Lioudmila Oulitskaïa

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Lioudmila Oulitskaïa
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Lioudmila Oulitskaïa en juin 2012.
Naissance (81 ans)
Davlekanovo
Drapeau de la république socialiste fédérative soviétique de Russie RSFS de Russie
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture russe
Genres

Œuvres principales

Lioudmila Ievguenievna Oulitskaïa (en russe : Людмила Евгеньевна Улицкая), née le à Davlekanovo (Russie, République de Bachkirie) dans la région de l’Oural. Elle est l'auteure de nombreux romans et nouvelles, ainsi que de plusieurs scénarios de films[1]. Elle est mariée au sculpteur Andreï Krassouline (ru).

Biographie

Lioudmila Oulitskaïa est née au sud de l’Oural, où ses parents moscovites se sont réfugiés pendant la guerre. En 2012, dans son recueil « Détritus sacrés », elle évoque son enfance et se décrit comme « la dernière juive d’une famille assimilée »[2]. Elle suit des études de biologie à l'Université d'État de Moscou dans les années 1960. Plus tard, elle perd sa chaire à l'Institut de génétique Nikolaï Vavilov quand les autorités soviétiques s'aperçoivent qu'elle prête sa machine à écrire à des auteurs de samizdat.

Elle se consacre alors à l'écriture, d'abord pour la radio et le théâtre. Elle collabore un temps au Théâtre musical juif. Dans les années 1980, elle écrit des nouvelles. Mais il lui faudra attendre le démantèlement de l’Union soviétique pour être véritablement reconnue et publiée. Son premier roman publié en Russie, Sonietchka, paraît dans le magazine littéraire Novy Mir en 1992. Ses œuvres sont largement traduites et diffusées à l’étranger, principalement en Allemagne. En France, elle est publiée dès la fin des années 1980 chez Gallimard.

En 1996, à Paris, elle reçoit le prix Médicis étranger pour Sonietchka, devenant ainsi la première femme à recevoir ce prix. Le prix Booker russe lui est décerné pour Le Cas du docteur Koukotski en 2001. En 2005, elle est distinguée par l'Académie allemande de littérature pour la jeunesse (Deutsche Akademie für Kinder- und Jugendliteratur). En 2007, elle obtient le prix Bolchaïa Kniga, l'une des plus importantes littéraires russes, pour Daniėľ Štajn, perevodčik (Даниэль Штайн, переводчик) En 2011, elle reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes[3].

En France, elle a été faite chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2003, chevalier de l’ordre des Arts et Lettres en 2004, et officier de la Légion d'honneur en 2014[4].

En 2012, elle reçoit le Prix Park Kyung-ni[5].

Elle est considérée comme l'écrivaine russe vivante la plus lu à l'étranger. Son engagement politique contre le Kremlin et l'homophobie lui a valu d'être attaqué par des jeunes militants pro-Poutine en 2016[6],[7]. Elle s'est également engagée pour la défense du metteur en scène Kirill Serebrennikov[8], « assigné à résidence ».

Œuvres

Sauf indications contraires, toutes les œuvres de Lioudmila Oulitskaïa ont été traduites par Sophie Benech aux éditions Gallimard dans la collection Du monde entier

Romans

  • Sonečka (Сонечка, 1992)
    Publié en français sous le titre Sonietchka, 1996 (ISBN 2-07-073872-8) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3071, 1998 (ISBN 2-07-040426-9)
  • Medeja i eë deti (Медея и ее дети, 1996)
    Publié en français sous le titre Médée et ses enfants, 1998 (ISBN 2-07-074653-4) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3071, 1998 (ISBN 2-07-040426-9)
  • Vesëlyje pochorony (Веселые похороны, 1997)
    Publié en français sous le titre De joyeuses funérailles, 1999 (ISBN 2-07-075349-2) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 3489, 2001 (ISBN 2-07-041717-4)
  • Kazus Kukockovo (Казус Кукоцкого, 2000)
    Publié en français sous le titre Le Cas du docteur Koukotski, 2003 (ISBN 2-07-076346-3)
  • Skvoznaja linija (Сквозная линия, 2003)
    Publié en français sous le titre Mensonges de femmes, 2007 (ISBN 978-2-07-077105-9) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 4814, 2008 (ISBN 978-2-07-035948-6)
  • Iskrenne Vaš Šurik (Искренне Ваш Шурик, 2004)
    Publié en français sous le titre Sincèrement vôtre, Chourik, 2005 (ISBN 2-07-077293-4) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 4421, 2005 (ISBN 2-07-033974-2)
  • Daniėľ Štajn, perevodčik (Даниэль Штайн, переводчик, 2006) (Prix Bolchaïa Kniga en 2007)
    Publié en français sous le titre Daniel Stein, interprète, 2008 (ISBN 978-2-07-078564-3)
  • Zelënyj šatër (Зеленый шатер 2011)
    Publié en français sous le titre Le Chapiteau vert, 2014 (ISBN 978-2-07-013497-7) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 6175, 2016 (ISBN 978-2-07-079337-2)
  • Lestnitza Jakowa (Лестница Якова, 2015)
    Publié en français sous le titre L'Échelle de Jacob, 2018 (ISBN 978-2-07-019746-0)

