Hypergamie

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L’hypergamie, du grec « υπερ » (« au-dessus ») et « γαμος » (« mariage »), est pour un individu le fait d'avoir un conjoint dont le niveau social est plus « élevé », ou plus généralement, dans une société, le fait de préférer des alliances avec un conjoint de statut plus élevé. On parle d'hypergamie féminine lorsque le statut de la femme est inférieur à celle du mari, et d'hypergamie masculine dans le cas inverse.

Sociétés occidentales

Selon une étude américaine sur les préférences dans le choix de partenaires (en), les hommes recherchent préférentiellement chez les femmes la santé et la beauté, les femmes accordent plus d'importance au statut, à la réussite professionnelle et à l'ambition chez les hommes[1]. Ces tendances hypergamiques entrainent un taux de célibat supérieur à la moyenne au sein de la population des femmes au statut social élevé et des hommes au statut social inférieur[réf. nécessaire].

La journaliste Peggy Sastre remarque que l'hypergamie féminine ne s'atténue pas malgré l'augmentation des revenus de la femme[2], bien que le sociologue Milan Bouchet-Valat constate un changement de tendance : « Nous en sommes restés à des théories qui ont vingt-cinq ans, selon lesquelles la règle était 'l’hypergamie féminine' — que la femme se mariait 'vers le haut' — sans mettre à jour les travaux sociologiques. En fait, depuis l’année 2000 environ, les femmes sont plus diplômées que leur conjoint. »[3].

Selon le sociologue Michel Bozon, l'hypergamie féminine n'est généralement pas le résultat d'une stratégie d'ascension sociale mais s'explique par le fait que la majorité des femmes occupent des positions professionnelles inférieures aux hommes[4].

Pour l’anthropologue Robert Briffault : « C’est la femelle, non le mâle, qui détermine les conditions d’existence d’une famille animale. Si la femelle ne peut obtenir aucun bénéfice d’une association avec le mâle, alors il n’y a pas d’association. »[réf. nécessaire]

Dans le reste du monde

En Inde, l'hypergamie est pratiquée dans les castes supérieures, mais pose aux familles les plus hautes un vrai problème, car elles sont obligées de pratiquer l'hypogamie pour les filles à marier, d'où parfois la « solution » de l'infanticide dans les années 1930, pour éviter de les marier à des hommes appartenant à une caste inférieure. Le cas Khabou Dhin est resté célèbre. Khabou Dhin, membre de la caste des Rajput à Kangra, en Inde du Nord, a été condamné par les Anglais pour avoir tué ses deux filles plutôt que de les marier à des hommes de caste inférieure[5].

Autre sens du mot

L'hypergamie est l'union répétitive, au sein d'un réseau familial étroit, poursuivie sur plusieurs générations ; ainsi, Cléopâtre est le fruit de plusieurs générations d'incestes : une relation générationnelle hypergamique.

Notes et références

  1. (en) Todd K. Shackelford, David P. Schmitt, David M. Buss, « Universal dimensions of human mate preferences », Personality and Individual Difference, vol. 39,‎ , p. 447–458 (lire en ligne [PDF]).
  2. Peggy Sastre, L'amour, l'un des derniers boulets que traînent les femmes, Slate, .
  3. Cécile Deffontaines, Diplôme, salaire... Les femmes triomphent dans le couple, L'Obs, .
  4. Michel Bozon, François Héran, La formation du couple, La Découverte, , p. 67.
  5. Cité par J. P. Parry dans la revue L'homme, Caste and Kinship in Kangra, 1980, n°2, p 150-153.

Voir aussi

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