Rock gaúcho

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Rock gaúcho
Description de cette image, également commentée ci-après
Le groupe de musique Os Replicantes (pt).
Origines stylistiques rock
Origines culturelles Rio Grande do Sul
Popularité

Rio Grande do Sul jusque dans les années 1980

Brésil à partir des années 1990

Le rock gaúcho est un style de musique rock originaire de la région brésilienne de Rio Grande do Sul.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le terme sert d'abord à désigner le rock de la région de Rio Grande do Sul[1],[2]. Ses groupes les plus connus, Engenheiros do Hawaii et Nenhum de Nós (pt), ne sont pas particulièrement représentatifs du genre[3],[4].

Dans les années 2000, il commence à désigner un style de rock mieux défini et sans limite géographique, seulement influencé par le rock gaúcho historique[5],[6]. Le style est très inspiré de la sous-culture mod, du rock psychédélique et du rockabilly, ainsi que de Jovem Guarda et du tropicalisme. Il est parfois mêlé à du brega, des éléments de musique régionale du Rio Grande do Sul et de la musique autochtone, et est souvent humoristique[7].

Historique[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Dans les années 1950, le Rio Grande do Sul a de nombreux groupes et événements dédiés à la danse[6] ; avec l'essor du rock and roll aux États-Unis dans les années 1950 et 1960, la scène musicale de la région et particulièrement de Porto Alegre s'en inspire. Des groupes se créent à l'instar de Banda Apache, fondé en 1962 et considéré comme le premier groupe de rock de la région[8]. Avec l'avènement de l'émission Jovem Guarda, de nombreux groupes commencent à s'éloigner des simples reprises pour créer leurs propres chansons[6],[9].

Vers la fin des années 1960 et avec l'essor du tropicalisme et des psychédéliques, des nouveaux groupes locaux changent d'identité. C'est par exemple le cas de Liverpool, qui se renomme en Bixo da Seda (pt)[10], et du girl group As Frenéticas (pt), qui commencent à faire connaître le rock gaúcho sous ce nom sur la scène musicale nationale[11]. Le genre reste surtout cantonné aux reprises, notamment parce que la région du Rio Grando do Sul n'a pas de salles de concerts et lieux dédiés au rock gaúcho en dehors de Porto Alegre[6].

Popularisation dans le Rio Grande do Sul[modifier | modifier le code]

Le Bar Ocidente (pt) de Porto Alegre devient un haut lieu du rock gaúcho à partir des années 1980.

Au début des années 1980, le rock brésilien se démocratise et des lieux dédiés à la musique ouvrent dans le Rio Grande do Sul[6]. C'est aussi à cette époque que Difusora FM, qui devient la radio Ipanema FM (pt), se met à diffuser du rock et des artistes locaux de la nouvelle génération musicale[12].

Le Bar Ocidente (pt) ouvre en 1980 à Porto Alegre et devient rapidement un des principaux lieux du rock alternatif de la région, attirant aussi des artistes internationaux[13],[14]. Dans le quartier rock de Bom Fim, Madonna, The Cure ou The Smiths apportent également une nouvelle popularité et des nouvelles influences au lieu[14].

Expansion sur la scène nationale[modifier | modifier le code]

Júpiter Maçã (pt) en concert.

Le rock gaúcho explose sur la scène nationale en 1984 et 1985[15],[16]. Des nouveaux groupes commencent à se produire sur Ipanema FM, dont Taranatiriça (pt), Garotos da Rua (pt), Os Replicantes (pt) et Astaroth. En 1984, ces groupes apparaissent dans la compilation Rock Garagem qui rencontre un succès commercial important[6].

Le 11 septembre 1985 est une date importante du rock gaúcho[17]. Pour la première fois, un festival international, Rock Unificado, est organisé au Gigantinho (pt) et rassemble 10 groupes de musique : Prise, Banda de Banda, Os Eles, Garotos da Rua (pt), Os Replicantes (pt), Astaroth, TNT (pt), Engenheiros do Hawaii et Júlio Reny (pt). Le public atteint dix mille personnes[6], dont Tadeu Valerio qui représente Radio Corporation of America et apprécie suffisamment le concert pour organiser Rock Grande do Sul un peu plus tard avec TNT, Os Replicantes, Garotos da Rua, Engenheiros do Hawaii et DeFalla (pt)[6].

En 1987, le magazine Bizz (pt) lance un vote pour élire le meilleur 33 tours du pays : c'est [[DeFalla|DeFalla (pt)]] qui le remporte avec l'album Papaparty. DeFalla remporte également le prix de meilleur groupe de musique du pays. Le groupe comporte aussi la personne élue deuxième meilleur musicien du pays et le meilleur chanteur du pays[18].