Recueils de nouvelles

  • Cû-ûrihʹ (Сонечка, 1992)
  • Bednye rodstvenniki (Бедные родственники, 1993)
    Publié en français sous le titre Les Pauvres Parents, traduit par Bernard Kreise, 1993 (ISBN 2-07-072691-6) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 4172, 2005 (ISBN 2-07-030704-2)
  • Лялин дом (1999), longue nouvelle
    Publié en français sous le titre La Maison de Lialia (d'abord inclus en France dans le recueil Les Pauvres Gens), Paris, Gallimard, coll. « Folio 2 euros », 2004 (ISBN 978-2-07-031457-7)
  • Bednaâ sčastlivaâ Kolyvanova
    Publié en français sous le titre Un si bel amour et autres nouvelles, 2001 (ISBN 2-07-076190-8)
  • Lûdi našego carâ (Люди нашего царя, 2005)
    Publié en français sous le titre Les Sujets de notre tsar, 2010 (ISBN 978-2-07-078334-2)
  • Detstvo sorok devjať (Детство сорок девять, 2013)

Littérature d'enfance et de jeunesse

  • Detstvo sorok devatʹ
    Publié en français sous le titre Le Miracle des choux et autres histoires russes, Paris, Gallimard jeunesse, 2005 (ISBN 2-07-050859-5)
  • Contes russes pour enfants (recueil de l'éditeur Gallimard regroupant divers contes de l'auteure), illustrations de Svetlana Filippova, Paris, Gallimard jeunesse, 2006 (ISBN 2-07-057895-X)

Théâtre

  • Русское варенье
    Publié en français sous le titre Confiture russe, pièce en trois actes sans entracte, Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau d'Arlequin », 2018 (ISBN 978-2-07-078335-9)
  • Moj vnuk Veniamin (Мой внук Вениамин, 2010) (littéralement : Mon petit-fils Veniamin)
  • Семеро святых из деревни Брюхо (littéralement : Les sept saints du village de Barriga)

Recueil d'articles de presse et de discours

  • Svâšennyj musor (Свяшенный мусор, 2013)
    Publié en français sous le titre À conserver précieusement, 2017 (ISBN 978-2-07-014305-4)


Récompenses

Sur quelques œuvres

L'Échelle de Jacob

Les vies croisées de Nora Ossetskaïa (1943-, décoratrice de thâtre), Victor Stépanovitch Tchébotarev (1943-, mathématicien), Tenguiz Kouziani (1928-, metteur en scène), Yourik Ossetski (1975-, musicien), Heinrich Ossetski (1916-1989), Amalya Kotenko (1916-1989), Maroussia Kerns-Ossetskaïa (1890-1975), Jacob Ossetski (1890-1955), et de quelques autres, dans la grande Russie, entre 1905 et 2011.

Nora finit par ouvrir un paquet de lettres de sa grand-mère Mar(ouss)ia et de son grand-père Jacob, oublié dans une malle récupérée en 1975. Elle reconstitue progressivement certains pans de l'histoire familiale, et du monde russe, au sens large, avec les espérances, les émigrations, les dénonciations, les relégations, les actions culturelles : Kiev, Saint-Pétersbourg, Moscou, mais aussi Long Island, New-York, Tbilissi.

Références

  1. « Ludmila Oulitskaïa. », sur franceculture.fr (consulté le )
  2. « Ludmila Oulitskaïa, l’irréductible dissidente », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. Lioudmila Oulitskaïa obtient le prix Simone de Beauvoir, RIA Novosti, 11/01/2011
  4. L’écrivaine russe Ludmila Oulitskaïa décorée de la Légion d’honneur www.rfi.fr, 1er décembre 2014.
  5. (en) « Russian author of Holocaust novel scoops global literary award », Russia Today,
  6. Emmanuel Grynszpan, « L'opposition russe désormais réprimée par des nervis », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  7. « Salon du livre : le combat de la romancière russe Ludmila Oulitskaïa pour la liberté », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  8. « "Ce qui compte c'est la liberté de s'exprimer pour la romancière russe Lyudmila Oulitskai », Capital,‎ (lire en ligne)

Liens externes