Jésus et le jeune homme riche

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Heinrich Hofmann, Le Christ et le Jeune homme riche, 1889

Jésus et le jeune homme riche est un épisode de sa vie publique rapporté par les trois Évangiles synoptiques : selon Matthieu (Mt, 19,16–30), Marc (Mc, 10, 17–31) et Luc (Lc, 18,18–30).

Dans Matthieu et Luc[modifier | modifier le code]

Dans l'Évangile selon Matthieu, un jeune homme riche pose la question à Jésus de savoir comment atteindre la vie éternelle. Jésus lui rappelle le Décalogue et quand son interlocuteur lui répond qu'il a observé cela depuis sa jeunesse, Jésus lui dit :

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi[1] ! »

Selon le prêtre suisse Bernard Miserez, la richesse du jeune homme riche le dépossède : il lui « manque de manquer »[2]. Même si la vie éternelle est une bonne chose en soi, elle n'est pas un bien que l'on possède ; la simple observation des Dix Commandements ne vaut pas souscription à une assurance-vie. Ainsi, lorsque Jésus commande au jeune homme riche de se délester de sa fortune matérielle, c'est en vue de trouver « ce manque [qui] s'expérimente uniquement dans le risque de l'amour »[2].

Luc contient un épisode similaire et le jugement suivant :

« Qu'il est difficile à ceux qui ont les richesses de parvenir dans le Royaume de Dieu, Oui, il est plus facile à un chameau d'entrer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu[3]. »

Dans Marc[modifier | modifier le code]

Le Christ et le jeune homme riche, sur un vitrail de l'église Saint-Gabriel de Glendale, Ohio

Marc rapporte alors des paroles de Jésus à partir de cet incident qui, comme chez les autres évangélistes, tire une loi générale de celui-ci :

« Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront dans le Règne de Dieu[4]. »

Camille Focant constate que ces paroles chez Marc, plongent les disciples dans l'effroi et qu'il n'est pas fait seulement mention des riches, « c'est la difficulté en soi d'entrer dans le Royaume des Cieux qui est soulignée. Elle concerne tout le monde[5]. »

Que signifie les « biens » [ « chrêmata »] dont Marc parle? Il s'agit non pas seulement des richesses, mais de toutes les choses utiles, malgré leur utilité. Plus quelqu'un possède de ces choses, moins il est apte à entrer dans le Royaume de Dieu. Même « pour celui qui en possède peu, cela n'est possible que grâce à Dieu[6], » puisque l'on peut dire, selon l'exégète, que le fait de suivre Jésus et le détachement qui en résultent « pourraient devenir des possessions[6], » au sens de « chrêmata ».

Le spécialiste de Marc ajoute que depuis 8,34-38, le lecteur attentif de Marc sait que « l'homme n'a rien à offrir en échange de sa vie et que vouloir la sauver est le meilleur moyen de la perdre[5]. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Traduction œcuménique de la Bible Le jeune homme riche
  2. a et b Rabbin Philippe Haddad et Père Bernard Miserez, Découvrir la Bible. 100 textes essentiels commentés, Paris, Robert Laffont, , 255 p. (ISBN 978-2-221-257-71-5), p. 200-201
  3. Traduction œcuménique de la Bible Question d'un riche
  4. Camille Focant, L'Évangile selon Marc, Cerf, Paris, 2010, p. 383.
  5. a et b Camille Focant, op. cit., p. 387.
  6. a et b C.Focant, p. 388.