Prasugrel

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prasugrel
Image illustrative de l’article Prasugrel
Énantiomère R du prasugrel (en haut) et S-prasugrel (en bas)
Identification
Nom UICPA acétate de 5-[(RS)-2-cyclopropyl-1-(2-fluorophényl)-2-oxoéthyl]-4,5,6,7-tétrahydrothiéno[3,2-c]pyridin-2-yle
Synonymes

acétate de 5-[(RS)-2-cyclopropyl-1-(2-fluorophényl)-2-oxo-éthyl]-6,7-dihydro-4H-thiéno[3,2-c]pyridin-2-yle

No CAS 150322-43-3
No ECHA 100.228.719
Code ATC B01AC22
PubChem 6918456
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C20H20FNO3S  [Isomères]
Masse molaire[1] 373,441 ± 0,024 g/mol
C 64,32 %, H 5,4 %, F 5,09 %, N 3,75 %, O 12,85 %, S 8,59 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le prasugrel est un médicament antiagrégant plaquettaire, vendu sous les noms Efient (Union Européenne) et Effient (États-Unis, Inde).

Mode d'action[modifier | modifier le code]

Il fait partie de la classe des thiénopyridines (avec le clopidogrel et la ticlopidine). En tant que tel, il se fixe de manière irréversible aux récepteurs P2Y12 des plaquettes sanguines, inhibant leur agrégation.

Le métabolite actif semble aussi efficace que celui du clopidogrel, la différence d'activité de ces médicaments étant, sans doute, en rapport avec le métabolisme des molécules[2].

Métabolisme[modifier | modifier le code]

Comme les autres thiénopyridines, il s'agit d'une prodrogue, la molécule étant inactive avant transformation. Elle est d'abord hydrolysée, puis métabolisée par le cytochrome p450 dans sa forme active[3]. Il semble, cependant, beaucoup moins sensible aux variations du fonctionnement de ce cytochrome que le clopidogrel[4]. En particulier, le port d'un allèle moins actif (ou inactif) du CYP2C19, fraction du cytochrome p450, qui est connu pour diminuer très sensiblement l'activité du clopidogrel, ne semble pas avoir d'effet significatif sur le prasugrel[5].

Son efficacité n'est pas modifiée par une insuffisance rénale, qu'elle soit modérée ou sévère[6].

Le retour à une activité plaquettaire correcte requiert un arrêt de sept jours du médicament, soit deux jours de plus que pour le clopidogrel[7].

La morphine retarde l'action du prasugrel[8].

Efficacité[modifier | modifier le code]

Chez les patients bénéficiant d'une angioplastie d'une artère coronaire à la phase initiale d'un infarctus du myocarde, les résultats du prasugrel sont un peu meilleurs que ceux du clopidogrel, les deux étant donnés en association avec de l'aspirine, sur le nombre de complications, essentiellement sur le nombre de récidives d'infarctus[9]. Par contre, les deux traitements semblent équivalents dans le syndrome coronarien aigu ST- pour lequel une revascularisation coronaire n'est pas proposée[10].

Chez la personne âgée (de plus de 75 ans), le risque d'hémorragie est substantiellement augmenté à la dose de 10 mg et, à moitié dose, son efficacité n'est pas supérieure au clopidogrel[11].

Le tabagisme pourrait influencer favorablement son efficacité, la supériorité retrouvée vis-à-vis du clopidogrel semblant devenir marginale chez le non fumeur[12].

Place par rapport aux autres antiagrégants plaquettaires[modifier | modifier le code]

  • Il n'existe pas de comparaison directe avec la ticlopidine mais cette dernière molécule tend à être abandonnée du fait de ses effets secondaires sanguins.
  • Il est plus cher (en 2018) que le clopidogrel, ce qui fait qu'on préfère ce dernier dans tous les cas où il n'y a pas de démonstration de la supériorité du prasugrel.
  • Le ticagrelor, antiagrégant qui n'appartient pas à la classe des thiénopyridines, pourrait être une alternative intéressante, surtout du fait de la réversibilité de son action anti-agrégante. Son efficacité est comparable à celle du prasugrel dans le cadre du syndrome coronarien aigu[13].

