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Le Marquis de Fayolle

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Le Marquis de Fayolle
Auteur Gérard de Nerval
terminé par Édouard Gorges
Pays Drapeau de la France France
Genre roman de cape et d'épée
Éditeur Michel Lévy frères
Date de parution 1849 (partiellement)
1856

Le Marquis de Fayolle est un roman de cape et d'épée datant de 1849, écrit par Gérard de Nerval mais resté inachevé. Le roman, d'abord paru en feuilletons entre mars et mai 1849 dans le journal Le Temps[1], a été terminé par Édouard Gorges et publié en 1856[2].

Contexte de publication

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Le Marquis de Fayolle paraît au lendemain de la Révolution de Février qui met fin à la Monarchie de Juillet, période de troubles politiques où les romans historiques sur la Révolution française connaissent une grande popularité.

Le roman de Gérard de Nerval, situé dans la ville de Rennes et ses environs, se concentre sur la conspiration du marquis de La Rouërie, pendant la guerre qui oppose les Bleus (républicains) et les Chouans (monarchistes). En cela, il se rapproche de certaines publications romanesques des années qui précèdent, comme les travaux de Paul Féval et Emile Souvestre[3]. Les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand, qui commencent à être publiés, mentionnent la conspiration bretonne. Il s'inspire aussi directement des Chouans de Balzac, parus vingt ans plus tôt.

Le noyau initial : le roman de Nerval

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Le roman a commencé à paraître dans le premier numéro du Temps, daté , puis quotidiennement pendant quelques jours, ensuite presque régulièrement jusqu'au , puis irrégulièrement jusqu'au , date à laquelle la parution s'arrête.

Le roman achevé : le travail d'Edouard Gorges

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Édouard Gorges, ami de Gérard de Nerval originaire de Bretagne, d'abord fervent républicain puis fonctionnaire sous le Second Empire, l'édite en 1856, après avoir ajouté une « fin » et « retravaillé » le début. Les spécialistes se sont montrés très sévères envers ce « travail »[note 1] et les éditions qui ont suivi[note 2] n'ont repris que le texte du Temps[4].

Redécouverte du texte original et publications récentes

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En 1975, Jean Guillaume en comparant ces éditions au texte original a montré[note 3] qu'elles avaient en fait incorporé des interventions de Gorges. Une édition conforme au texte original a paru en 1989 dans le tome I des Œuvres complètes, édition publiée sous la direction de Jean Guillaume et de Claude Pichois pour la « Bibliothèque de la Pléiade »[5].

Le personnage principal du roman est un jeune soldat républicain du nom de Georges. Il combat les Chouans menés par le marquis Armand Tuffin de la Rouërie sans savoir que son père n'est autre que le marquis de Fayolle, un proche collaborateur du marquis de la Rouërie.

Le Marquis de Fayolle est très décrié par la critique littéraire du XIXe siècle. Son auteur, Gérard de Nerval, est un Républicain convaincu qui publie principalement dans des journaux de centre-gauche ; or, si le héros du roman, Georges, est bien un Républicain, l'auteur ne cache pas son admiration pour les personnages du marquis de Fayolle et du marquis de la Rouërie. D'après Jacques Bony, spécialiste de Nerval et commentateur du roman, c'est cette incapacité à décider qui, des Bleus ou des Chouans, doit l'emporter, qui explique en partie le fait que le roman demeure inachevé[6].

Le roman est d'autant plus critiqué que sa version complète, publiée en 1856, est le fruit du travail d'un obscur romancier du nom d'Edouard Gorges qui, non content de terminer l'histoire, a également modifié le scénario prévu par Gérard de Nerval. La réputation du Marquis de Fayolle auprès de la critique en est encore ternie et le roman est considéré comme une œuvre mineure du corpus nervalien.

Bibliographie

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  • Jean-Marie Roulin, « Matrice familiale et Révolution dans "Le Marquis de Fayolle" », in Jean-Nicolas Illouz, Bertrand Marchal, Henri Scepi, Gisèle Séginger, Nerval, Histoire et politique, Classiques Garnier, 2018, p. 315-329
  • Vincent Bierce, « Le Marquis de Fayolle, roman sous influence. Nerval lecteur de Balzac », in Corinne Bayle (dir.) Nerval et l’Autre, 2017, p. 59-75 (ISBN 978-2-406-06616-3)

Notes et références

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  1. Gorges en était d'ailleurs conscient, puisqu'il écrit dans sa présentation : « Je dois dire ici pourquoi je place un nom obscur au-dessous d'un nom glorieux […] Dans ce livre, ce qui est bien est de lui, ce qui est mal est de moi »
  2. Henri Clouard en 1928, Henri Bachelin en 1930, Albert Béguin, puis Jean Richer pour la « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, dernière édition 1974
  3. « Le vrai texte du Marquis de Fayolle. Primauté de la philologie », Les Études classiques, n° 43, 1975, p. 191-194

Références

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  1. « Le marquis de Fayolle », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. « Le Marquis de Fayolle », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  3. Georges Guitton, « L'énigme Gérard de Nerval à Rennes » Accès libre, sur Place Publique - La Revue urbaine - Rennes / Saint-Malo, (consulté le )
  4. Jean Guillaume, Claude Pichois, Philologie et exégèse: trente-cinq années d'études nervaliennes, Peeters Publishers, 1998, p. 67-68
  5. Michel Brix, Manuel bibliographique des œuvres de Gérard de Nerval, volume 11 de Études nervaliennes et romantiques, Presses universitaires de Namur, 1997, p. 321
  6. Jacques Bony, Le Récit nervalien, une recherche des formes, Corti, , 450 p. (ISBN 978-2-7143-0391-2)