Ordonnances de justice

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les ordonnances de justice, officiellement ordonnances de justice du second peuple (Ordinamenti di Giustizia del Secondo Popolo) sont un ensemble de lois de la république de Florence, promulguées entre 1293 et 1295.

Le principal homme politique responsable de ces ordonnances est Giano della Bella, chef du parti populaire, qui va d'ailleurs être contraint de partir en exil en 1295.

Ces ordonnances ont pour objectif d'affaiblir les « magnats », c'est-à-dire les familles anciennes d'origine noble, et de favoriser les membres des guildes de métiers, les Arti di Firenze, devenus importantes avec la prospérité économique de Florence au XIIIe siècle.

Contexte[modifier | modifier le code]

La république de Florence[modifier | modifier le code]

Une puissance économique du XIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Conflits au sein de la république[modifier | modifier le code]

  • Opposition des Guelfes et des Gibelins, c'est-à-dire entre pro-Empire et pro-Pape, d'où ressort des rapports de suzeraineté et d'allégeance ;
  • Une partition du Popolo : entre le primo popolo (restant de familles aristocratiques et militaires) ; le popolo grasso (c'est le secondo popolo, celui des marchands, des changeurs et des gros artisans) ; le popolo magro ou popolo minuto (les petits artisans) ; et enfin, les ciompi et les sans-travail, formant la classe inférieure.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , Giano della Bella émet les Ordonnances de justice[1] destinées à déposséder les riches florentins de leur pouvoir et à instaurer un gouvernement dominé par le peuple bourgeois, les artisans et les corporations de métiers. Elles excluaient en outre les membres des grandes familles florentines, parmi lesquels Dante, de toute fonction politique ou charge publique.

Prétextant que les nobles de l'époque- « chevaliers » et « vassaux » féodaux aux titres de noblesse d'origine médiévale- étaient des sujets belliqueux et non destinés par leur nature à gouverner, ils les exclut de toute charge publique, en conditionnant l'éligibilité aux charges publiques à l'inscription à l'une des corporations des Arts de Florence.

En outre, parmi les diverses mesures, il fut établi que quand un « noble » commettait un crime, sa peine pourrait être doublée.

Au cours des années l'application de ces dispositions fut mitigée dans la pratique , mais elles restèrent en vigueur sur le papier.

Leur respect était garanti par le système des Corporations des Arts qui contrôlaient la politique citadine.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch. Delagrave, 1876, p. 262 ;
  • (de)C. Hegel, Die Ordnungen der Gerechtigkeit, Erlangen 1867: recens. di P. Capei, in Archiv. Stor. Ital. s. 3, VII 1 (1868), p. 132-136 ;
  • (it)I. Del Lungo, D. Compagni et sa chronique, I I, Florence 1879,, p. 11, 115-116 ;
  • (it)P. Villari, I primi due secoli della storia di Firenze, III edit. (s.d.), p. 342 ;
  • (it)D. Marzi, La Cancelleria della repubblica fiorentina, Rocca S. Casciano 1910,, p. 28 ;
  • (it)N. Ottokar, Il comune di Firenze alla fine del Dugento, Florence 1926, p. 268-269, 271, 276-277, 287 ;
  • (it)G. Salvemini, Magnati e popolani in Firenze dal 1280 al 1295, Turin 1960,p. 188-214, 217-218, 222, 255-264 ;

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]