Siège de Berwick (1482)
Date | juillet - août 1482 |
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Lieu | Berwick-upon-Tweed (Berwickshire) |
Issue | Victoire anglaise décisive |
Royaume d'Écosse | Royaume d'Angleterre |
Patrick Hepburn David Lindsay |
Alexandre Stuart Richard de Gloucester Henry Percy Thomas Stanley |
500 | 20,000 |
inconnues | faibles |
Coordonnées | 55° 46′ 30″ nord, 2° 00′ 47″ ouest | |
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La ville écossaise de Berwick-upon-Tweed et son château sont pris par les Anglais à l'été 1482. Par le traité de Fotheringhay, signé le , Alexandre Stuart, duc d'Albany, le frère du roi Jacques III d'Écosse, s'autoproclame roi d'Écosse et jure fidélité à Édouard IV d'Angleterre. L'invasion anglaise de l'Écosse qui suit échoue à placer Albany sur le trône mais la ville frontalière de Berwick est prise définitivement le .
Le traité de Fotheringhay
[modifier | modifier le code]Édouard IV était déçu par l'échec du traité qu'il avait signé en 1474 avec Jacques III. Ce traité stipulait que le fils de Jacques III, Jacques, duc de Rothesay, épouserait Cécile d'York, la troisième fille d'Édouard. Les fiançailles eurent lieu en et une trêve fut conclue jusqu'en 1519. Depuis , la dot de Cécile était payée au fur et à mesure par Édouard mais le mariage n'avait toujours pas eu lieu. Au début de l'année 1482, la dot s'élevait à 20 000 marcs.
Cependant, les escarmouches entre les deux pays avaient repris en 1480. Le comte d'Angus attaqua Bamburgh, et le comte de Northumberland menait des raids en Écosse. En , Jacques III avait demandé l'aide militaire de Louis XI de France. Onze navires partirent de France en et firent plusieurs raids sur la côte anglaise, notamment au château de Blackness. À l'automne 1481, Édouard fit des préparatifs pour une prochaine invasion.
En , le duc d'Albany, en conflit avec son frère et en exil en France depuis 1479, débarqua en Angleterre. Édouard IV vit l'opportunité de s'allier avec Albany et rassembla des hommes pour servir la cause du « nouveau roi d'Écosse ». Édouard, son frère Richard, duc de Gloucester, et Albany signèrent un traité d'alliance à Fotheringay le . D'après ce traité, si Albany devenait roi d'Écosse, il rendrait à Édouard les villes de Berwick-upon-Tweed et Lochmaben. Il rendrait hommage à Édouard et romprait la Auld Alliance avec la France. Enfin, il épouserait Cécile d'York. Albany signa le traité sous le nom d'Alexandre IV.
L'invasion de l'Écosse
[modifier | modifier le code]Édouard IV rassembla 20 000 hommes pour envahir l'Écosse et nomma le Gloucester commandant en chef de l'armée d'invasion. Les premières troupes anglaises, commandées par Francis Lovell, un fidèle de Gloucester, envahirent l'Écosse le . Équipés de plus de 2 000 archers, Gloucester et Albany prirent Berwick au début du mois de juillet. Le château restait cependant aux mains des Écossais. La ville de Berwick avait été cédée par le lancastrien Henri VI d'Angleterre à Jacques III en 1461, dans le cadre de la Guerre des Deux-Roses, en échange de son assistance militaire contre les yorkistes commandés par Édouard IV.
Lauder Bridge
[modifier | modifier le code]Gloucester divisa son armée en deux. Le comte de Northumberland se dirigea vers le Nord et brûla toutes les villes qui se trouvaient sur son passage. Il s'empara de Roxburgh et y resta en attendant les ordres de Gloucester. De son côté, Gloucester s'empara de Duns puis bifurqua jusqu'à la capitale écossaise, Édimbourg.
L'armée écossaise s'arrêta à Lauder et ne résista pas car de nombreux nobles se mutinaient contre Jacques III. Ce dernier fut arrêté et son favori Robert Cochrane fut pendu. En colère, Jacques fit emprisonner la grande majorité de ses chefs militaires mais le comte d'Angus négocia rapidement leur libération.
Jacques III retourna en précipitation à Édimbourg le . La Cour était désormais déchirée en trois partis : les partisans de Jacques, les partisans d'Albany et les rebelles de Lauder qui voulaient restreindre le pouvoir royal de Jacques.
Arrivée du duc de Gloucester à Édimbourg
[modifier | modifier le code]Au début du mois d'août, Gloucester entra à Édimbourg mais ne réussit pas à établir Albany sur le trône. Les frondeurs de Lauder, bien qu'ils aient emprisonné une nouvelle fois le roi au château d'Édimbourg pour sa sûreté, refusèrent de le destituer. Sans ressource pour assiéger le château, Gloucester fut contraint de négocier.
