Olive Yang

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Olive Yang
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
Mu Se Township (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
楊金秀Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Sao Yang Wen Pin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Sao Edward Yang Kyein Tsai (en)
Jimmy Yang Kyein Sein (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Olive Yang (chinois : 楊金秀 ; pinyin : Yáng Jīnxiù), également connue sous le nom de Yang Kyin Hsiu, surnommée Miss Hairy Legs et Uncle Olive, née le en Birmanie britannique et morte le dans le Kokang, est une trafiquante d'opium chinoise. Elle est la sœur de Sao Edward Yang Kyein Tsai, le saopha de Kokang, un état de Birmanie de 1949 à 1959.

Biographie[modifier | modifier le code]

Olive Yang naît le dans le nord de l’État shan, en Birmanie britannique. Elle fait ses études à l'école du couvent des Anges gardiens de Lashio[1].

De 1948 à 1950, elle est mariée contre son grès à Twan Sao Wen, le fils du chef de Tamaing, avec lequel elle a un fils en 1950, Duan Jipu (chinois : 段 吉卜)[2]. Elle fuit ce mariage et à 19 ans, elle organise une armée de plus d’un millier de soldats Kokangs, surnommés les Olive’s Boys.

Avec son armée, elle consolide le contrôle des routes commerciales de l’opium des hautes aux basses terres[3].Elle domine le commerce de l’opium de Kokang de la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 1960[4]. Dans les années 1950, après la défaite des nationalistes et leur expulsion de Chine continentale, elle s’associe au parti politique Kuomintang pour établir des routes commerciales d’opium le long du Triangle d'or, en Asie du Sud-Est[5].

À partir des années 1950 jusqu’au milieu des années 1960, elle est commandant des Kokang Kakweye (« Forces de défense du peuple »)[2]. Elle est alors une figure éminente du trafic d'opium et du commerce de l’or[6].En 1962, elle est arrêtée avec son frère Jimmy, député à Rangoun, par les autorités birmanes, qui les retire du pouvoir et place le territoire de Kokang sous administration birmane[4],[7]. Elle est emprisonnée à la prison d'Insein et libérée en 1968.

À la fin des années 80, elle est recrutée par Khin Nyunt pour aider à négocier des cessez-le-feu avec des groupes ethniques rebelles[8].

Après sa libération, elle passe ses dernières années en tant que religieuse[3]. En 2003, après une période de maladie chronique, elle retourne à Kokang, où elle vit jusqu'à sa mort à l'âge de 90 ans, le [9].

Genre[modifier | modifier le code]

Pour ses proches, le choix de devenir un seigneur de la guerre local découle d'une volonté d'échapper au rôle d'épouse et de mère. Cette non-conformité aux normes de genre qui lui vaudra le surnom de "Miss Hairy legs". Son frère Francis témoignera plus tard : “Nous lui demandions pourquoi elle ne voulait pas porter de vêtements féminins, ou pourquoi il fallait qu'elle se coupe les cheveux courts, nous lui criions après parce qu'elle courrait après les femmes (...) A l'époque, nous ne savions rien des femmes ou des transsexuels.”[6]

Dans les années 1960, Yang, qui se considère comme lesbienne, aura plusieurs relations amoureuses avec des femmes, notamment avec l'actrice Wah Wah Win Shwe[6],[10] et avec la reine de beauté Karen Louisa Benson Craig, dans le cadre d'un triangle amoureux avec son frère Kenneth[6],[10].

Au cours des dernières années de sa vie, elle manifestera auprès de ses proches le désir d'être adressée par un qualificatif masculin : "Oncle Olive"[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Thant Myint-U, The River of Lost Footsteps, Macmillan, , 298–299 p..
  2. a et b (en) Yawnghwe Tzang, The Shan of Burma : memoirs of a Shan exile, Institute of Southeast Asian, , 275 p. (ISBN 978-9971-988-62-3, lire en ligne).
  3. a et b (en) David Borgenicht et Turk Regan, The Worst-Case Scenario Almanac, Chronicle Books, (ISBN 978-0-8118-6321-6, lire en ligne), p. 146.
  4. a et b (en) Pierre-Arnaud Chouvy, Opium : uncovering the politics of the poppy, Harvard University Press, , 256 p. (ISBN 978-0-674-05134-8, lire en ligne), p. 24.
  5. (en) Bertil Lintner, The Golden Triangle Opium Trade : An Overview, Asia Pacific Media Services, (lire en ligne [PDF]), p. 7.
  6. a b c d et e (en-US) Gabrielle Paluch, « Olive Yang: Royal-turned-warlord and opium pioneer of Myanmar », sur Coconuts.co, (consulté le )
  7. (en) Helen James, Security and sustainable development in Myanmar, Psychology Press, , 231 p. (ISBN 978-0-415-35559-9), p. 88.
  8. (en) Thant Myint-U, Where China Meets India : Burma and the New Crossroads of Asia, Macmillan, , 384 p. (ISBN 978-1-4668-0127-1).
  9. (en) « Kokang ‘Warlady’ Olive Yang Dies at 91 », sur The Irrawaddy, (consulté le ).
  10. a et b (en-US) Harrison Smith, « Olive Yang, cross-dressing warlord and Burmese opium trafficker, dies at 90 », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )