Partition (informatique)
En micro-informatique, une partition est une partie d'un disque dur destinée à accueillir un système de fichiers.
Le partitionnement est un fractionnement d'un disque dur réel (matériel) en plusieurs disques virtuels (logiciels).
Chaque partition possède son système de fichiers, qui permettra de stocker ensuite les données.
Pour rappel, le fichier est la plus petite entité logique de stockage sur un disque.
Par exemple, pour parler d'une partition accueillant un système de fichiers FAT32, on parle couramment de « partition FAT32 ».
Un disque peut contenir une ou plusieurs partitions. Lorsqu'il contient plusieurs partitions, celles-ci apparaissent au système d'exploitation comme des disques (ou « volumes ») séparés. Dans Windows, elles auront généralement des lettres de lecteur différentes (C:, D:, etc.). Dans Mac OS, elles apparaissent en général chacune avec son icône propre sur le Bureau. Sous UNIX, elles sont cachées de l'utilisateur final, les fichiers étant accédés à travers l'arborescence unique (ainsi d'ailleurs que les périphériques physiques) mais sont visibles à travers diverses commandes d'administration, notamment celles affichant les points de montage (mount, df).
On nomme « partition d'amorçage » (parfois par abus de langage « partition primaire ») celle qui prend le contrôle au démarrage, qu'elle contienne ou non le système d'exploitation.
Un disque dur peut être partitionné pour différentes architectures. On aura ainsi le partitionnement de type MBR (partitionnement Intel) pour la majorité des ordinateurs personnels (PC) ou GPT[1] pour les architectures plus récentes (Macintosh, Linux et PC à venir).
Partitionnement Intel (PC)
Cette partie traite de la manière historique de partitionner les disques dur d'ordinateurs compatibles PC, cette méthode a été inventée dans les années 1980 et perdure encore de nos jours (mais le remplacement des BIOS des ordinateurs personnels par l'EFI devrait achever la transition vers le mode de partitionnement GPT).
Tables de partitions
Les informations sur les partitions sont conservées sur le disque lui-même dans des zones qu'on appelle tables de partitions. La table de partitions principale est contenue dans le premier secteur du disque ou secteur d'amorçage (Master boot record ou MBR) qui contient également le programme d'amorçage. Chaque ligne d'une table de partitions contient l'adresse de début de la partition et sa taille. Il peut s'agir de partitions primaires qui contiendront un système de fichiers ou de partitions étendues qui contiendront à leur tour une table de partitions ayant la même structure que la table principale.
Partitions primaires
Seules les partitions primaires peuvent contenir la partition d'amorçage du système d'exploitation Windows.
Or il existe des restrictions sur les tables de partitions, certaines liées à la place occupée dans le secteur d'amorçage, d'autres pour simplifier le fonctionnement du système d'exploitation. Dans la table de partitions principale, on peut créer au plus quatre partitions, soit quatre partitions primaires, soit de 1 à 3 partitions principales puis une partition étendue (qui souvent est la dernière).
Partition étendue, partitions secondaires, etc.
Lorsque l'on veut plus de quatre partitions, il faut donc créer une partition étendue. Cette dernière n'est ni plus ni moins qu'une partition primaire spéciale qui va contenir des partitions secondaires (ou lecteurs logiques pour MS-DOS et Windows).
Une partition étendue peut donc contenir plusieurs partitions secondaires et ne se distinguent pas pour un programme utilisateur (ni pour le système) des autres partitions.
Seules les partitions primaires sont directement reconnues par le BIOS.
La table de partition étendue est contenue dans l'EBR.
L'EBR peut, lui aussi à son tour, contenir une partition étendue qui contiendra à ce moment-là des partitions tertiaires et ainsi de suite.
Détails en ce qui concerne les ordinateurs Apple
Depuis l'arrivée des ordinateurs Apple équipés de processeurs Intel ainsi que des serveurs équipés de processeurs Itanium, le type de partitionnement employé par ces systèmes est différent.
- GPT (GUID Partition Table) est le nom donné au nouveau format de partition d'un disque dur (ce modèle de partitionnement n'est pas lisible directement par un compatible PC équipé d'un BIOS ou par un Macintosh à PowerPC ou 680x0.
- APPLE est le nom donné au format de partition classique, lisible sur tous les types de Macintosh mais ne pouvant pas démarrer sur un Mac Intel, il ne démarre que sur un PowerPC.
Outils de partitionnement et/ou formatage
Voici une liste non-exhaustive d'outils permettant de créer des partitions et (pour certains d'entre-eux) de formater ces partitions :
- fdisk : Utilitaire utilisé sous DOS, Linux et Mac OS X pour manipuler les partitions et la table de démarrage. Bien que le nom de cet outil soit identique sur ces trois systèmes, il ne s'agit absolument pas du même programme. Sous DOS l'utilitaire est présenté sous forme de menus ; sous Linux, sous forme d'un outil en ligne de commande (prompt) ; sous Mac OS X, il faut ouvrir une fenêtre Terminal pour l'utiliser de manière interactive.
