Is the School House the Proper Place to Teach Raw Sex?

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Is the School House the Proper Place to Teach Raw Sex? (L'école est-elle l'endroit approprié pour enseigner le sexe à l'état brut ?) est une brochure écrite en 1968 par Gordon V. Drake et publiée par la Christian Crusade de Billy James Hargis. C'est un document clé dans la lutte des conservateurs contre l'éducation sexuelle dans les écoles publiques, question culturelle qui contribue au développement de la nouvelle droite américaine[1],[2].

Ce document de 40 pages, décrit par le magazine Time comme « une petite brochure en colère[3] », est initialement distribué dans le cadre d'une campagne de financement par publipostage pour la Christian Crusade, afin que l'organisation puisse faire pression contre l'éducation sexuelle dans les écoles[4]. Il devient une source d'anecdotes non fondées sur les horreurs supposées de l'éducation sexuelle pour des groupes tels que Mothers Organized for Moral Stability[1].

School House cible le Sexuality Information and Education Council of the United States (SIECUS) et en particulier sa directrice, le docteur Mary Calderone, qu'il décrit comme la « SIECUS Sexpot » (la « bombe sexuelle du SIECUS »)[5]. Il déclare que le groupe cherche à « laisser [...] Dieu de côté » et « à enseigner à la jeunesse américaine une nouvelle moralité sexuelle indépendante de l'Église et de l'État. »[3],[6] En plus d'affirmer que l'éducation sexuelle sape la moralité chrétienne et promeut la promiscuité, le document dit qu'elle fait partie d'une « conspiration communiste géante. »[7],[8] Il dit : « [Si] la nouvelle moralité est affirmée, nos enfants deviendront des cibles faciles pour le marxisme et d'autres philosophies amorales et nihilistes - ainsi que pour les MST[4],[9] ! » La brochure identifie également la National Education Association comme un ennemi[10].

Cette brochure est l'attaque la plus largement diffusée contre l'éducation sexuelle dans les années 1960. Drake estime qu'elle se vend à plus de 90 000 exemplaires dans les trois mois suivant sa publication[1], tandis que Hargis en revendique un million au total[5]. Une estimation plus prudente fait état de 250 000 exemplaires[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jeffrey P. Moran, Teaching Sex: The Shaping of Adolescence in the 20th Century, Harvard University Press, , 180–183 p. (lire en ligne)
  2. Moran, « Sex Education and the Rise of the New Right », Reviews in American History, vol. 31, no 2,‎ , p. 285 (DOI 10.1353/rah.2003.0037, JSTOR 30031770)
  3. a et b « Sex in the classroom », Time,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Clint E. Bruess et Jerrold S. Greenberg, Sexuality Education: Theory and Practice, Jones & Bartlett Learning, (lire en ligne), p. 38
  5. a et b Janice M. Irvine, Talk about Sex: The Battles over Sex Education in the United States, University of California Press, (lire en ligne), p. 51
  6. Lawrence Mass, Dialogues of the Sexual Revolution: Homosexuality as behavior and identity, Psychology Press, , 68–69 p. (lire en ligne)
  7. Donald L. Grummon, Andrew M. Barclay et Nancy K. Hammond, Sexuality: a search for perspective, Van Nostrand Reinhold Co., (lire en ligne), p. 20
  8. William Bruce, The American school board journal, Volume 157, National School Boards Association (lire en ligne), p. 12
  9. « The Sin of Yielding to Impure Desire: a brief history of sex ed in America », Newsweek,‎ (lire en ligne)
  10. Mahoney, « Sex Education in the Public Schools: A Discriminant Analysis of Characteristics of Pro and Anti Individuals », The Journal of Sex Research, vol. 15, no 4,‎ , p. 265 (DOI 10.1080/00224497909551050, JSTOR 3812387)
  11. « The Sins of Billy James », Time,‎ (lire en ligne)