Prison du Cherche-Midi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 décembre 2010 à 16:56 et modifiée en dernier par Dominique natanson (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

La prison du Cherche-midi était une prison militaire parisienne, aujourd'hui disparue, qui se situait 54 boulevard Raspail, à l'angle avec la rue du Cherche-Midi. Elle fonctionna de 1847 à 1950.

Histoire

Louis XIV confisque des terrains rue du Cherche-Midi au calviniste Léonard Laudouin et les donne à la communauté catholique des Filles du Bon Pasteur. Lors de la Révolution française, le ministre de la Guerre y installe des magasins d'habillement de la garnison de Paris, puis le service de la manutention des vivres de l’armée.

En 1847, une nouvelle prison militaire de Paris est construite et l'ancien couvent démolit. Cette prison est destinée à remplacer la prison de l'Abbaye. Cette nouvelle prison est inspirée du système et du régime de la prison d'Auburn de New York, avec des cellules individuelles. Le régime de détention impose alors travail collectif en silence le jour et isolement en cellule la nuit. Elle peut alors accueillir deux cents détenus. Les conseils de guerre siègent alors de l'autre côté de la rue au 37. Alfred Dreyfus y sera détenu.

La prison est évacuée entre le 10 et 12 juin 1940 et replié sur Mauzac, à côté de Périgueux. La prison est alors utilisée par les Allemands, pour y interner des opposants politiques et des résistants tels Honoré d'Estienne d'Orves ou Léon-Maurice Nordmann. L'abbé Franz Stock, aumônier allemand, y officiera comme dans les prisons de Fresnes et de la Santé. Après la Libération de Paris, elle abrite des prisonniers de guerre allemands. Le général Otto von Stülpnagel et le SS Kurt Gerstein y seront ainsi détenus et s'y suicideront.

Le 1er décembre 1947, elle est vidée de ses prisonniers militaires. À l'exception du siège d'un tribunal militaire, elle passe sous le contrôle du ministère de la Justice, elle servira de simple maison d'arrêt jusqu'à mars 1950, date à laquelle elle sera définitivement abandonnée car insalubre. Délabrée, le bâtiment est démoli en 1966.

Le bâtiment pour la Maison des sciences de l'homme est construit en 1970 à son emplacement, partagée à partir de 1976 avec l'École des hautes études en sciences sociales.

Source