- diskmgmt.msc est un gestionnaire de disques livré avec Windows NT/2000/XP pour manipuler les partitions.
- DiskDrake est un utilitaire de Mandriva permettant de créer, enlever, redimensionner les partitions via une interface visuelle.
- Utilitaire de disque.app est le gestionnaire de disques livré avec Mac OS X pour manipuler les partitions (nommées « Volumes » par le système Mac).
- sfdisk est un utilitaire disponible sous Linux pour manipuler les partitions. C'est l'un des seuls utilitaires à pouvoir être utilisé en mode non interactif. Des problèmes sont rapportés lors de la création de partitions.
- cfdisk[2] est un utilitaire disponible sous Linux pour manipuler les partitions. Il est présenté sous forme de menus à la manière de fdisk sous DOS.
- pdisk est un utilitaire disponible sous Linux pour manipuler des partitions Macintosh sur architecture PowerPC.
- PartitionMagic est un utilitaire payant de la société Symantec Corporation fonctionnant sous DOS ou Windows. Norton PartitionMagic est notamment reconnu pour pouvoir redimensionner, déplacer ou fusionner une ou des partitions sans perdre les données qu'elle contient. Il permet diverses opérations impossibles à réaliser avec les outils fournis en standard par Microsoft comme par exemple convertir un système de fichiers NTFS en FAT (l'inverse est possible sous Windows (NT) grâce à la commande convert) ou réparer une table de partitions endommagée. Attention cependant à la compatibilité avec vista. Il est connu un phénomène de disparition de partition difficilement réversible .
(NOTA BENE: Ces 2 logiciels ne sont plus commercialisés par l'éditeur (site Symantec consulté le 21/01/2010); de nombreux sites en proposent le téléchargement gratuit, avec tous les risques que cela comporte.)
- EASEUS Partition Master est un logiciel gratuit et fiable sous Windows permettant de gérer toutes les partitions, créer, déplacer, redimensionner sans pertes de données.
- O&O PartitionManager.
- GNU Parted est un utilitaire GNU en ligne de commande ou avec une interface graphique fonctionnant sur le système d'exploitation Linux et permettant d'effectuer diverses opérations impossibles avec des outils standards comme le redimensionnement de partitions par exemple. Parted est une interface à la bibliothèque libparted, qui constitue réellement le noyau de l'utilitaire (page officielle du projet Parted).
- QtParted se définit comme « un clone de Partition Magic écrit en C++ en utilisant la bibliothèque graphique Qt ». Ce dernier est en fait une interface graphique au programme GNU Parted, ou plus précisément, libparted. (site officiel de QTParted).
- GParted est une interface graphique au programme GNU Parted (libparted). Il utilise la bibliothèque graphique GTK et peut manipuler de nombreux formats de systèmes de fichiers. (Fonctionnalités de Gparted) . À noter que Gparted existe en version LiveCD qui permet de préparer/modifier des partitions sans système installé sur la machine. Site officiel de Gparted sur sourceforge.
- TestDisk est un programme qui permet de récupérer une partition dont la table aurait été effacée. (site officiel de testdisk)
- fat32format de Ridgecrop Consultants Ltd, logiciel qui permet de formater une partition de plus de 32 Gio en FAT32.
- Disk director suite d'Acronis, édité en France par Micro Application sous le nom Partition suite 9, est très complet. Il permet le formatage, le déplacement sans pertes de données, la création, le redimensionnement, la copie, etc. des partitions de formats courants et moins courants. De plus un logiciel de gestion « multi-OS » est fourni afin de faciliter les changements de système sans redémarrage.
- Partition Expert est un programme payant édité par Micro Application qui permet la gestion, le partitionnement, le nettoyage des disques durs. Il est très complet mais on rapporte des dysfonctionnements avec Microsoft Windows Vista.
- Partition Manager 10 Professional, est un programme édité par Micro Application, qui permet la gestion complète des partitions: création, fusion, redimensionnement, copie,restauration des partitions perdues,effacées ou endommagées, gestion multi-OS, défragmentation. La gestion est effectuée sans pertes de données. Outil complet.
- BootIt NG est un utilitaire payant édité par TeraByte Unlimited. Il permet de créer, copier et redimensionner des partitions. Il inclut un gestionnaire de démarrage permettant de définir plusieurs configurations différentes. Parmi ses spécificités, la possibilité de gérer plus de 4 partitions primaires via la création d'un MBR étendu (EMBR) et la possibilité de réaliser des backups de partitions complètes.
- FIPS est un des premiers programmes (si ce n'est le premier) permettant de redimensionner une partition FAT16 ou FAT32 sans l'effacer. On le trouvait sur les CD d'installation des distributions Linux (Red Hat 5.2 par exemple), pour réduire les partitions de systèmes MS-DOS ou Windows. Il fonctionne sous MS-DOS[3].
