In Soviet Russia

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2011 démonstration de la blague, Wisconsin. Texte : Yakov dit : "En Russie soviétique, la facture vous tue"

In Soviet Russia, ou Russian reversal[a], est un modèle de blague lequel le sujet et l'objet de la déclaration sont inversés.

« Chaque pays dispose de sa mafia; En Russie, la mafia dispose de son propre pays. »[1]

— Garry Kasparov

Généralement, la clause américaine décrit une activité ordinaire inoffensive et la forme soviétique inversée quelque chose de menaçant ou de dysfonctionnel, faisant la satire de la vie sous le régime communiste. Parfois, la première clause est omise, et parfois l'une ou l'autre clause, ou les deux, sont délibérément rendues avec des erreurs grammaticales accompagnées d'un fort accent stéréotypé russe[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien que l'origine exacte de cette forme de blague soit incertaine, un premier exemple est tiré de la comédie musicale de Cole Porter Leave It to Me ! de 1938 : « En Russie soviétique, le messager vous donne un pourboire »[3]. Bob Hope a utilisé ce modèle lors de la cérémonie des Oscars de 1958[3]. Dans l'émission de télévision Laugh-In (1968-1973), un personnage récurrent, « Piotr Rosmenko l'homme d'Europe de l'Est » — joué par Arte Johnson, prononçait de courtes blagues telles que « Ici, en Amérique, c'est très bien, tout le monde regarde la télévision. Dans le vieux pays, c'est la télévision qui vous regarde ! »[4]. Cette blague fait référence aux télécrans du roman dystopique de George Orwell, 1984, qui reproduisent des images et surveillent les citoyens.

Cette forme de blague est souvent associée, notamment par Laurie Essig[a], au comédien Yakov Smirnoff qui l'a utilisé, par exemple, dans une publicité de 1985 pour Miller Lite :

« En Amérique, il y a beaucoup de bière légère et vous pouvez toujours trouver une fête. En Russie, la fête vous trouve »[b],[5],[6]

Laurie Essig donne l'exemple :

« In America, you break [the] law; in Soviet Russia, [the] law break[s] you! »[a].

— Laurie Essig

Dans les années 2000, l'expression gagne en popularité, selon Laurie Essig, grâce aux séries télévisions, notamment King of the Hill, Les Simpsons, et Family Guy.

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Laurie Essig, « “Bury Their Hearts”: Some Thoughts on the Specter of Homosexuality Haunting Russia », QED: A Journal in GLBTQ Worldmaking, vol. 1, no 3,‎ , p. 39–58 (ISSN 2327-1574 et 2327-1590, DOI 10.14321/qed.1.3.0039, lire en ligne, consulté le )
    « Russian reversal jokes became popular in the 1980s with comedian Yakov Smimoff. The comedian arc rests on the idea that all is good in United States, but bad in Soviet Union. The Russian reversal became a popular sense of humor, again in 2000s thanks to TV shows like King of the Hill, The Simpsons, and Family Guy. », p. 47, chapitre « In Russia, Everything is Backwards ».
  2. Cette blague est basée sur les homographes "Party", fête en anglais, et "Party", partie politique en anglais.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Garry Kasparov: I told you Putin would attack U.S. election — and he will again », sur Yahoo News, (consulté le )
  2. « Language Log: In Soviet Russia, snowclones overuse you », sur itre.cis.upenn.edu (consulté le )
  3. a et b (en) Lily Rothman, « In Soviet Russia, the Oscars Host You », Time,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Rowan & Martin's Laugh In », www.webpan.com (consulté le )
  5. Liberman, « In Soviet Russia, snowclones overuse you », Language Log, (consulté le )
  6. « Yakov Smirnoff Miller Lite Commercial (1985) » [archive du ], YouTube,

Voir aussi[modifier | modifier le code]