Julián Romero et son Saint Patron

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Julián Romero et son Saint Patron
Artiste
Date
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Type
Matériau
Dimensions (H × L)
207 × 127 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
P002445Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Julián Romero et son Saint Patron (en espagnol : Julián Romero y su santo patrono) est un tableau peint à l'huile entre 1612 et 1618 par un suiveur du Greco. Il figure au numéro 155 dans catalogue des œuvres de ce peintre, réalisé par son spécialiste Harold Wethey, et est conservé au musée du Prado de Madrid.

Sujet[modifier | modifier le code]

Romero était un chef militaire qui a servi en tant que maestre de campo (en) dans l'armée de Philippe II d'Espagne[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Le tableau a probablement été commandé par la fille de Julián Romero comme peinture votive devant être placée à côté de l'autel au lieu de la plaque funéraire.[réf. nécessaire]

Description[modifier | modifier le code]

Le tableau représente le héros militaire espagnol Julián Romero, identifié par une inscription à la base de la colonne, agenouillé en prière accompagné et présenté par son saint patron en armure, Julien l'Hospitalier (parfois confondu avec saint Louis en raison de la fleur de lys sur sa cape, ou avec saint Théodore)[2],[3],[4].

El Greco a changé le caractère d'un chevalier guerrier en un homme spirituel. Elle le montre agenouillé, plongé dans une prière fervente, dans un grand manteau blanc, largement étalé et presque sans plis, formant une pyramide se terminant par la tête de Romero.

À sa droite se tient un homme en armure noire. Le visage du saint est baigné de lumière, les yeux larmoyants sont dirigés vers le ciel avec la même ferveur que l'on peut observer chez tous les saints peints par El Greco. L'armure du chevalier est identique à celle du tableau L'Enterrement du comte Orgaz. Le geste attentionné des mains du saint patron est caractéristique du travail de l'artiste : une main est posée sur l'épaule de Romero, l'autre, main longue et courbée n'a qu'un seul doigt tendu, ne touche à rien.

L'inscription a été ajoutée plus tard. Elle décrit Romero comme « Julian Romero des Exploits, né à Antequera, Commandeur de l'Ordre de San Tiago et Maistre de Campo dans l'armée en Italie et en Flandre, dont les actes étaient légendaires »[5],[6].

Analyse[modifier | modifier le code]

Cette toile est inhabituelle dans le corpus des portraits du Greco, car c'est la seule dans laquelle deux personnages en pied sont représentés, et elle est également inhabituelle pour sa finition picturale[7].

Selon Josep Gudiol, la technique est inhabituelle en raison de sa douceur inhabituelle. Cependant, tant le dessin général que la forme et l'expression sont admirables, et le sens de l'éloquence des deux personnages est très typique du maître crétois[8].

Attribution[modifier | modifier le code]

Selon Harold Wethey, il s'agit d'une œuvre du Greco, en collaboration avec son atelier. La finition trop sèche explique pourquoi plusieurs critiques doutent de l'attribution de cette œuvre au maître crétois, mais la dernière restauration a mis en évidence sa qualité[9].

Provenance[modifier | modifier le code]

Le tableau a été successivement dans la collection :

  • du marquis de Lugros, Alcalá la Real (avant 1890) ;
  • de Leopoldo Eguilaz, Grenade ;
  • de Luis de Errazu y Rubio de Tejada, Paris (jusqu'en 1926, où le tableau est légué au musée du Prado)[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) José Álvarez Lopera, El Greco, La Obra esencial, Madrid, Sílex, (ISBN 978-84-7737-8600)
  • (es) José Álvarez Lopera, El Greco, Madrid, Arlanza, coll. « Grandes maestros », (ISBN 84-95503-44-1).
  • (es) Manuel Bartolomé Cossío, El Greco de Cossío, Saragosse, Lecturas Hispánicas, (ISBN 978 15 398 3269-0)
  • (es) José Gudiol, Doménikos Theotokópoulos, El Greco, Barcelone, Ediciones Polígrafa, (ISBN 84-343-0031-1)
  • (de) Michael Scholz-Hänsel, El Greco, Cologne, Taschen, (ISBN 978-3-8228-3173-1)
  • (pl) Antonina Vallentin, El Greco, Warszawa, PIW,
  • (es) Harold Edwin Wethey, El Greco y su Escuela, vol. 2, Madrid, Ediciones Guadarrama,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) « Julián Romero, el maestre de campo de los Tercios, que antes sirvió a Enrique VIII de Inglaterra. » (consulté le )
  2. (es) Ruiz, L., El Greco en el Museo Nacional del Prado : Catálogo Razonado, Madrid, Museo Nacional del Prado, , 261 p.
  3. (es) El Greco : Guía de sala, Fundación Amigos del Museo del Prado, , p. 63
  4. « Julián Romero de las Azañas con su santo patrón » [archive du ], ArteHistoria.com (consulté le )
  5. (es) Julián Romero, el de las hazañas, natural de Antequera, comendador de la Orden de Santiago, Maestre de campo, el más famoso de los ejércitos de Italia y Flandes, de cuyos hechos están llenos las historias.
  6. En fait, il est né à Huélamo.
  7. Cossío 2016, p. 269-270.
  8. Gudiol 1982, p. 165-166.
  9. Wethey 1967, p. 110.
  10. (es) « Julián Romero y su santo patrono », sur Museo del Prado

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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