Outils de lecture de partition
- explore2fs permet de lire le contenu d'une partition ext2 ou ext3 depuis Windows ;
- ext2ifs Ext2 Installable File System for Windows
- les Mtools permettent d'accéder au contenu de partitions FAT depuis UNIX ;
- MacDrive permet de lire et d'écrire le contenu de disques durs et CD-ROM Macintosh (HFS Extended (HFS+) et HFS Standard (HFS)) depuis Windows.
Identificateur de partition
Sur un ordinateur de type PC, un identificateur associé à chaque partition permet de connaître a priori quel type de système de fichier elle abrite. Cet identificateur occupe un octet, avec la table de correspondance suivante :
ID | Type |
---|---|
00 | Vide |
01 | FAT12 |
02 | XENIX root |
03 | XENIX /usr |
04 | FAT16 <32Mio (adressage CHS) |
05 | Étendue |
06 | FAT16 |
07 | NTFS (et son prédécesseur HPFS) |
08 | AIX, voir JFS |
09 | AIX bootable |
0a | OS/2 Boot Manager |
0b | Win95 OSR2 FAT32 (adressage CHS) |
0c | Win95 OSR2 FAT32 (adressage LBA) |
0e | Win95 FAT16 (adressage LBA) |
0f | Étendue (adressage LBA) |
10 | OPUS |
11 | Hidden FAT12 |
12 | Compaq diagnostic |
14 | Hidden FAT16 <32M |
16 | Hidden FAT16 |
17 | Hidden HPFS/NTFS |
18 | AST SmartSleep |
1b | Hidden Win95 FAT32 |
1c | Hidden Win95 FAT32 (LBA) |
1e | Hidden Win95 FAT16 (LBA) |
24 | NEC DOS |
39 | Plan 9 |
3c | PartitionMagic Recoverable Partition (PqRP) |
40 | Venix[4] 80286 |
41 | PPC PReP Boot |
42 | SFS |
4d | QNX4.x |
4e | QNX4.x 2nde partition |
4f | QNX4.x 3e partition |
50 | OnTrack DM |
51 | OnTrack DM6 Aux |
52 | CP/M |
53 | OnTrack DM6 Aux |
54 | OnTrackDM6 |
55 | EZ-Drive |
56 | Golden Bow |
5c | Priam Edisk |
61 | SpeedStor |
63 | GNU HURD or Sys |
64 | Novell Netware |
65 | Novell Netware |
70 | DiskSecure Mult |
75 | PC/IX |
80 | Ancien Minix |
81 | Minix / ancien Linux |
82 | Swap Linux / pool ZFS |
83 | Ce type de partition est utilisé par les systèmes de fichiers ext2, ext3, ext4, ReiserFS et JFS |
84 | OS/2 hidden C: |
85 | Linux étendu |
86 | NTFS volume set |
87 | NTFS volume set |
8e | Linux LVM |
93 | Amoeba |
94 | Amoeba BBT |
9d | SDF |
9f | BSD/OS |
a0 | IBM Thinkpad hi |
a5 | FreeBSD |
a6 | OpenBSD |
a7 | NeXTSTEP |
a8 | Darwin UFS |
a9 | NetBSD |
ab | Darwin boot |
af | HFS+ |
b7 | BSDI fs |
b8 | BSDI swap |
bb | Boot Wizard hid / Acronis Hidden |
bc | Acronis Secure Zone |
be | Solaris boot |
c0 | Fichier CrashDump.sys CTOS-III PC (CTOS = système d'exploitation x86 [i386] multi-tâche & multi-utilisateur de Bull & Unisys, porté sur PC au milieu des années 90) |
c1 | DRDOS/sec (FAT- |
c4 | DRDOS/sec (FAT- |
c6 | DRDOS/sec (FAT- |
c7 | Syrinx |
cd | Système de fichiers (disque système ou disque de données) CTOS-III PC (CTOS = système d'exploitation x86 [i386] multi-tâche & multi-utilisateur de Bull & Unisys, porté sur PC au milieu des années 90) |
da | Non-FS data |
db | CP/M / CTOS /. |
de | Dell Utility |
df | BootIt |
e1 | DOS access |
e3 | DOS lecture seule |
e4 | SpeedStor |
eb | BeOS fs |
ee | EFI GPT[1] |
ef | EFI (FAT-12/16/ |
f0 | Linux/PA-RISC b |
f1 | SpeedStor |
f4 | SpeedStor |
f2 | DOS secondaire |
f7 | MVTFS |
fd | Linux raid auto |
fe | LANstep |
ff | BBT |
Notes et références
Liens externes
- (fr) Partitionnement d'un disque dur sur Mac OS X (Apple)
- (fr) Comment faire pour partitionner et formater un disque dur dans Windows XP (Microsoft)
- (fr) Windows Vista, partitionnement, gestion (polo astucien)
- (en) Parted Magic mini distribution (30 Mo) en live cdrom, PXE ou USB spécialisée dans les partitions et systèmes de fichiers (Linux)