En 1988, le groupe Nenhum de Nós (pt) rencontre un grand succès commercial, comme Engenheiros do Hawaii. En 1989, le groupe lance Astronauta de Mármore, une reprise de Starman de David Bowie, qui est certifiée disque d'or[19]. En 1990, l'album O Papa É Pop de Engenheiros do Hawaii se vend en plus de 400 000 exemplaires la première année[réf. nécessaire].

Déclin[modifier | modifier le code]

Au début des années 1990 comme partout dans le pays, la musique country prend le pas sur le rock[6],[20]. Ipanema FM commence à se tourner vers la musique pop. Le Garagem Hermética (pt) devient l'un des derniers lieux où les groupes de rock gaúcho peuvent se produire à partir de 1992[21].

Les œuvres de l'époque sont le plus souvent indie ou produites par des petits labels[20]. En 1996, Tequila Baby (pt) sort un album homonyme, s'inspirant des trois premiers albums de The Ramones, et un autre album aux paroles irrévérencieuses. Ces deux albums et la tournée qui suit donnent un nouvel élan au rock du Rio Grande do Sul[réf. nécessaire].

Au début des années 2000, le genre musical voit la consolidation de certains groupes et musiciens déjà connus[6]. En plus d'Ipanema FM et de Rede Atlântida (pt), apparaissent Pop Rock FM (pt) et Unisinos FM (pt)[22]. Ipanema FM cesse ses activités et devient une webradio en 2015[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fragmentos de memória do rock gaúcho, UNISINOS, (ISBN 978-85-7431-666-6)
  2. (pt-BR) « Conheça os representantes da nova geração do rock gaúcho », sur O Globo, (consulté le )
  3. (pt-BR) Marco Andrei Kichalowsky, « Esse tal de Rock Gaúcho », sur randomicidades, (consulté le )
  4. (pt-BR) « Por que o rock gaúcho sumiu do mapa? », sur GZH, (consulté le )
  5. (pt) « A "invasão" do rock gaúcho » Accès libre, sur Abordo, (consulté le )
  6. a b c d e f g h i et j (pt) Rogério Ratner, Música Do Rio Grande Do Sul, Ontem E Hoje, (lire en ligne)
  7. (pt) « O “Rock Gaúcho” na opinião de nossos entrevistados em 2015 », sur Culturissima,
  8. (pt-BR) Trajetória Griô Tuxaua, « 1963-2002 : a ascensão & queda do rock do IAPI », sur Rot@ br digital, (consulté le )
  9. (pt-BR) « Morre o músico e radialista Mutuca aos 71 anos », sur GZH, (consulté le )
  10. (pt) « Rogério Ratner - O Tropicalismo Gaúcho », sur rogerioratner.musicblog.com.br, (consulté le )
  11. (pt) Wolney Leite Campos, A arte de viver da música : um estudo de caso com músicos atuantes no cenário rock/pop gaúcho, Universidade Federal do Rio Grande do Sul. Faculdade de Educação, , 53 p. (lire en ligne Accès libre)
  12. (pt-BR) Alisson Avila, Cristiano Bastos et Eduardo Muller, Gauleses Irredutíveis: causos e atitudes do rock gaúcho, Buqui Livros Digitais, (ISBN 978-85-65390-59-0, lire en ligne)
  13. Oliveira, Priscila Chagas. Uma esquina de testemunhos, um projeto de memórias: a musealização do patrimônio cultural do Bar Ocidente. TCC de Museologia. Orientadora Ana Carolina Gelmini de Faria. UFRGS, 2013
  14. a et b Pedroso, Lucio Fernandes. Transgressão no Bom Fim. Dissertação de Mestrado. UFRGS, 2009, p. 71-88
  15. (pt-BR) CEEE/Som do sul, Editora Alcance, (lire en ligne)
  16. Regina Weber, Os rapazes da RS-030: jovens metropolitanos nos anos 80, UFRGS Editora, (ISBN 978-85-7025-732-1)
  17. (pt-BR) « 30 anos de "Rock Grande do Sul": acesse o especial », sur GZH, (consulté le )
  18. (pt) « As mutações de Edu K e da banda Defalla », sur Olho Vivo (consulté le )
  19. (pt-BR) « Nenhum de Nós: líder escreve sobre versão de "Starman" », sur whiplash.net (consulté le )
  20. a et b (pt-BR) Ricardo Alexandre, Cheguei bem a tempo de ver o palco desabar: 50 causos e memórias do rock brasileiro, Arquipelago Editorial Ltda, (ISBN 978-85-60171-81-1, lire en ligne)
  21. « Fim do Garagem Hermética deixa órfão rock autoral em Porto Alegre - Sul 21 », sur web.archive.org, (consulté le )
  22. (pt) Glaucir Ferreira Borges, O rock gaúcho na sintonia das FMs, biblioteca24horas, (ISBN 978-85-7893-750-8, lire en ligne)
  23. (pt-BR) « Rádio Ipanema encerra atividades no FM e Bandeirantes entra no 94.9 », sur Coletiva.net - Comunicação que marca., (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]