Leïla Houari

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Leïla Houari, née en à Casablanca, est une écrivaine, journaliste, dramaturge, poétesse et restauratrice marocaine. Son œuvre est marquée par son expérience de l'immigration en Belgique et son déchirement entre sa culture marocaine et celle de la Belgique. Elle a reçu le prix de la Fondation Laurence Trân en 1986 pour son premier roman autobiographique intitulé Zeïda de nulle part. Elle publie également des pièces de théâtre et anime des ateliers d'écritures pour les femmes et les enfants marocains issus de l'immigration.

Biographie[modifier | modifier le code]

Leïla Houari naît en 1958 à Casablanca[1]. elle est l'ainée de la famille et passe son enfance à Fès. Son père part travailler en Belgique dans les années 1960 et Leïla Haouari le rejoint à l'âge de sept ans avec sa famille en 1965[2]. Elle est tiraillée entre le mode de vie occidental et la culture de sa famille. Elle lit beaucoup et découvre la littérature arabe, notamment Les mille et une nuit à travers sa langue d'adoption qui est le français[2]. Elle est passionnée par le théâtre mais son père veut qu'elle fasse des études universitaires[3].

Elle se révèle douée dans ses études, mais ne les termine pas à cause d'une crise identitaire qui la pousse à retourner au Maroc en 1977[2],[4].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

Quand elle revient en Belgique, elle s'engage dans un mouvement de jeunes confrontés aux mêmes problèmes d'identité tiraillée entre l'attachement aux origines et la difficulté de trouver leur place dans la société en Belgique[2],[5]. De cette initiation elle publie un premier roman Zeïda de nulle part, qui est en partie autobiographique[6]. Elle devient par ce roman la représentante d'une génération issue de l'immigration qui peine à trouver sa place, déchirée entre plusieurs identités[7] et elle obtient le prix de la Fondation Laurence Trân[2].

Dans les années 1990 elle s'implique dans des ateliers d'alphabétisation avec des femmes du Maghreb au centre des Étangs noirs de Bruxelles, aboutissant à la publication de Femmes aux mille portes, et de Et de la ville je te parle, réalisé avec des enfants marocains[2],[8].

Elle monte le spectacle Nous l’immigration, en 1985, qui reprend la thématique de l'immigration abordée dans les roman Zeïda de nulle part publié en 1985, Quand tu verras la mer et Et de la ville, je t’en parle[4].

Quand tu verras la mer aborde la question de l'amour de ses racines en dépit du rejet des autochtone dans le pays d'origine. Zeïda de nulle part aborde le thème de l'exclusion et du racisme. Ces romans ont été traduits en italien et en allemand[4].

Elle est également journaliste pour Tribune immigrée et animatrice d'ateliers d'alphabétisation à Paris et Bruxelles[2].

Elle s'installe à Paris en 1996[2], où elle tient un restaurant À la Vierge de la Réunion[9] avec son conjoint dans le 20e arrondissement, arrêtant l'écriture pendant douze années. Elle publie ensuite un recueil de nouvelles, Le chagrin de Marie-Louise et un roman, Celle que tu vis.

Ses œuvres sont parfois rangées dans la catégorie de littérature féminine beure, emblématique d'un héritage culturel issu de deux cultures différentes[2],[10].

Publications[modifier | modifier le code]

Spectacles et pièces de théâtre
Romans
Non fiction
Nouvelles
Poésie

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1986 : prix de la Fondation Laurence-Trân pour Zeïda de nulle part[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Salim Jay, Dictionnaire des écrivains marocains, Eddif, (ISBN 978-9981-09-111-5, OCLC 58467813)
  2. a b c d e f g h et i Ursula Mathis-Moser, Birgit Mertz-Baumgartner et Charles Bonn, Passages et ancrages en France : dictionnaire des écrivains migrants de langue française (1981-2011), Honoré Champion, (ISBN 978-2-7453-2400-9, OCLC 796995647), p. 417 - 418
  3. Georges Jacques et Jean-Louis Tilleuil, Aventures et voyages au pays de la Romane : Pour Pierre Massart, (ISBN 978-2-930342-13-9, OCLC 1104280685)
  4. a b c et d « Leïla HOUARI - Dictionnaire créatrices », sur www.dictionnaire-creatrices.com (consulté le )
  5. Pierre Anctil, Zilá Bernd et International Council for Canadian Studies, Canada from the outside in : new trends in Canadian studies = Le Canada vu d'ailleurs : nouvelles tendances en études canadiennes, P.I.E.-Peter Lang, (ISBN 978-90-5201-041-0, OCLC 145430596), p. 93-94
  6. Jean Déjeux, La littérature féminine de langue française au Maghreb, (ISBN 978-2-86537-500-4, OCLC 31850459), p. 123-124
  7. Molly Lynch, Jérôme Ceccon et Université de Cergy-Pontoise. Centre de recherche Textes et francophonies, Latitudes : espaces transnationaux et imaginaires nomades en Europe, Encrage université, (ISBN 978-2-911576-81-2, OCLC 299028138), p. 75
  8. Edmond Jouve, Des femmes et de l'écriture : Le bassin méditerranéen, Éditions Karthala, (ISBN 978-2-8111-2060-3, OCLC 1049955567), p. 167
  9. « Ni langue ni pays de Leila Houari interroge sur l'identité et l'origine », sur www.africavivre.com (consulté le )
  10. (en) Valérie Orlando, Of suffocated hearts and tortured souls : seeking subjecthood through madness in francophone women's writing of Africa and the Caribbean, Lexington Books, (OCLC 50448139), p. 53-59
  11. Marta Segarra, Leur pesant de poudre : romancières francophones du Maghreb, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7384-5095-1, OCLC 37161523), p. 179

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]