Marguerite Allotte de La Fuÿe

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Marguerite Allotte de La Fuÿe
Fonction
Présidente
Société académique de Nantes et de Loire-Atlantique
-
Félix Libaudière (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
NantesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marguerite PichelinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Rogatien DuvergerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Père
Pierre Pichelin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Distinctions

Marguerite Allotte de La Fuÿe, née Marguerite Marie Augustine Pichelin le à Nantes où elle est morte le [1], est une femme de lettres française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marguerite est la fille de Pierre Pichelin (1847-1921), bâtonnier de l'Ordre des avocats de Nantes, et d'Élisabeth Jégou d'Herbeline (fille de Charles Auguste Jégou d'Herbeline)[2]. Elle épouse en septembre 1895[3] un militaire, lieutenant d'artillerie, Louis Allotte de La Fuÿe (1872-1896), fils du colonel Maurice Allotte de La Fuÿe et de la sœur de sa mère, Louise Jégou d'Herbeline (1845-1925)[4], qui aurait introduit le ski dans l'armée française. Marguerite avait donc épousé son cousin germain. Le couple n'eut pas d'enfants, Louis étant décédé quatre mois après leur mariage lors d'une épidémie de typhoïde[3].

Marguerite Allotte de La Fuÿe, que ceux qui l'ont connue disent « simple de goûts et d'habitudes, aimant la société de ses semblables, d'une grande bonté» », trouve dans les lettres et le théâtre un palliatif de la solitude que lui impose son veuvage précoce[5].

Œuvres[modifier | modifier le code]

À la mort de son époux, elle entreprend une biographie sur lui qui ne sera jamais éditée et dont le manuscrit semble perdu[3]. En 1900, elle publie sa première pièce d'inspiration religieuse, historique et féerique, Zita la servante.

Elle publie à la fin de l'année 1927 la deuxième biographie consacrée à Jules Verne[6] : Jules Verne, sa vie, son œuvre, Paris, Simon Kra, qui obtient le Prix Sobrier-Arnould la même année[7] ; elle est la petite-nièce par alliance de l'écrivain : le père de Jules, Pierre Verne, est marié avec Sophie Allotte de La Fuÿe. La fiabilité de cette biographie a été mise en cause à partir de 1980[8],[2] ; selon Volker Dehs, « si elle a réarrangé et modifié des documents, elle ne les a jamais inventés de toutes pièces »[9]

Son œuvre se compose de biographies, d'adaptations pour la radio, de textes destinés à la jeunesse et de nombreuses pièces de théâtre, notamment inspirées par ses convictions religieuses, comme Sainte Geneviève de Paris, drame mystique en 3 tableaux, en 1917. Le Maître de la mort, drame lyrique en un prologue et trois actes, créé au Théâtre de la Passion à Nancy, publié en 1906 à Paris lui vaut le succès ; il est traduit en anglais et publié en 1923 sous le titre The lord of death. Elle s'intéresse au docteur Laennec, son grand-oncle paternel, et au général Charette.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Zita la servante, pièce, 1900
  • Le Maître de la mort, drame lyrique en un prologue et 3 actes, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1906.
  • Le Confesseur, drame lyrique en 3 actes, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1913.
  • Sainte Geneviève de Paris : drame mystique en trois tableaux, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1917.
  • La Belle et la Bête, conte féerique en six tableaux, agrémentés de chansons, jeux et danses, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1925 (pièce créée au théâtre Albert Ier, à Paris, le 30 mars 1924)
  • Jules Verne, sa vie, son œuvre, Kra, Paris, 1928 (Prix Sobrier-Arnould, 1928).
  • Frère Antoine, Niort, H. Boulord, 1933.
  • La princesse Peau d'âne : comédie en un acte, avec danses et chansons, Niort, H. Boulord, 1936.
  • Bethsabée (tragédie), Plon, Paris, 1942 (Prix Paul-Hervieu, 1944).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La date du 6 avril très souvent reprise est fausse. Voir faire-part de décès reproduit dans le Bulletin de la Société Jules-Verne no 203, novembre 2021, p. 31
  2. a et b Volker Dehs, « Précisions biographiques sur Marguerite Allotte de La Fuÿe », dans Revue Jules Verne, no 32, 2011, p. 69-76.
  3. a b et c Volker Dehs, A propos du Jules Verne de Marguerite Allotte de la Füye, in BSJV no 203, novembre 2021, p. 33
  4. Charles Noël Martin, La vie et l’œuvre de Jules Verne, Michel de l'Ormeraie, 1978, p. 260
  5. Guy Benhamou, « Belles Nantaises et belles-lettres », dans Le Point, 17 janvier 2007.
  6. Après celle de Charles Lemire en 1908 : Claude Lepagnez, « Charles Lemire, premier biographe », dans Revue Jules Verne, no 32, 2011, p. 37-42.
  7. Jean-Paul Dekiss. « Excès et qualités d'une légende familiale. Une relecture de Marguerite Allotte de La Fuÿe », dans Revue Jules Verne, n° 32, 2011, p. 43-52.
  8. Charles-Noël Martin, Recherches sur la nature, les origines et le traitement de la science dans l’œuvre de Jules Verne, thèse, Université Paris 7, 1980, p. 23-40 et 426-430.
  9. Volker Dehs, « Les Fiancés bretons, un texte apocryphe de Jules Verne », dans Verniana, vol. 4, 2011-2012, p. 9-24 Lire en ligne.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Volker Dehs, A propos du Jules Verne de Marguerite Allotte de la Füye, in BSJV no 203, novembre 2021, p. 33
  • Piero Gondolo della Riva, La Correspondance entre Louis-Jules Hetzel et Marguerite Allotte de la Fuÿe, in Bulletin de la Société Jules-Verne no 203, novembre 2021, p. 17-33
  • Xavier Noël, A propos du Jules Verne, sa vie, son œuvre de Marguerite Allotte de la Füye, in Planète Jules Verne no 6, Coiffard, mars 2019, p. 26-37
  • Michel Noury, Marguerite Allotte de la Füye, in Les Annales de Nantes et pays nantais no 187-188, 1978, p. 2-3
  • Jean-Yves Paumier, Allotte de la Füye et le renouveau de la Société académique en 1952, in Neptuna no 318, Société académique de Nantes, 2019

Liens externes[modifier | modifier le code]