Marius Magnien
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Baptiste Louis Jules Magnien |
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Homme politique, militant politique, éditeur associé, journaliste, voyageur |
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Parti politique |
Marius Magnien, né le à Digoin (Saône-et-Loire) et mort le à Paris[1], est un journaliste, responsable politique et écrivain d'obédience communiste.
Rédacteur en chef de la rubrique extérieure du quotidien L'Humanité, il a voyagé en Asie et écrit des articles et des livres sur la Chine et le Tibet à l'époque des bouleversements entraînés par la Révolution chinoise.
Biographie
[modifier | modifier le code]Ouvrier du bâtiment, Marius Magnien adhère très jeune au parti communiste. Il est militant actif des Jeunesses communistes puis secrétaire de cellule[2].
En 1926, il est envoyé à Moscou suivre les cours de l'École léniniste internationale (ELI), à une époque ou l’Internationale communiste cherche à former des cadres pour ses différentes sections nationales[2]. Il est membre du Comité central en 1925 puis membre du Bureau politique en 1926, 1927 et 1928[3].
En , il est appelé par Florimond Bonte à rejoindre la rédaction du quotidien L'Humanité[4], où il deviendra chef du service de politique étrangère, suivant plus particulièrement les questions concernant l'Extrême-Orient[2].
De 1931 à 1933, il consacre une série d'articles à la Chine et au Japon dans L'Humanité et les Cahiers du bolchévisme[2]. Dans le numéro du de L'Humanité, il fait l'apologie de Staline et du premier des grands procès de Moscou (18-)[5],[6].
À partir de , il dirige l'association France-URSS à la place de Fernand Grenier parti représenter le PCF auprès du général de Gaulle à Londres. À l'écoute des émissions de Radio-Moscou, il rédige des notes et actualise les cartes du front soviétique pour les remettre notamment à Auguste Gillot[7]. En , à la Libération, L'Humanité ressort de la clandestinité et Marius Magnien participe à la sortie du premier numéro du journal de nouveau libre. Il y reprend ses activités dans le cadre de la rubrique de politique étrangère[7].
En 1950, il est le premier journaliste étranger à se rendre en Chine[8]. La même année, il prend le parti de la Corée du Nord dans son ouvrage : Agression contre la Corée - Ses causes, ses horreurs, la lutte héroïque de tout un peuple. En 1952, il publie Au pays de Mao-Tse-Toung, montrant que « son engagement révolutionnaire le portait moins du côté de l'Union soviétique que de celui de la Chine communiste »[7].
En 1955, il dirige, avec Joanny Berlioz-Benier, la Polex, la section de politique extérieure du parti[9]. Il devient membre également du comité de rédaction des Cahiers du communisme et de Démocratie nouvelle[7].
En , en tant qu'ancien correspondant de L'Humanité en Chine, il participe à l'exposition sur « Le livre et la Chine » qui se tient à Paris[10]. La même année, il publie Le Tibet sans mystère, « violente dénonciation du Lamaïsme et de l'ancienne culture tibétaine » selon les mots de Jean-Marie Apostolidès et Boris Donné[7], « une présentation communiste « orthodoxe » du Tibet » selon la Revue française de science politique[11].
En 1957, il semble s'effacer devant Raymond Guyot à la tête de la Polex. Il meurt en 1962, terrassé par une crise cardiaque[2].
Marius Magnien est le père du militant communiste Serge Magnien, un des soldats du refus emprisonnés pour avoir refusé de combattre pendant la Guerre d'Algérie. Ce dernier avait confié les archives de son père aux archives du PCF pour qu'elles y soient inventoriées. Elles ont depuis été déposées aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis[2].
Publications
[modifier | modifier le code]Livres
[modifier | modifier le code]- La guerre en Mandchourie et le rôle de l'impérialisme français: S.D.N. - Dépècement de la Chine, agression antisoviétique, avec une carte de la Mandchourie et des régions voisines, Bureau d'éditions, 1932, 68 p.
