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Peau-rouge

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Le Redskin Theater à Anadarko, Oklahoma.

Peau-rouge est un terme utilisé par le passé pour désigner les Amérindiens aux États-Unis et les Premières nations au Canada. Ayant subi une péjoration au cours du XIXe siècle et au XXe siècle, le terme est en désuétude. Dans les dictionnaires contemporains de l'anglais américain, il est habituellement décrit comme offensif, dépréciatif, insultant, et à proscrire.

L'origine du choix du terme rouge pour décrire les Amérindiens en anglais est débattue. Alors que des termes apparentés étaient utilisés dans la littérature anthropologique dès le XVIIe siècle, les étiquettes basées sur la couleur de la peau sont entrées dans le langage courant vers le milieu du XVIIIe siècle.

Des documents de la période coloniale indiquent que l'utilisation de « rouge » comme qualificatif utilisé par les Amérindiens pour se qualifier eux-mêmes émerge dans la région du sud-est de l'Amérique du Nord, avant d'être adoptée plus tard par les Européens et de devenir une étiquette générique voire un profil racial de tous les Amérindiens[1],[2].

Bien que certaines tribus aient utilisé le rouge pour se décrire elles-mêmes pendant l'ère précolombienne sur la base de leur histoire individuelle, la généralisation de l'usage du terme se serait faite en réponse à des rencontres avec des gens qui se disaient « blancs » pour se distinguer de leurs esclaves « noirs »[1]. Le choix du rouge plutôt que d'autres couleurs peut avoir été dû à des associations culturelles, plutôt qu'à la couleur de la peau. Le rouge et le blanc étaient une dichotomie qui avait des significations symboliques omniprésentes dans les cultures amérindiennes du sud-est de l'Amérique du Nord. Bien qu'il y ait eu de manière ponctuelle des références au « rouge » dans la diplomatie indo-européenne dans le nord-est, ce qualificatif y est demeuré rare même après qu'il fut devenu commun dans le sud-est. Au lieu de cela, le terme « indien » y était préféré, traduit dans les langues locales par « hommes », « personnes authentiques » ou « personnes originales »[1]. Dans les régions du nord-est de l'Amérique, l'utilisation du terme « rouge » par les Européens pour décrire les Amérindiens semble avoir été limitée à des tribus telles que les Béothuks de Terre-Neuve, qui pratiquaient la peinture corporelle et de leurs biens avec de l'ocre rouge, conduisant les Européens à les désigner comme des « Indiens rouges »[3].

L'appellation « peau-rouge », parfois synonyme de « sauvage », d'« Indien » ou d'« Amérindien », est considérée comme péjorative[4],[5], voire comme une insulte[6]. En 2020, l'équipe de football américain des Redskins de Washington abandonne ainsi ce nom[7], pour être rebaptisée en 2021 Commanders.

Controverse autour de son usage

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Notes et références

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Références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b et c (en) Nancy Shoemaker, « How Indians got to be red », The American Historical Review, Washington, Société américaine d'histoire, vol. 102, no 3,‎ , p. 627–628 (ISSN 0002-8762, OCLC 1830326, DOI 10.1086/ahr/102.3.625, SUDOC 038662248, lire en ligne [PDF], consulté le )
  2. Yves Bigot (dir.), « Peaux-Rouges : définition et synonyme de Peaux-Rouges en français », sur langue-francaise.tv5monde.com, Paris, TV5Monde SA (consulté le ).
  3. « The Beothuk Indians – “Newfoundland’s Red Ochre People” | Historica », sur www.historica.ca (consulté le )
  4. Emilie Clavel, « Un dictionnaire québécois pointé du doigt pour des termes racistes », sur quebec.huffingtonpost.ca, HuffPost Québec, Montréal, Patrick White, (consulté le ).
  5. Hélène Cajolet-Laganière, Pierre Martel et Chantal‑Édith Masson, « peau-rouge », sur usito.usherbrooke.ca, Sherbrooke, Université de Sherbrooke (consulté le ).
  6. Paul Journet, « De l'hommage au racisme », sur plus.lapresse.ca, La Presse, Montréal, La Presse, (ISSN 0317-9249, consulté le ).
  7. Zone Sports- ICI.Radio-Canada.ca, « L'équipe de la NFL à Washington abandonne son nom et son logo », sur Radio-Canada, (consulté le )