Aller au contenu

Imagerie satellite en Corée du Nord

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 septembre 2023 à 22:22 et modifiée en dernier par Koreller (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

L’imagerie satellite en Corée du Nord est un outil de construction de connaissance dans le champ des études sur la Corée du Nord. Il permet aux chercheurs de produire des analyses basées sur les données dans les domaines agricole, humanitaire, économique ou encore militaire, dans un pays où l'accès au terrain est limité.

Contexte

La récolte de données sur la Corée du Nord est très difficile. En général les États produisent des données fiable, mais en Corée du Nord les données produites sont souvent inexistantes[1] ou de piètre qualité. Lorsque l'État nord-coréen les produits, leur exhaustivité et leur pertinence est souvent remise en cause[2].

L'accès au pays est limité et l'imagerie satellite est parfois la seul façon d'avoir un aperçu des lieux politiques ou militaires d'importance[1].

Historique

Début en 1999 et émergence depuis 2012

Les imageries satellites de haute résolution (1 mètre et moins) se démocratisent depuis 1999[3],[4] mais leur usage pour les études sur la Corée du Nord n'émergent qu'à partir des années 2012[1]. En 2004, les chercheurs et les ONG dispose des capacités d'imagerie et de calcul comparable à celle qu'avait le gouvernement des États-Unis 20-30 ans auparavant, dans les années 1970[3],[4]. Avant 2012, les imageries ce concentraient très largement sur les sites nucléaires en Corée du Nord, notamment Yongbyon et Punggue-ri[1].

Les images satellites d'une résolution de moins d'un mètre permettent de reconnaitre de nombreux objets comme les bâtiments, les forêts, les vergers, les champs, les barrières, les rivières, les chemins de fers, et les routes[3].

Les images satellites parallèlement à l'amélioration des résolutions, rendent accessibles des analyses spectrale, au-delà du spectre de la lumière visible[5]. Des RSO permettent d'avoir un rendu 3D de la terre même par temps pluvieux ou la nuit[5].

Obstacle à l'acquisition d'images satellites

Le développement des analyses s'appuyant sur les images satellites à été freiné par plusieurs facteurs : le coût d'acquisition de ses images, le choix des compagnies d'imagerie satellitaire de ne pas mettre dans leurs catalogues public des images sur le pays pour des considérations politiques ou techniques ou par simple choix de gestion[1].

Accélération de l'acquisition d'image satellite

L'usage des imageries satellite a été favorisé par l'amélioration technologique, l'agrandissement de l'industrie de l'imagerie satellite et l'intérêt du public sur la Corée du Nord, incitant les compagnies d'imagerie satellitaire à faire des captures plus fréquentes et à mettre en avant ce produit sur leurs catalogues[1].

Difficultés d'analyse et risques de désinformation

Malgré le nom d'« image haute résolution » l'analyse des images satellites est entravé par la qualité des images disponibles, laissant plus ou moins de place à l'interprétation[1] ainsi que par la fréquence de captation des images[5]. L'analyse est dépendante des connaissances culturelles, techniques et de l'expérience des analystes sur le contexte spécifique du pays[1],[5]. Cela est exacerbé pour l'observation du programme nucléaire nord-coréen[1]. Pour produire des informations robuste l'imagerie satellite doit être croisé avec d'autres sources de données permettant de comprendre les dynamiques de long terme[1].

La compétition croissante dans le champ de recherche des études sur la Corée du Nord et la pression qui en découle sur les chercheurs, pour sortir le premier un papier scientifique, est source de précipitation dans l'analyse[1]. L'analyse se construit avec moins d'informations[1]. L'extrapolation à outrance à partir d'image satellite peux mener à des grandes erreurs d'analyse[1].

Dans un contexte de cycle médiatique court et rapide, des analyses brèves ou incomplètes s'appuyant sur l'imagerie satellite peut mener à la diffusion de mauvaises informations, même de manière involontaire[1],[6].

Le nombre d'expert dans l'analyse d'imagerie satellite en Corée du Nord est restreint[5], mais les algorithmes de reconnaissance permettent de limiter en partie ce problème[5].

Adaptation de la Corée du Nord

La Corée du Nord s'adapte face à la haute surveillance de son territoire par les images satellites, l'examen de toute image satellite doit donc prendre en compte la possibilité de dissimulation, de camouflage, voir de tromperie des nord-coréens[1].

