Héthoum Ier

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Héthoum Ier
Illustration.
Monnaie représentant Héthoum Ier et Isabelle.
Titre
Roi d'Arménie

(43 ans)
Prédécesseur Isabelle et Philippe d'Antioche
Successeur Léon III
Biographie
Dynastie Héthoumides
Date de naissance
Date de décès
Père Constantin de Barbaron
Mère Alix de Lampron
Conjoint Isabelle
Enfants Euphémie, Marie, Sibylle, Rita, Léon III, Vacahk, Thoros, Isabelle

Héthoum Ier
Liste des souverains arméniens de Cilicie

Héthoum Ier (en arménien Հեթում Ա), né en 1215 et mort en 1270, est roi arménien de Cilicie de 1226 à 1269. Il est fils de Kostandin, seigneur de Barberon, et d'Alix de Lampron, tous deux de la famille des Héthoumides.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1220, après la mort de Léon II, roi arménien de Cilicie, puis d'Adam de Baghras, le régent, c'est Kostandin de Barbaron qui assure la régence au nom de la reine Isabelle. Elle épouse en 1221 Philippe d'Antioche, qui est sacré roi mais cherche à latiniser les institutions et la religion arménienne et est assassiné le . Le , Kostandin marie Isabelle à son troisième fils Héthoum, qui est sacré roi d'Arménie. Les deux époux sont cousins issus de germains, et la dispense papale n'est accordée qu'en 1237.

Bien que porté au pouvoir par une réaction anti-franque, il pratique une politique francophile, sans chercher à modifier les traditions arméniennes. Sa fille Sibylle épouse Bohémond VI d'Antioche, mettant fin à la rivalité entre les deux États.

Durant son règne, les Mongols envahissent le Proche-Orient, et Héthoum comprend tout l'intérêt de se mettre sous leur protection pour résister aux Turcs. Il envoie son frère Sempad à la cour mongole à Karakorum. Là, Sempad rencontre le grand khan Güyük et conclut en 1247 un accord dans lequel l'Arménie de Cilicie est considérée comme un État vassal de l'Empire mongol.

En 1253, Héthoum décide de se rendre, en personne, auprès du grand khan pour lui prêter allégeance. Il se rend à Karakorum où il est reçu solennellement par le nouveau grand khan Möngke le [1]. L'alliance porte rapidement ses fruits, et le khan envoie ses troupes prendre Bagdad en 1258 et mettre fin au califat de Bagdad. Héthoum et Bohémond participent à l'expédition.

Mais en 1260, les Mamelouks battent les Mongols qui évacuent la Syrie. Ils envahissent et ravagent ensuite la Cilicie. Léon est fait prisonnier et Héthoum doit leur céder des forteresses en échange de la libération de Léon. Brisé par ce désastre, Héthoum abdique en et se retire dans un monastère, prend le nom de Makarios, et meurt le .

Le voyage de Haithon, roi de Petite Arménie en Mongolie[modifier | modifier le code]

Le récit de son voyage de 1254 à la cour tatare forme un chapitre de l'Histoire des Arméniens de Kirakos Gandzaketsi[2], sous le titre Voyage du pieux roi des Arméniens, Héthoum, auprès de Batou et de Mangou Khan[3]. La suite royale traverse les États turcs de l'Est de l’Asie Mineure, le camp mongol Baïdju à Kars dans la Grande-Arménie, les Portes de Fer de Derbent à l’ouest de la mer Caspienne, et à partir de là, toute l'Asie jusqu’à Karakorum[4]. Sur le chemin de retour le roi traverse Samarkand et le nord de la Perse, puis le camp de Baïdju en Asie Mineure.

Le récit est important pour ses observations de la Mongolie et du bouddhisme.

Mariage et enfants[modifier | modifier le code]

Son épouse Isabelle (1216-1252) a donné naissance à :

  • Euphémie (morte en 1309), mariée en 1252 à Julien Grenier (mort en 1275), comte de Sidon ;
  • Marie (morte après 1310), mariée en 1266 à Guy d'Ibelin ;
  • Sibylle (morte en 1290), mariée en 1254 à Bohémond VI (1237-1275), prince d'Antioche ;
  • Rita, mariée en 1261 à Kostandin, seigneur de Saravantikar ;
  • Léon III (1236-1289), roi d'Arménie ;
  • Vacahk, mort jeune ;
  • Thoros (1244-1266) ;
  • Isabelle (morte en 1269), fiancée en 1267 à Mouid ad-Din Suleiman (mort en 1276).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 348.
  2. d’Avezac, Relation des Mongols ou Tartares par Le frère Jean du Plan de Carpin, Paris, 1838, introduction, p. 16.
  3. Deux historiens arméniens : Kiracos de Gantzac…, traduit par M. Brosset, Paris 1870 (sudoc). Traduction anglaise disponible en ligne.
  4. Où il arrive 2 mois après le départ de Guillaume de Rubrouck, Catherine et René Kappler dans Guillaume de Rubrouck, Voyage dans l'Empire mongol, Payot, 1985, p. 204.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]