La Rinconada (Pérou)

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La Rinconada
Drapeau de La Rinconada
Drapeau
La Rinconada (Pérou)
La Rinconada en 2009.
Administration
Pays Drapeau du Pérou Pérou
Région Puno
Province San Antonio de Putina
District Ananea
Maire Martin Apaza Jilapa
Code postal 51
Démographie
Gentilé Rinconero(a)
Population 60 000 hab. (2019)
Géographie
Coordonnées 14° 37′ 52″ sud, 69° 26′ 47″ ouest
Altitude 5 100 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Pérou
Voir sur la carte administrative du Pérou
La Rinconada

La Rinconada est une ville de la région de Puno dans la province homonyme, au sud-est du Pérou dans la cordillère des Andes. Située entre 4 750 m et 5 300 m d’altitude, cette ville récente est la plus haute du monde. La principale activité économique est l'extraction d'or, qui se fait dans des conditions très dures pour les travailleurs, et avec un impact délétère sur l'environnement[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

Relevé météorologique de La Rinconada
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,2 1,3 1 0,2 −0,8 −1,8 −2,6 −2,5 −1,5 −0,1 0,9 1,3 −0,3
Température moyenne (°C) 3,9 3,9 3,9 3,4 2,8 2 1,4 1,7 2,4 3,4 4,2 4,2 3,1
Température maximale moyenne (°C) 7,9 7,9 7,9 7,5 6,8 6,3 5,9 6,4 7 7,7 8,4 8,2 7,3
Record de froid (°C) −9,3 −12,7 −5,6 −7,6 −18,8 −20,2 −15,4 −11,6 −27,1 −14,4 −19,3 −6,3 −27,1
Record de chaleur (°C) 13,5 16,2 12,8 16,1 19,5 12 14,2 16,6 21,7 19,9 26,1 21,2 26,1
Précipitations (mm) 209 190 146 84 39 21 22 37 65 108 126 190 1 237
Nombre de jours avec précipitations 21 19 20 16 9 5 5 8 14 17 17 20 171
Humidité relative (%) 89 89 88 83 75 71 71 73 79 82 82 87 81
Source : climate-data.org[2].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
7,9
1,2
209
 
 
 
7,9
1,3
190
 
 
 
7,9
1
146
 
 
 
7,5
0,2
84
 
 
 
6,8
−0,8
39
 
 
 
6,3
−1,8
21
 
 
 
5,9
−2,6
22
 
 
 
6,4
−2,5
37
 
 
 
7
−1,5
65
 
 
 
7,7
−0,1
108
 
 
 
8,4
0,9
126
 
 
 
8,2
1,3
190
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Histoire[modifier | modifier le code]

La population est passée de 26 000 habitants en 1996 à 38 000 en 2014, puis 60 000 en 2019 (parmi lesquels 18 000 mineurs)[3].

Études scientifiques[modifier | modifier le code]

Études de l'Inserm[modifier | modifier le code]

A partir de 2019, une équipe de l'INSERM mène sur place une étude scientifique sur les conditions d'adaptation de la population à une altitude qui se situe à la limite de la résistance humaine[4],[5], avec notamment un taux d'oxygène deux fois plus faible qu'au niveau de la mer[6].

Elle propose en 2024 d'évaluer l'importance de l'anémie chez les enfants, en prenant pour référence le taux d'hémoglobine de ceux vivant en plaine, en vue d'affiner le programme de supplémentation en fer mis en place par le gouvernement péruvien[6].

Économie[modifier | modifier le code]

L'économie est principalement basée sur l'exploitation de l'or extrait des mines toutes proches. En six ans[Quand ?], le nombre de mines est passé de 50 à environ 250 et les estimations sur la production d'or oscillent entre 2 et 10 tonnes par an pour une valeur de 60 à 300 millions de dollars[réf. nécessaire] – bien qu'une grande partie de l'exploitation réelle ne soit pas connue. Malgré l'essor aurifère, la ville offre peu d'équipements de base : ni égouts, ni installations sanitaires, ni contrôle de la pollution, ni bureau de poste[1]. Il n'y a pas d'eau courante, les habitants faisant venir de l'eau du glacier voisin[1]. Par contre, un centre de soins y a été construit et des connexions internet publiques ont été créées. La plupart des mines sont informelles[1].

« Les ouvriers (...) extraient le minerai à la dynamite et au marteau piqueur. De petites usines de traitement broient le minerai et le mélangent à du mercure ou à du cyanure pour récupérer l’or. Puis une chaîne de courtiers achète et vend l’or, et parfois l’exporte »

Les mineurs travaillent avec le système du cachorreo : ils travaillent tout le mois sans être payés, et un ou deux jours par mois, ils peuvent prendre tout ce qu'ils trouvent dans les mines et revendre l'or qui s'y trouve. Leur rémunération dépend donc en grande partie de la chance, certains mineurs ne trouvant aucun or dans le minerai extrait[1].

Les conditions de vie sont très difficiles. Les femmes ne travaillent pas dans les mines directement, mais trient les déchets de minerai à l'entrée des mines. Cela les expose aux poussières de roche et aux fumées toxiques. D'autre part, elles subissent régulièrement des violences sexuelles de la part des hommes habitant la ville[1]. Le mercure, utilisé pour extraire l'or, ainsi que le cyanure, employé pour les grandes quantité de minerai, se retrouvent dans le glacier voisin de La Bella Durmiente[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Barbara Fraser et Hildegard Willer, « Reportage : la ruée vers l'or dans la ville la plus haute du monde », sur National Geographic, (consulté le )
  2. (pt) « Dados climatológicos para La Rinconada », sur climate-data.org (consulté le ).
  3. Marie-Laure Théodule, « Au Pérou, à 5 300 mètres, les asphyxiés de l’or sale », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Expédition 5300, une mission scientifique dans la ville la plus haute du monde, Site de l'Inserm, 6 novembre 2018 »
  5. « À La Rinconada, des avancées considérables dans le monde de l’hypoxie, La Recherche, 28 mars 2019 »
  6. a et b Camille Gaubert, « L'étonnante adaptation du corps à l'altitude », Sciences et Avenir - La Recherche, no 926,‎ , p. 73-75

Lien externe[modifier | modifier le code]