- Agression contre la Corée - Ses causes, ses horreurs, la lutte héroïque de tout un peuple, S.E.D.I.C., 1950, 47 p. (édition en hongrois : Korea szabadságharca, 1951, Szikra)
- Préface de Mao-Tsé-Toung. La Stratégie de la guerre révolutionnaire en Chine, 1950
- Traduction du russe de : M. Leonov, Le Marxisme et la prévision scientifique, Éditions sociales, 1950, 63 p. (monographie)
- Au pays de Mao-Tsé-Toung, préface de Marcel Cachin, Éditions sociales, 1952, 351 p., 1 carte de Chine hors texte (existe aussi en russe) (édition en polonais : W kraju 600 milionów, Warszawa, Książka i Wiedza, 1954, 360 p.)
- Aoki kawa no kuni : Shin chūgoku ruporutāju (japonais)
- Le Tibet sans mystère, Éditions sociales, 1959, 196 p., photos h. t. (édition en espagnol, traduite par Alfredo Varela : El Tibet sin misterio, Editorial Platina, Buenos Aires, colección El Ojo de Buey, 1959, 174 p.) (édition en hongrois sous le titre Tibet régen és ma (« Le Tibet alors et maintenant »), Gondolat Könyvkiadó, Budapest, 1960)
- Symphonies tibétaines, Genève, Éditions-Librairie Rousseau, 1963, 176 p.
Articles
[modifier | modifier le code]- La victoire de la politique Stalinienne en Chine, in Cahiers du Communisme, 27, , p. 48-59.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 18e, n° 586, vue 29/31.
- Fonds Magnien (1926-1961), Archives départementales de la Seine Saint-Denis, 273 J1-18.
- Sylvain Boulouque, Marie-Cécile Bouju, Jacques Frémontier, Gérard Belloin, Le parti communiste français : archives et objet d'histoire, L'AGE D'HOMME, 2004 - 273 pages, p. 11-13.
- Alexandre Courban, L'Humanité : de Jean Jaurès à Marcel Cochin (1904-1939), Éditions de l'Atelier, 2014, 334 p. : « [...] Marius Magnien et André Izaute, tous deux anciens élèves de l'École léniniste internationale (ELI) affectés à l'Humanité. [...] Marius Magnien, promu en octobre 1929 au sein de la rédaction pour remplacer Lucie Leiciague, proche des rédacteurs expulsés du journal en septembre 1929. »
- Abattez-les comme des chiens
- Stéphane Courtois, Le bolchévisme à la française, Fayard, 2010, 590 p. : « Pendant le procès et jusqu'à l'exécution des sentences, les comptes rendus du journal sont assez courts[...] et très anonymes. L'Humanité se contente de reprendre des textes officiels soviétiques, des articles de l'agence Tass et de la Pravda. Les seuls articles signés d'un membre du PCF le sont par Marius Magnien, qui est alors « l'œil de Moscou », à la rubrique de politique étrangère tenue par Gabriel Péri et Daniel Renoult. »
- Jean-Marie Apostolidès, Boris Donné, Ivan Chtcheglov, profil perdu, Éditions Allia, 2006, 113 p., p. 35.
- (de) Alphabetisches Suchverzeichnis Reisen in China und Tibet (Liste alphabétique de voyageurs en Chine et au Tibet : « Magnien, Marius ⇒ 1950 als erster ausländischer Reporter in China / " ⇒ 1955 in Lhasa ».
- Frédéric Charpier, Agent Jacques Duclos. Histoire de l'appareil secret du Parti communiste français (1920-1975), Seuil, 367 pages.
- Christian Beuvain, Florent Schoumacher, Chronologie des maoïsmes en France Chronologie des maoïsmes en France, des années 1930 à 2010, Dissidences, No 3, 5 avril 2012 : « Février [1959] : A Paris, exposition sur Le livre et la Chine, avec la participation, entre autres, de communistes tels Marius Magnien, qui fut correspondant de L'Humanité en Chine [...] ».
- Revue française de science politique, Informations bibliographiques, note bibliographique no 1, 1960, p. 248.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Gotovitch, Mikhail Matveevich Narinskiĭ, Aldo Agosti, Serge Wolikow, Komintern: l'histoire et les hommes : dictionnaire biographique de l'internationale communiste en France, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et à Moscou, 1919-1943, Éditions de l'Atelier/Éditions ouvrières, 2001, page 397
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Fonds Marius Magnien, Archives du parti communiste français, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis