Rajka Baković

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Rajka Baković
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ZagrebVoir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Rajka Baković, née le et morte le , était une étudiante croate membre de la Résistance anti-fasciste dans l'État indépendant de Croatie, créé par le Troisième Reich. Sa sœur Zdenka et elle, connues comme les sœurs Baković, utilisent leur maison familiale du 7 rue Nikolićeva à Zagreb comme lieu de rencontre des membres de la Résistance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Rajka Baković est née à Oruro en Bolivie, dans une famille d'émigrants croates originaires de l'île de Brač. Son père, Franjo Baković et son frère possèdent un hôtel et un magasin. La famille retourne en Yougoslavie en 1921 pour élever leurs enfants : Ivo, Zdenka, Jerko, Mladen et Rajka[1]. Quand Rajka finit l'école élémentaire, la famille déménage à Zagreb, la capitale de la Croatie, où leur père achète un immeuble de trois étages au 25 rue Gundelićeva.

Au lycée, elle entre dans la Ligue des jeunes communistes de Yougoslavie tout comme sa sœur Zdenka et ses deux frères, Jerko et Mladen. Sa famille est très active dans les mouvements de gauche, dont la Ligue des communistes de Yougoslavie et la Fédération des Travailleurs yougoslaves[2]. Rajka se fait rapidement un nom parmi les communistes de Zagreb. L'immeuble appartenant aux Baković devient un lieu de réunion pour les jeunes, les travailleurs et les intellectuels de gauche. À la mort du père en 1939, les Baković connaissent des difficultés financières. Ils achètent un stand à journaux au 7 rue Nikolićeva. En 1941, Rajka s'inscrit en Philosophie à l'Université de Zagreb[1].

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate et que la Yougoslavie est envahie par l'Allemagne nazie, Rajka part se cacher sur l'île de son enfance pour échapper aux autorités. En tant que citoyenne italienne, elle était relativement à l'abri. Elle revient finalement à Zagreb, ne pouvant rester sans rien faire face aux informations annonçant les persécutions dont sont victimes les opposants au régime des Oustachis[1],[3].

Leur maison familiale devient le centre nerveux de la résistance à Zagreb, utilisée pour l'acheminement des lettres ou des paquets pour l'organisation des réunions. Elle sert aussi de place de ravitaillement à Ligue des Communistes de Croatie pour qui Jerko travaille. Rajka devient courier pour la Résistance et achemine les lettres et paquets jusque Belgrade et d'autres villes en Yougoslavie. Zdenka elle, participe aux actions de la Ligue de jeunesse communiste. Un courrier du comité local de la Ligue communiste de Dalmatie est arrêté. Sous la torture, il révèle l'adresse des Baković, lieu où il livrait ses paquets[4].

Arrestation[modifier | modifier le code]

Le , la police secrète des Oustachis fait irruption chez les Baković et arrêtent Zdenka, Rajka et Mladen. Les deux sœurs sont torturées pour leur faire avouer le nom des membres de leur réseau. Elles sont battues la nuit et renvoyées chez elle la journée, dans l'espoir qu'elles permettent aux Oustachis d'attraper d'autres membres de la résistance, mais les sœurs ne donnant aucun nom. Quand Rajka est ramenée au kiosque familial après trois jours de tortures, elle ne peut même plus se tenir debout seule. Slavka, la bonne des Baković demande à l'un des agents de la laisser ramener Rajka chez elle pour lui faire prendre un bain, sans succès[1],[5].

Mort[modifier | modifier le code]

Le , après cinq jours de tortures, Rajka est emmenée à l'hôpital. Le lendemain, ne voyant plus sa sœur, Zdenka profite d'un moment d'inattention de ses gardes et se jette du quatrième étage du quartier général de la police secrète des Oustachis rue Zvonimirova où elle est gardée. Elle meurt sur le coup. Sa sœur Rajka meurt de ses blessures le . Zdenka est autopsiée le et Rajka le 29. Le rapport d'autopsie de Rajka évoque, entre autres, « des hématomes sur les membres inférieurs dus aux passages à tabac » et « un hématome au niveau du front »[6].

Héritage[modifier | modifier le code]

Les actes de Rajka et Zdenka Baković, avec Anka Butorac, Ljubica Gerovac, Nada Dimić, Dragica Končar et Nera Šafarić sont commémorés par Sanja Iveković entre 1997 et 2001 dans le Gen XX Project. C'est un magazine dans le style des magazines de publicités de mode utilisant des modèles connus, mais y ajoutant les noms de ces héroïnes oubliées et des informations sur elles[7],[8].

À Zagreb, un passage porte leur nom. Il se situe entre les rues Masarykova et Warsaw. Deux bustes des sœurs sont accrochés au mur[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rajka Baković » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d « SESTRE BAKOVIĆ », sur www.jadranboban.com (consulté le )
  2. (en) Joan Campbell et John P. Windmuller, European Labor Unions, Greenwood Publishing Group, , 648 p. (ISBN 978-0-313-26371-2, lire en ligne)
  3. « sestre Bakovic », sur enciklopedija.lzmk.hr (consulté le )
  4. (hr) « Sestre Baković », sur www.zagrebacki.info (consulté le )
  5. « Heroine NOB-a: Rajka Franje Baković ... Forum mladih SDP-a Pregrada », sur www.fm-pregrada.org (consulté le )
  6. « NARODNI HEROJI JUGOSLAVIJE - Baković Franje Rajka », sur www.znaci.net (consulté le ).
  7. (en) Ivana Bago, « The Meštrović Pavillion and the Square Around It: A Chronology of Renaming and a Battle for History », The Renaming Machine, ed. Suzana Milevska,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Ksenija Bilbija, Jo Ellen Fair et Cynthia E. Milton, The Art of Truth-telling about Authoritarian Rule, Univ of Wisconsin Press, , 138 p. (ISBN 978-0-299-20904-9, lire en ligne)
  9. (hr) « Uđite u najživahniji prolaz u gradu, gdje je živo(s)t kao na filmu », vecernhi,‎ (lire en ligne, consulté le )