Effets secondaires[modifier | modifier le code]

Ce sont essentiellement les saignements. Ils sont plus fréquents qu'avec le clopidogrel[14],[9], cela étant d'autant plus vrai que le patient est plus âgé (supérieur à 75 ans), de faible poids (inférieur à 60 kg) ou avec un antécédent d'accident vasculaire cérébral[9]. Chez le patient de moins de 60 kg, une dose moitié moindre (5 mg) conserverait la même efficacité tout en réduisant le risque hémorragique[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) Sugidachi A, Ogawa T, Kurihara A et al. The greater in vivo antiplatelet effects of prasugrel as compared to clopidogrel reflect more efficient generation of its active metabolite with similar antiplatelet activity to that of clopidogrel's active metabolite, J Thromb Haemost, 2007;5:1545–1551
  3. (en) Jakubowski JA, Winters KJ, Naganuma H, Wallentin L, Prasugrel: a novel thienopyridine antiplatelet agent: a review of preclinical and clinical studies and the mechanistic basis for its distinct antiplatelet profile, Cardiovasc Drug Rev, 2007;25:357–374
  4. (en) Farid NA, Payne CD, Small DS et al. Cytochrome P450 3A inhibition by ketoconazole affects prasugrel and clopidogrel pharmacokinetics and pharmacodynamics differently, Clin. Pharmacol. Ther., 2007;81:735–741
  5. (en) Mega JL, Close SL, Wiviott SD et al. Cytochrome P450 genetic polymorphisms and the response to prasugrel relationship to pharmacokinetic, pharmacodynamic, and clinical outcomes, Circulation, 2009;119:2553–2544
  6. (en) Small DS, Wrishko RE, Ernest CS II et al. Prasugrel pharmacokinetics and pharmacodynamics in subjects with moderate renal impairment and end-stage renal disease, J Clin Pharm Ther, 2009;34:585–594.
  7. (en) Price MJ, Walder JS, Baker BA et al. Recovery of Platelet Function After Discontinuation of Prasugrel or Clopidogrel Maintenance Dosing in Aspirin-Treated Patients With Stable Coronary Disease: The Recovery Trial, J Am Coll Cardiol, 2012;59:2338-2343
  8. Thomas MR, Morton AC, Hossain R et al. Morphine delays the onset of action of prasugrel in patients with prior history of ST-elevation myocardial infarction, Thromb Haemost, 2016;116:96-102
  9. a b et c (en) Wiviott SD, Antman EM, Gibson CM et al. Evaluation of prasugrel compared with clopidogrel in patients with acute coronary syndromes: design and rationale for the Trial to Assess Improvement in Therapeutic Outcomes by Optimizing Platelet Inhibition With Prasugrel Thrombolysis in Myocardial Infarction 38 (TRITON-TIMI 38), Am Heart J, 2006;152:627–635
  10. (en) Roe MT, Armstrong PW, Fox KAA et al. Prasugrel versus Clopidogrel for acute coronary syndromes without revascularization, N Engl J Med, 2012;367:1297-1309
  11. Savonitto S, Ferri LA, Piatti L et al. Comparison of reduced-dose prasugrel and standard-dose clopidogrel in elderly patients with acute coronary syndromes undergoing early percutaneous revascularization, Circulation, 2018;137:2435–2445
  12. Gagne JJ, Bykov K, Choudhry NK et al. Effect of smoking on comparative efficacy of antiplatelet agents: systematic review, meta-analysis, and indirect comparison, BMJ 2013;347:f5307
  13. Motovska Z, Hlinomaz O, Kala P et al. 1-year outcomes of patients undergoing primary angioplasty for myocardial infarction treated with prasugrel versus ticagrelor, J Am Coll Cardiol, 2018;71:371–381
  14. (en) Wiviott SD, Antman EM, Winters KJ et al. Randomized comparison of prasugrel (CS-747, LY640315), a novel thienopyridine P2Y12 antagonist, with clopidogrel in percutaneous coronary intervention: results of the Joint Utilization of Medications to Block Platelets Optimally (JUMBO)-TIMI 26 trial. Circulation, 2005;111:3366–3373
  15. (en)Erlinge D, Berg JT, Foley D et al. Reduction in platelet reactivity with prasugrel 5 mg in low-body-weight patients is noninferior to prasugrel 10 mg in higher-body-weight patients: Results from the FEATHER trial, J Am Coll Cardiol, 2012;60:2032-2040.

Lien externe[modifier | modifier le code]

  • Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Prasugrel