Monument national à la Résistance du plateau des Glières

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Monument national à la Résistance du plateau des Glières
Artiste
Date
Type
Sculpture
Technique
Béton avec armature
Dimensions (H × L)
1 680 × 400 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Propriétaire
Département de la Haute-Savoie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Protection
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Le monument national à la Résistance du plateau des Glières est une sculpture monumentale d'Émile Gilioli située sur le plateau des Glières sur la commune du Petit-Bornand-les-Glières (Glières-Val-de-Borne) en Haute-Savoie. Il rend hommage à l'action du maquis des Glières. Son inauguration le a été l'occasion d'un célèbre discours d'André Malraux[1]. Depuis le , l'édifice possède le label « Patrimoine du XXe siècle » et depuis le est classé monument historique[2].

Genèse[modifier | modifier le code]

Au début de 1971, l'Association des rescapés des Glières exprime sa volonté de voir ériger un monument rappelant les événements survenus sur le site. Une souscription permet de réunir les fonds nécessaires. Elle lance un concours auquel répondent 74 artistes. Le jury était constitué de cinq maquisards des Glières et de quatre spécialistes en matière artistique dont Bernard Dorival et Hans Hartung[3].

Emile Schoendoerffer, ingénieur des Arts et Métiers établit le cahier des charges et imagine les solutions techniques qui permettront de respecter les volontés de l'artiste. Ses calculs essentiels à la réussite du projet s'inscrivent dans des plans datés du .

En 1973, le monument est érigé en rappel du sacrifice des héros des Glières sur un terrain offert à cet effet par le comte Jean-François de Roussy de Sales. Le chantier est installé le [4].

La première coulée de béton est programmée pour le . Dans la nuit du 19 au 20, l'hiver lance un dernier assaut et le chantier est recouvert de 15 cm de neige et la température descend nettement en dessous de 0°.

Le , dernier coup de truelle.

« Ce monument s’élance tel un V de la victoire. Une des deux flèches monte vers le ciel en signe d’espérance. Il en sort un disque solaire, symbole de renaissance, celle de la liberté. »[3].

À l'intérieur de l'édifice, on trouve la devise du maquis : « Vivre libre ou mourir », des textes gravés ainsi qu'une statue de Jeanne d'Arc qu'Émile Gilioli avait réalisé originellement pour la ville de Florence[3].

Le , au pied du monument, le soleil dans les yeux, André Malraux prononce ces mots : « [...] et maintenant le grand oiseau blanc de Gilioli a planté ses serres ici, avec son aile d'espoir, son aile amputée de combat, et entre elles son soleil levant. »

Description[modifier | modifier le code]

Posée directement sur la prairie de l'alpage, à 1440 m d'altitude, comme l'a voulu E. Gilioli la masse blanche de 385 tonnes de béton semble prête à s'envoler.

Le V a une longueur de 20,30 mètres, une hauteur de 16,80 mètres, une largeur de 4 mètres. L'épaisseur des parois est de 15 centimètres.

Le disque a un diamètre de 7,50 mètres et il est d'une largeur de 2,50 mètres, son poids égale les 65 tonnes. Il constitue l'une des prouesses de la réalisation et sa construction a débuté le . L’artiste a voulu donner l'impression que ce disque était en suspension et le fit poser 2 cm au-dessus du V.

L'architecte-sculpteur désire marier la matière minérale du monument avec la nature environnante et favoriser le jeu de lumière sur la surface. Il demande donc que les planches de coffrage laissent une empreinte dans le béton. Chaque planche est donc sablée à la silice sous haute pression qui creuse les veines tendres du bois et laisse apparaître les veines dures..

Quand vient la fin du chantier E. Gilioli signe son œuvre en apposant de chaque côté du monument deux gargouilles d'une grande finesse[4].

C'est l'entreprise de BTP Barrachin, basée à Thônes, qui réalisa l’œuvre.

Protection[modifier | modifier le code]

Le monument est inscrit au titre des monuments historiques le [5] avec la notification : « Considérant que le monument présente au point de vue de l'histoire et de l'art un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation en raison du fait que ce monument, qui s'ancre à la fois dans l'histoire de la Résistance sur le plateau et l'histoire de la Résistance en général, présente une forte charge symbolique, soulignée par les éléments conceptuels composant l’œuvre elle-même, cette œuvre monumentale d'une grande technicité représentant l'aboutissement de la réflexion artistique d'Émile Gilioli »[6].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Françoise Le Coz, Étude des projets d'Émile Gilioli, dessins et maquettes, en vue du Monument national de la Résistance au Plateau des Glières, Maîtrise de lettres, 72 p. (OCLC 41603464)
  • Michel Ragon, Gilioli : le monument de la résistance au plateau des Glières, (OCLC 493447344)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. André Malraux, Discours lors de l’inauguration du Monument de la Résistance du plateau des Glières, (lire sur Wikisource).
  2. « Label patrimoine du XXe siècle Région Rhône-Alpes » [PDF], sur culturecommunication.gouv.fr, .
  3. a b et c « Le Monument de Gilioli au Plateau des Glières », sur culture74.fr.
  4. a et b E. Chalvin et C. Rongiard, Construction du Monument National de la Résistance, éditions BiTiPi, , 91 p..
  5. Notice no PA74000038, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Direction régionale des affaires culturelles - Préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, arrêté n° 20-107 du .