Jérôme Maurand
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Jérôme Maurand, est un prêtre et aumônier français d'Antibes du XVIe siècle, qui a accompagné l'officier et diplomate français Antoine Escalin des Aimars lors de son voyage en mer vers l'Empire ottoman en 1544[1] et rendit compte de ce voyage dans un manuscrit rédigé en italien et portant le titre "Itinéraire de Jérôme Maurand, d'Antibes à Constantinople"[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jérôme Maurand est un prêtre antibois né au début du XVIe siècle. Amateur d'antiquités, il fit de nombreuses découvertes, dessina et recensa les ruines et inscriptions romaines trouvées à Antibes et dans les environs. Il est considéré comme le « premier archéologue antibois ». Cousin de Brusquet, fou des rois Henri II et François Ier, il participa, comme aumônier, à une ambassade à Constantinople où régnait Soliman le Magnifique avec lequel François Ier avait conclu une alliance contre Charles-Quint. Il relata son voyage dans "Itinéraire d'Antibes à Constantinople"[3]. Ses dessins et ses descriptions minutieuses sont d'un grand intérêt historique pour la connaissance des événements de ce voyage à bord de "La Réale", au sein d'une flotte franco-ottomane sous les ordres de François Escalin des Aymars, dit « Polin », commandant des Galères, et du corsaire Barberousse, amiral de la flotte turque. Les Turcs ravagèrent les cotes italiennes, enlevèrent des centaines d'esclaves, notamment de jeunes enfants, sans que les Français, témoins de ces atrocités, n'interviennent. Numismate, créateur d'un « cabinet de curiosités », il y reçut d'éminent visiteurs de toute l'Europe venus admirer ses trouvailles et correspondit avec d'autres érudits de la Renaissance[4],[5].
C'est dans le cadre de l'Alliance franco-ottomane que Jérôme Maurand, prêtre, accompagna le capitaine Antoine Escalin des Aimars, dit "Polin", vers l'Empire ottoman, en coordination avec la Marine ottomane du Capitan pacha Khayr ad-Din Barberousse, lors de manœuvres conjointes et de batailles navales communes et de razzia contre les villes portuaires italiennes de Porto Ercole, l'île de Giglio, Talamona et Lipari.
La flotte de Barberousse avait passé l'hiver 1543-1544 à Toulon. La flotte franco-ottomane quitta Marseille le et arriva à Constantinople le pour rencontrer Soliman le Magnifique et lui rendre compte de la campagne commune. Le capitaine Polin et le prêtre Maurand quittèrent Constantinople le , et arrivèrent à Toulon le .
Jérôme Maurand a écrit une chronique détaillée de cette expédition maritime dans l'ouvrage "Itinéraire de Jérôme Maurand, d'Antibes à Constantinople" écrit en 1544. Dans ses écrits, Jérôme maurand se lamentait des déprédations occasionnées par la campagne à ses coreligionnaires chrétiens: « Voir tant de pauvres chrétiens, et surtout tant de petits garçons et filles [asservis], a causé une très grande pitié... Les larmes, les pleurs et les cris de ces pauvres Lipariotes, pleurant en quittant leur propre ville afin d'être réduits en esclavage par ces chiens qui semblaient être des loups rapaces au milieu agneaux timides ».
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jérôme Maurand, Itinéraire de Jérôme Maurand, d'Antibes à Constantinople (1544), texte italien traduit par Léon Dorez, éditions Ernest Leroux, Paris, 1901.
- Yann Bouvier, Récits de voyage et représentation de l'espace. La Méditerranée de Jérôme Maurand, un espace vécu, Mémoire de Master, dirigé par Pierre-Yves Beaurepaire, Université de Nice, 2007, 292 p.
- Édith Garnier, L’Alliance impie. François Ier et Soliman le Magnifique contre Charles V, éditions du Felin, Paris, 2008, 300 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Yann Bouvier, Antoine Escalin des Aimars (1498?-1578) de la Garde-Adhémar au siège de Nice : le parcours d'un ambassadeur de François Ier, Université de Nice, (ISSN 2105-2891, lire en ligne), p. 86
- Biographie de Jérôme Maurand
- Source Gallica, Bibliothèque Nationale de France
- Perdrizet Paul, Itinéraire de Jérôme Maurand, d'Antibes à Constantinople (1544), texte italien publié pour la première fois avec une introduction, une traduction et des notes par Léon Dorez, 1901, Revue des études anciennes, années 1902, Persée
- Document consultable en ligne dans les Archives Paul Perdrizet, Université de Lorraine