Aller au contenu

Mycovirus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les mycovirus (du grec ancien μύκης, mykes, « champignon » et du latin virus), ou virus fongiques, sont des virus qui infectent les champignons.

Ils ont été découverts chez une grande variété d'espèces de champignons appartenant à de nombreuses familles fongiques. Parfois inoffensifs pour leur hôte, ils peuvent leur être pathogènes jusqu'à induire une hypovirulence, plus rarement servir de vecteurs horizontaux pour des facteurs d'hypervirulence.

La plupart des mycovirus sont caractérisés par un génome constitué d'ARN à double brin (dsRNA) éventuellement inclus dans des capsides isométriques ou acapsidés[1],[2],[3]. Cependant environ 30 % d'entre eux ont un génome constitué d'ARN à simple brin à polarité positive ("ssRNA(+)")[4].

Pour être de vrais « mycovirus », ils doivent démontrer une capacité à être transmis : en d'autres termes être en mesure d'infecter d'autres champignons sains et initier la réplication virale sans l'aide d'un virus assistant. Certains éléments à double brin d'ARN qui ont été décrits parmi les champignons ne correspondent pas à cette description, ce faisant ils sont considérés comme particules sub-virales, tels des virusoïdes. Des résultats préliminaires indiquent que la plupart des mycovirus codivergent avec leurs hôtes, c'est-à-dire que leur phylogénie correspond en grande partie à celle de leurs hôtes[5]. Cependant, de nombreuses familles de virus comprenant des mycovirus ont été peu échantillonnées.

Utilisation

[modifier | modifier le code]

En raison de l'hypovirulence qu'ils peuvent induire chez certains champignons, les mycovirus ont fait l'objet d'études en vue de leur utilisation potentielle comme agents de lutte biologique contre les champignons phytopathogènes[6].

Un cas de lutte biologique déjà pratiqué est celui d'un parasite du châtaignier, Cryphonectria parasitica, agent du chancre de l'écorce, contre lequel on emploie des souches du champignon parasitées par un mycovirus de la famille des Hypoviridae, Cryphonectria hypovirus 1 (CHV1)[7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) M. N. Pearson, R. E. Beever, B. Boine et K. Arthur, « Mycoviruses of filamentous fungi and their relevance to plant pathology », Molecular Plant Pathology, vol. 10, no 1,‎ , p. 115–128 (PMID 19161358, DOI 10.1111/j.1364-3703.2008.00503.x)
  2. « A novel mycovirus from Aspergillus fumigatus contains four unique dsRNAs as its genome and is infectious as dsRNA »(en)
  3. « A dsRNA virus with filamentous viral particles »(en)
  4. (en) R. F. Bozarth, « Mycoviruses: a new dimension in microbiology », Environmental Health Perspectives, vol. 2, no 1,‎ , p. 23–39 (PMID 4628853, PMCID 1474899, DOI 10.1289/ehp.720223).
  5. (en) M. Göker, C. Scheuner, H. P. Klenk, J. B. Stielow et W. Menzel, « Codivergence of mycoviruses with their hosts », PLoS ONE, vol. 6, no 7,‎ , e22252 (PMID 21829452, PMCID 3146478, DOI 10.1371/journal.pone.0022252).
  6. (en) Akhtar Ali, « Fungal viruses: an unlikely ally », dans L.P. Awasthi, Applied Plant Virology : Advances, Detection, and Antiviral Strategies, Elsevier Inc., , 978-0-12-818654-1 (ISBN 978-0-12-818654-1, DOI 10.1016/B978-0-12-818654-1.00017-7), p. 229-236.
  7. (en) George N. Agrios, « Biocontrol of Chestnut Blight with Hypovirulent Strains of the Pathogen », dans George N. Agrios, Plant Pathology, Elsevier Inc., , 5e éd., 952 p. (ISBN 978-0-12-044565-3, DOI 10.1016/B978-0-08-047378-9.50015-4), p. 293-353.

Liens externes

[modifier | modifier le code]