Mikhaïl Petrachevski
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Faculté de droit de l'université d'État de Saint-Pétersbourg (en) Lycée de Tsarskoïe Selo |
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Vassili Mikhaïlovitch Petrachevski (d) |
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Mikhaïl Vassilievitch Boutachevitch-Petrachevski (en russe : Михаил Васильевич Буташевич-Петрашевский), né le 1er novembre 1821 ( dans le calendrier grégorien) et mort le 7 décembre 1866 ( dans le calendrier grégorien), est un militant utopiste russe.
Biographie
[modifier | modifier le code]Mikhaïl Petrachevski fit ses études au lycée impérial de Tsarskoïe Selo, étudia le droit à l'université publique de Saint-Pétersbourg, puis entama une carrière de traducteur et interprète au ministère des Affaires étrangères. Il écrivit une grande partie du Dictionnaire de poche des mots étrangers[1] (paru en plusieurs parties de 1844 à 1846), qui contribua à populariser en Russie certains principes démocratiques, ainsi que les idées de Charles Fourier.
« Quand je lus ses œuvres [les œuvres de Charles Fourier] pour la première fois, ce fut comme si je renaissais. Je m'inclinai devant la hauteur de son génie. Comme si jusqu'alors je n'avais pas été chrétien, mais païen, j'abattis toutes les autres idoles et j'en fis mon dieu unique. »
— Mikhaïl Petrachevski[2].
Le cercle de Petrachevski
[modifier | modifier le code]Petrachevski est principalement connu pour le cercle littéraire et politique qu'il fonda à Saint-Pétersbourg en 1844. Le cercle de Petrachevski se réunit chaque vendredi dans son appartement, de 1845 à 1849. En 1849, les membres du cercle furent tous arrêtés par les autorités tsaristes. Petrachevski fut condamné à la peine de mort, gracié après un simulacre d'exécution, et sa peine commuée en travaux forcés en Sibérie[3]. Au bout de quelques années, il fut autorisé à s'installer à Irkoutsk, où il fonda le journal Amour. En 1860, il fut de nouveau condamné pour avoir critiqué les abus du pouvoir local. Cette fois, il fut déporté à Minoussinsk, où il mourut.
Membres du cercle
[modifier | modifier le code]Le plus célèbre des membres du cercle de Petrachevski est sans conteste Fiodor Dostoïevski, qui participa aux réunions de 1846 à 1849. Il y lut notamment la fameuse lettre de Vissarion Belinski du , dans laquelle le critique littéraire et philosophe dénonçait durement la dérive conservatrice de Nicolas Gogol dans Passages choisis d'une correspondance avec des amis[4],[5]. Les rencontres que Dostoïevski fit chez Petrachevski, ainsi que les persécutions subies lors de son arrestation, ont profondément marqué son œuvre. Le simulacre d'exécution y est ainsi fréquemment évoqué, par exemple dans L'Idiot.
Parmi d'autres membres du cercle, on compte Alexeï Plechtcheïev, Sergueï Dourov, Nikolaï Spechnev, etc.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Franco Venturi 1972, p. 227.
- Cité par Franco Venturi 1972, p. 228.
- Le simulacre de l'exécution capitale annulée in extremis par décision impériale était une pratique courante.
- Le texte incriminé de Gogol et la lettre de Belinsky sont donnés in extenso par Wanda Bannour.
- Wanda Bannour 1974, p. 30-49.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Wanda Bannour (préf. Wanda Bannour), Les Nihilistes russes : N. Tchernychewski, N. Dobrolioubov, D. Pisarev, Paris, Aubier Montaigne, coll. « Bibliothèque sociale : textes choisis », , 272 p.
- Franco Venturi (trad. de l'italien par Viviana Paques, préf. Franco Venturi), Les Intellectuels, le peuple et la révolution : Histoire du populisme russe au XXe siècle, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », (1re éd. 1952), 1170 p.