Intrusion lumineuse

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On parle d'intrusion lumineuse lorsqu'une source de lumière (luminaire, éclairage publicitaire, spots, pinceau lumineux de phare, canon à lumière, rayon laser, etc.) pénètre dans l'habitation de riverains de cet éclairage, ou dans des élevages, zoos, etc. où la lumière peut respectivement gêner le sommeil des habitants ou perturber le système hormonal des animaux, en particulier via la mélatonine.

De nouveaux luminaires permettent en orientant le flux de lumière de limiter l'intrusion lumineuse, mais ils peuvent encore contribuer au halo lumineux ou à la pollution lumineuse si les lampes sont puissantes et émettent de la lumière blanche

Se protéger de l'intrusion lumineuse par des volets ne permet plus au cerveau et au corps de synchroniser leur rythme chronobiologique sur le rythme saisonnier.

Un des arguments en faveur de mesures de réduction de cette nuisance est que celles-ci permettent d'importantes économies d'énergie, qui rentabilisent les investissements nécessaires.

Législation[modifier | modifier le code]

Dans la plupart des pays, la législation n'a pas pris en compte ces questions.

En France[modifier | modifier le code]

La Loi sur l'Air impose théoriquement une étude des impacts sur la santé des aménagements soumis à étude d'impact, mais les impacts de l'éclairage (comme ceux de la pollution lumineuse) y sont rarement étudiés. Un projet de loi déposé par Nathalie Kosciusko-Morizet en tant que Députée avant qu'elle soit nommée mi 2007 secrétaire d'État chargée de l'écologie[pas clair].

En Italie[modifier | modifier le code]

Une « loi lombarde » a été votée [Quand ?] après une pétition signée par 25 000 citoyens exigeant des actions contre les éclairages artificiels extérieurs gênants, envahissants ou intrusifs.

En République tchèque[modifier | modifier le code]

Une loi ( « Protection of the Atmosphere Act » en anglais) validée par la chambre des Députés et le Sénat puis signé par le Président Vaclav Havel le est entrée en vigueur en . Elle impose aux citoyens et organismes de prendre des mesures pour limiter l'intrusion lumineuse en rabattant la lumière vers le sol, et définit « la pollution lumineuse » en tant que « toute forme d’illumination par un éclairage artificiel, qui serait dispersée hors des zones qui doivent être éclairées, en particulier si dirigé au-dessus du niveau de l'horizon ». Les citoyens, administrations, industriels, commerçants.. contrevenant à cette loi risquent des amendes allant de 500 à 150 000 couronnes tchèques.

Au Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Ce pays s'est également doté d'une loi criminalisant l'intrusion lumineuse, avec dérogation pour certaines sources d'éclairage (aéroport, armée, police..)

Impacts sur la santé[modifier | modifier le code]

Insomnie[modifier | modifier le code]

Des insomnies peuvent être induites par l'exposition à la lumière, avec une sensibilité variant selon les individus.

L'AFE (Association Française de l'Éclairage) reconnaît que l'intrusion « peut perturber psychologiquement les habitants concernés et particulièrement lorsqu’il s’agit d’une chambre », mais ne remet pas en cause la pertinence de l'éclairage incriminé : « dans ce cas, les volets ou rideaux opaques sont les solutions les plus simples à mettre en œuvre »[1].

Myopie ?[modifier | modifier le code]

Des études - discutées - ont laissé entendre que les enfants exposés à la lumière la nuit ont plus de risque de devenir myope une fois devenu adultes[réf. nécessaire].

Facilitation de cancers[modifier | modifier le code]

Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a fin 2007 classé le travail de nuit comme «probablement cancérogène pour l’homme» (groupe 2A). Ce centre référent de l’OMS s'est basé sur des données épidémiologiques montrant un risque plus élevé de cancer du sein chez les femmes qui travaillent de nuit (en particulier infirmières et hôtesses de l'air).

Des études sur les animaux ont montré que l'éclairage perturbait la production de mélatonine, et qu'une lumière constante, même faible la nuit, ou un décalage horaire simulé pouvait significativement augmenter le risque de tumeurs[2][source insuffisante].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Éclairage public : réponses à 40 questions trop souvent dévoyées", AFE, 2010
  2. Communiqué du CIRC

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Guide technique de l'AFE (Association française de l'éclairage), « Les Nuisances dues à la lumière », 2006, présente le point de vue d'usagers, d'astronomes, de concepteurs lumières, d'écologues, d'ingénieurs des collectivités territoriales et enseignistes. Ce guide introduit en France une méthode de « calcul du flux maximum potentiellement perdu dirigé vers le ciel » selon les types d'éclairages extérieurs, calcul qui ne couvre pas le champ des impacts écologiques de la pollution lumineuse, mais celui des nuisances visuelles, permettant néanmoins de faire de substantielles économies d'énergie. Éditions Lux, Paris
  • Éclairage industriel, ergonomie, réduction de la consommation et de la maintenance, guide de l’éclairage industriel, p 170 à 174
  • Usine nouvelle, . Light’s Labour’s Lost - Policies for Energy-efficient Lighting, 560 pages, (ISBN 92-64-10951-X), 2006 (Voir)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]