféré à la prison Saint-Michel. Condamné à mort par une cour martiale, il est fusillé le 21 juin 1944[7]. Grièvement blessée, Rosine Bet est amenée à l’Hôtel-Dieu où elle est interrogée par la police française. Elle meurt deux jours après des suites de ses blessures[13].

Elle est enterrée au cimetière Colayrac-Saint-Cirq dans le Lot-et-Garonne[14].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Une place de la ville de Toulouse[15],[16], ainsi qu'une maison d'accueil spécialisée située à Saint-Lys à l'ouest de Toulouse portent son nom[17].
  • L'Amicale de la 35e brigade Marcel-Langer FTP MOI a choisi la date du 3 mars pour honorer la mémoire de Rosine Bet, David Freiman et Enzo Godeas[14].
  • En 2023, à Toulouse l'exposition Portraits de France et Portraits de Toulouse expose son portrait parmi celui d'autres personnalités connues et oubliées, issues de la diversité et ayant marqué le récit national français[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Besse, Antonio Bechelloni, « BET Rosine », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  2. a b et c « Portrait de femme # 4 Rosine Bet », sur www.lotetgaronne.fr (consulté le )
  3. François Bédarida, Le choix des juifs sous Vichy : entre soumission et résistance, (ISBN 978-2-348-01801-5 et 2-348-01801-2, OCLC 1236161548, lire en ligne), chap. 14
  4. a et b Jean-Yves Boursier, La guerre de partisans dans le sud-ouest de la France, 1942-1944 : la 35e Brigade FTP-MOI, Paris, Harmattan, (ISBN 2-7384-1707-8, lire en ligne), p. 131-138
  5. Jean-Yves Boursier, La guerre de partisans dans le sud-ouest de la France, 1942-1944 : la 35e Brigade FTP-MOI, Paris, Harmattan, (ISBN 2-7384-1707-8, lire en ligne), p. 109
  6. Laure Teulières, « Mémoires et représentations croisées du temps de guerre », Studi emigrazione, no 146,‎ , p. 400 (lire en ligne, consulté le )
  7. a b c et d Jean-Yves Boursier, La guerre de partisans dans le sud-ouest de la France, 1942-1944 : la 35e Brigade FTP-MOI, Paris, Harmattan, (ISBN 2-7384-1707-8, lire en ligne), chapitre 1
  8. Robert Gildea, Comment sont-ils devenus résistants? : une nouvelle histoire de la Résistance (1940-1945), Paris, Les arènes, (ISBN 978-2-35204-598-4, lire en ligne), p. 219
  9. Rita Thalmann, « L'oubli des femmes dans l'historiographie de la Résistance », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 1,‎ (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.513, lire en ligne, consulté le )
  10. « Les origines, les motivations, l’action et les destins des combattants juifs (parmi d’autres immigrés) de la 35e Brigade FTP-MOI », Le monde juif,‎ , p. 79-95 (lire en ligne Accès libre)
  11. « Le Patriote des Pyrénées : paraissant tous les jours excepté le dimanche », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Souvenirs d'une résistante italienne », Sud Ouest,‎ , p. 11
  13. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  14. a et b « Cérémonie en hommage à la résistante Rosine Bet », sur ladepeche.fr (consulté le )
  15. « Place Rosine Bet, Toulouse (31555) - Base Adresse Nationale », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le )
  16. Michèle Cointet, « Gender ou politique : le déficit d’image des femmes de la Résistance », Images militantes, images de propagande. Actes du 132e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Images et imagerie », Arles, 2007,‎ (lire en ligne Accès libre)
  17. « La Maison d’accueil Spécialisée Rosine BET | Association les Amis de l’enfance », sur www.lesamisdelenfance.com (consulté le )
  18. « Toulouse : l’expo « Portraits de France » est une formidable ode à la diversité », sur ladepeche.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre Besse, Antonio Bechelloni, « BET Rosine », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  • Michel Goubet, Toulouse et la Haute-Garonne dans la guerre, 1939-1945 : la vie quotidienne en images, Le Coteau, Horvath, (ISBN 2-7171-0505-0, lire en ligne), p. 120-121
  • Jean-Yves Boursier, La guerre de partisans dans le sud-ouest de la France, 1942-1944 : la 35e Brigade FTP-MOI, Paris, Harmattan, (ISBN 2-7384-1707-8, lire en ligne), chapitre 1, p. 17-19, 32, 131, 135-138.
  • Damira Titonel Asperti, Ecrire pour les autres, mémoires d'une résistante : les antifascistes italiens en Lot-et- Garonne sous l'Occupation, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, (ISBN 2-86781-239-9, lire en ligne), p. 40-46
  • Véronique Sucère, Grandir à Toulouse dans les années 1940 et 1950, Gudensberg-Gleichen, Éd. Wartberg, (ISBN 978-3-8313-2629-7, lire en ligne), p. 25
  • Robert Gildea (trad. Marie-Anne Béru), Comment sont-ils devenus résistants? : une nouvelle histoire de la Résistance (1940-1945), Paris, Les arènes, (ISBN 978-2-35204-598-4, lire en ligne), p. 219, 476, 421

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]