Les nobles écossais retirèrent leur soutien à Albany lorsqu'ils apprirent les clauses du traité de Fotheringay. Les trois partis de la Cour écossaise se réconcilièrent et Gloucester négocia auprès de Jacques un pardon royal pour Albany et sa restauration au sein du Conseil du Roi.
Gloucester signa une trêve le et se retira d'Édimbourg. Albany reçut la garde de son frère le roi, toujours emprisonné. Gloucester laissa le 1 700 hommes à Berwick afin de prendre le château, ce qui fut fait le .
Édouard IV écrivit au pape Sixte IV le afin de lui décrire la campagne d'Écosse, notamment la magnanimité dont avait fait preuve Gloucester envers la population d'Édimbourg. Il lui annonça que seule la prise de Berwick était son gain lors de cette guerre et qu'elle s'était effectuée sans effusion de sang.
Siège du château d'Édimbourg
[modifier | modifier le code]Albany rassembla ses partisans et obtint que le roi sorte du château le , après avoir discuté avec son oncle John Stuart.
Suites
[modifier | modifier le code]Pendant quelques mois, Albany dirigea le gouvernement écossais, et le , il fut nommé Lieutenant-Général-Protecteur d'Écosse par Jacques III afin de défendre la frontière des raids anglais. Lorsque Jacques III retrouva ses prérogatives le , il récompensa grandement ceux qui lui étaient restés fidèles lors de l'invasion de l'Écosse l'été précédent.
Après avoir tenté de s'emparer de la personne du roi le , Albany s'enfuit à Dunbar puis en Angleterre. Édouard IV lui promit son aide le et força le Jacques III à accepter une endenture. Cependant, la mort subite d'Édouard le laissa Albany sans protecteur et il fut condamné à mort par contumace pour haute trahison par le Parlement d'Écosse.
Albany ne reçut pas la faveur de Gloucester, devenu le roi Richard III le . Richard ne le soutint pas lors de sa tentative d'invasion de l'Écosse à l'été 1484, qui se solda par la défaite d'Albany à Lochmaben Fair.
Réfugié en France, Albany fut tué lors d'un tournoi contre le duc d'Orléans le .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Rymer, Thomas, Foedera, conventiones, literae... inter Reges Angliae et alios, vol. 5 part 1 & 2, Johannes Neaulm, La Haye, (1741) (Latin), (material from Foedera, vol.11 & 12 (1710-1)), in part 1; p. 120–121.
- Bain, Joseph, ed., Calendar of Documents relating to Scotland, 1357-1509, vol. 4, HM Register House, Édimbourg (1888)
- Devon, Frederick, ed., Issues of the Exchequer, Londres (1837), pp.cxxxv, 498, 501-4, notes of expenses for Gloucester and Albany
- Metcalfe, Walter Charles, ed., Book of Knights Banneret, Knights of the Bath et., IV Henry VI to 1660, Londres (1885), p. 5–6 (the dates 20 & 22 anno Edward IV are confused)
- Grafton, Richard, A chronicle at large: and meere history of the affayres of Englande, and kinges of the same,, vol. 2, Londres, (1809)
- Hall, Edward, (en) Chronicle: The Union of the two illustrious families of Lancaster and York, Londres, (lire en ligne), p. 330–337, the 21st and 22nd years of Edward IV
- Holinshed, Raphael, The Second Volume of the Chronicles... whereto is annexed the description and Historie of Scotland, Londres(1586), p. 284–5
- Holinshed, Raphael, The Scottish Chronicle, vol. 1, Arbroath (1805)
- Holinshed, Raphael, Chronicles of England, Scotland, and Ireland, vol. 4, Londres (1808)
- Thomson, Thomas, ed., History of Scotland from the death of King James I in the year 1536 to the year 1561, by John Lesley, Bannatyne Club (1830)
- Dalyell, John Graham (en), ed., The Chronicles of Scotland by Robert Lindsay of Pitscottie, vol. 1, Édimbourg (1814), p. 188–201, Lauder to Edinburgh, in an older edition of this unreliable chronicle.
- Polydore Vergil, Anglica Historia (1555), bk.24 cap.27 traduit par Dana F. Sutton
- Jackson W. Armstrong, 'Local Society and the Defence of the English Frontier in Fifteenth-Century Scotland: The War Measures of 1482', in, Florilegium, vol. 25 (2008): 127-49; journals.hil.unb.ca/index.php/flor/article/download/14397/20215