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L'islam au péril des femmes

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L'islam au péril des femmes
Image illustrative de l’article L'islam au péril des femmes

L'islam au péril des femmes : une Anglaise en Turquie au XVIIIe siècle (Turkish Embassy Letters)[1] est un recueil de 52 lettres écrites par Lady Mary Wortley Montagu sur ses voyages dans l'Empire ottoman entre 1716 et 1718. Rassemblées et révisées tout au long de sa vie, elles sont publiées pour la première fois en 1763 à titre posthume[2].

Mary Wortley Montagu est issue d'un milieu aristocratique anglais qui lui permet d'obtenir une éducation riche et d'acquérir une réputation notable parmi les salons littéraires de l'époque. Elle développe des relations avec des écrivains comme Alexander Pope[3]. Elle se distingue déjà comme écrivaine épistolaire, poète et essayiste[4].

Lady Mary se marie à Edward Wortley Montagu. Ce dernier est envoyé à Constantinople en 1716 comme ambassadeur à la Cour de Turquie[3],[5]. Lady Mary l'y suit et commence à raconter ses expériences dans ses lettres.

L'islam au péril des femmes se compose de cinquante-deux lettres écrites depuis son logement à Constantinople et adressées à son entourage. La position de Mary Wortley Montagu lui permet d'avoir accès à des espaces interdits aux hommes comme les sérails et de fréquenter les femmes musulmanes. Ceci, ainsi que son statut social féminin, lui donnent l'occasion de développer un point de vue qui se distingue des récits de voyage précédents des hommes[6].

Elle décrit ainsi son mode de vie et celui des femmes qui l'entourent, sans jugement, voire avec de l'admiration. En les comparant avec la vie anglaise, elle remet en question certaines idées orientalistes. En effet, elle met en valeur l'indépendance économique des femmes ou le voile comme symbole de liberté. Le texte devient alors un plaidoyer pour l'émancipation des femmes anglaises selon le modèle des femmes ottomanes[6].

Il faut toutefois nuancer les propos de Mary Wortley Montagu en rappelant que les sérails notamment étaient des lieux d'asservissement des femmes, considérées comme des esclaves au service du sultan[7].

Références

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  1. Ann Thomson, « Lady Mary Montagu : L'Islam au péril des femmes. Une Anglaise en Turquie au 18e siècle. Introduction et traduction d' Anne-Marie Moulin et Pierre Chuvin, (Coll. «La découverte », 41.) 1981 », Dix-Huitième Siècle, vol. 14, no 1,‎ , p. 452–452 (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Mary Jo Kietzman, « Montagu's Turkish Embassy Letters and Cultural Dislocation », Studies in English Literature, 1500-1900, vol. 38, no 3,‎ , p. 537–551 (ISSN 0039-3657, DOI 10.2307/451062, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) Mary Wortley Montagu et Sd, « Report from Constantinople », New England Review (1990-), vol. 38, no 2,‎ , p. 195–201 (ISSN 1053-1297, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Lady Mary Wortley Montagu », sur Britannica (consulté le )
  5. « Dans le sérail », sur BnF Essentiels (consulté le )
  6. a et b Justine Dupouy, « Les lettres de Lady Mary Wortley Montagu : traces d’une vie de voyages », dans La lettre trace du voyage à l’époque moderne et contemporaine, Presses universitaires de Paris Nanterre, coll. « Chemins croisés », , 43–62 p. (ISBN 978-2-84016-448-7, lire en ligne)
  7. Christelle Taraud, « Le harem sultanien et l'esclavisation des femmes blanches dans l'Empire Ottoman », dans Christelle Taraud, Féminicides. Une histoire mondiale, Paris, La Découverte, , p. 240