Usage

Économique

L'analyse de l'imagerie satellite permet de créer des connaissances en s'appuyant sur des données nouvelles pour mieux comprendre les activités en Corée du nord dans des domaines où l'acquisition de données est difficile, comme pour le développement des infrastructures, les projets de construction, les activités de contrebande, etc[1].

Les imageries via Google Earth sur le pays a permit au chercheur Benjamin Katzeff de faire une analyse des marchés en Corée du Nord par leur emplacement leur taille et leur répartition géographique, puis de faire des approximations sur des agrégats économiques, comme les taxes rapportés[2].

L'imagerie est utilisé pour observer les modèles et les tendances de développement à l'échelle régionale et nationale[1] ou pour observer les activités violant les sanctions contre la Corée du Nord comme les activités de pêche[1].

Agriculture

Article connexe : Agriculture en Corée du Nord.

L'imagerie satellite permet de surveiller la production agricole et alimentaire[1]. L'évolution des conditions météorologiques (inondations, sècheresses...) est suivi sur les zones agricoles permettant d'estimer les possibilités de récolte[1]. L'examen de zones touché par les typhons[7] à permit une analyse de l'impact sur les récoltes, permettant l'évaluer les besoins alimentaire et l'aide humanitaire à y apporter[1].

Humanitaire

Certaines ONG utilisent les images satellitaires pour étudier la progression de leur projet puisqu'ils ne sont pas toujours sur le terrain[réf. nécessaire].

Militaire

Nucléaire et arme de destruction massive

L'analyse de l'imagerie satellite permet de comprendre le développement de l'arsenal nucléaire nord-coréen en observant les infrastructure et l'activité des sites nucléaire[1]. C'est parfois de seul moyen d'observer le programme nucléaire de la Corée du Nord car les experts internationaux et états-uniens sont rarement admis sur les sites nucléaires du pays[1].

Droits humains

L'imagerie satellite est très utile pour le domaine des droits humains dans le pays[1]. Le U.S. Committee for Human Rights in North Korea à publié des rapports s'appuyant sur l'imagerie satellite et des témoignages de transfuge pour analyser l'infrastructure et l'activité des camps de prisonnier, notamment pour comprendre les rénovations, les extensions ou la fermeture de ces sites[1].

Producteur d'imagerie satellite

Il existe différent type de fournisseur d'imagerie. Ils sont militaire, gouvernementaux ou commerciaux

Militaire
Gouvernemental
Commercial

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y (en) Jenny Town, The Uses and Challenges of Satellite Imagery in Researching North Korea, Stimson Center, , 16 p. (lire en ligne)
  2. a et b (en) Benjamin Katzeff Silberstein, « What Satellite Imagery Can Tell Us About North Korea’s Markets », sur 38 North, (consulté le )
  3. a b et c (en) Matthew G. McKinzie et Thomas B. Cochran, Natural Resources Defense Council, « Conducting Research on North Korea using Commercial Satellite Imagery, Map and Other Geographic Data », Presented at the 54th Pugwash Conference on Science and World Affairs Seoul, Republic of Korea 4-9 October 2004,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  4. a et b (en) Matthew G. McKinzie et Thomas B. Cochran, « Satellite Views of the Hermit Kingdom : New Perspectives on North Korea », Carnegie Endowment for International Peace,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  5. a b c d e et f (en) Jeremy Hsu, « How Experts Comb Satellite Images for Clues on North Korea's Nuclear Tests » Accès libre, sur spectrum.ieee.org, (consulté le )
  6. (en) Ben Loehrke, Laura Rockwood, Melissa Hanham et Luisa Kenausis, « Ethical Decision Making with Geospatial and Open Source Analysis » Accès libre [PDF], sur Stanley Center for Peace and Security, (consulté le )
  7. (en) Sunmin Lee, Sung-Hwan Park, Moung-Jin Lee et Taejung Song, « Priority Analysis of Remote Sensing and Geospatial Information Techniques to Water-Related Disaster Damage Reduction for Inter-Korean Cooperation », Journal of Sensors, vol. 2020,‎ , e8878888 (ISSN 1687-725X, DOI 10.1155/2020/8878888, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes