Horace Lucian Arnold

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Horace Lucian Arnold
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Horace Lucian Arnold, né le 25 juin 1837 et mort le 25 janvier 1915[1] est un ingénieur américain, inventeur, journaliste d'ingénierie et écrivain américain sur la gestion, qui a écrit sur la gestion d'atelier, la comptabilité analytique et d'autres techniques de gestion spécifiques[2]. Il a écrit également sous les noms de Hugh Dolnar, John Randol[3], et Henry Roland.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans la ville de New York, il passe son enfance à Lafayette dans l'état du Wisconsin.

Il commence sa carrière dans un atelier d'usinage. Pendant 10 ans, il est compagnon de machiniste dans des ateliers de moteurs et il est notamment superintendant à l’Ottawa Machine Shop and Foundry, contremaître d'un département de la E. W. Bliss Company (en), superintendant à la Stiles & Parker Press Company de Norman C. Stiles (en) et il est le designer pour la Pratt & Whitney Measurement Systems (en) à Hartford dans le Connecticut[4],[5].

À cette époque, Arnold commence l'invention de nouveaux outils et c'est en 1858 qu'il brevète sa première invention, une scie à marbre[6],[7].

En 10 ans, Arnold décide de déménager à différents endroits aux États-Unis pour travailler, notamment à Ottawa, à Grand Rapids, à Middletown et à Brooklyn, où il va par ailleurs rester. Il continue pendant ce temps ses recherches et invente une gamme de produits allant des

Machine à écrire de Arnold, 1896.

« coupeurs de métal aux flûtes à bec, en passant par les reliures, les machines à coudre et à couvrir les livres, les mélangeurs, les serrures à lettres ..., les compteurs d'eau à piston et les moteurs à eau, les machines à tricoter, les machines "explosives" et internes. les moteurs à combustion et les générateurs à combustion, et les embrayages »[8].

Vers la fin des années 1880, il décide de créer son entreprise de machines à écrire[9]. Vers 1890, il débute une carrière journalistique technique dans des revues Engineering Magazine, Automobile Trade Journal et American Machinist. Il rédige ses articles sous différents noms tels que Henry Roland et Hugh Dolnar. Arnold écrit aussi des livres, qui seront pour certains publiés dans ces revues.

Sa vie se termine à Détroit, le , où il est alors âgé de 77 ans, en raison d'une pneumonie[10],[11].

Travail[modifier | modifier le code]

Engineering Magazine, 1895-1914[modifier | modifier le code]

Dans les années 1890, Arnold écrit sur des sujets technologiques pour l'Engineering Magazine et il est notamment l'un des premiers auteurs des techniques de gestion, telles que les systèmes de salaire, le contrôle de la production et le contrôle des stocks.

En 1898, H.M. Norris a examiné[12] que « Les nombreuses contributions précieuses de M. Henry Roland [Horace L. Arnold] sur ce sujet Le magazine Engineering offre une occasion rare pour l’étude de la pratique suivie par de nombreuses entreprises de premier plan, et contient beaucoup d’intérêt pour tous ceux qui sont liés à la gestion d’atelier. Son dessin incisif des difficultés à surmonter dans la réorganisation d’une entreprise ancienne et bien établie touchera le cœur de nombreux gestionnaires. Si les propriétaires pouvaient être amenés à mieux comprendre ce qu’une organisation forte signifierait pour eux, le travail du gestionnaire serait beaucoup simplifié ».

Il est considéré comme l'un des importants auteurs sur ce sujet au XIXe siècle avec Henry R. Towne, Henry Metcalfe, John Tregoning et Slater Lewis; et notamment parmi les auteurs du début du XXe siècle comme Frederick Winslow Taylor, C.E. Knoeppel, Harrington Emerson, Clinton Edgar Woods, Charles U. Carpenter, Alexander Hamilton Church et Henry Gantt[13].

Modern Machine-Shop Economics, 1896[modifier | modifier le code]

En 1896, Arnold écrit une série d’articles pour l’Engineering Magazine concernant les ateliers d’usinage. Son travail aborde la technologie de production, les méthodes de production et l’aménagement des usines, les études de temps, la planification de la production et la gestion de l’atelier d’usinage. Certaines des entreprises concernées existent encore.

Six examples of successful shop management, 1897[modifier | modifier le code]

Par la suite, Arnold met en avant en 1897 six ateliers qui selon lui, ont une gestion de qualité. Selon Burton, ses articles « donnent six exemples de gestion d’atelier réussie, où l’influence d’un traitement équitable et juste, de l’isolement et de l’environnement, d’une supervision minutieuse et détaillée et de contrats définis, sur la prospérité des usines et le contentement des travailleurs est intelligemment tracée. Le succès est, cependant, dans la plupart des cas, celui d’œuvres isolées sous la domination de gestionnaires exceptionnellement habiles, qui impriment leur propre rectitude et leur personnalité sur l’établissement, plutôt que d’un système qui se recommande pour une adoption générale »[14].

À ce sujet Arnold commente que « Non seulement l’homme rapide fait plus de travail, mais ce travail est fait à un coût fixe réduit, et le gestionnaire intelligent découvre qu’il doit augmenter considérablement le salaire de l’homme rapide ou diminuer le salaire de l’homme lent pour rendre chacun également rentable. Dans ces conditions, le prix à la pièce se suggère immédiatement comme remède. Le taux à la pièce stimule l’artisan lent, et récompense à juste titre le travailleur rapide, tend à augmenter la production de la surface et à réduire les ristournes fixes sur les bénéfices »[17].

Sur l'ensemble de cette série, Kaufman commente en 2008 que « l’un des traits distinctifs des six exemples de gestion d’atelier réussie mis en évidence par [Arnold] est qu’ils pratiquaient une forme d’autocratie relativement bienveillante et légère dans laquelle la règle d’or de l’utilisation équitable et du « faire aux autres ». Cette forme d'autocratie est souvent qualifiée de paternalisme industriel, où l'entreprise est comme une famille avec le père (la figure paternelle) en tant qu'employeur et les adolescents en tant qu'employés[18].

Effective systems of finding and keeping shop costs, 1898[modifier | modifier le code]

Vers 1897, Arnold publie une première série concernant la conservation des coûts dans les ateliers d'usinage et en 1898, il publie une deuxième série de six articles.

Cette série a notamment contribué à un une discussion plus large sur ce sujet, entre des ingénieurs britanniques et américains. Les premières contributions sont effectuées par Metcalfe, Garcke, Towne, Halsey et d'autres et par la suite par Bunnell, Hamilton Church, Diemer, Gantt, Randolph, Smith, et Taylor[19].

Les sujets portent sur « les méthodes de calcul des coûts, l'estimation, la répartition des frais généraux, les économies d'échelle et d'autres sujets normalement associés à la comptabilité »[19]. Wells déclare que ces pionniers dans le domaine de la comptabilité analytique ont pris conscience de la « nature arbitraire de la répartition des coûts... [procédant] aux comptables de 50 ans ou plus »[19]. De son côté, Arnold considère ces coûts comme « probables », mais il considère que les renseignements provenant du système sont « tout à fait exacts ». Randolph et Diemer parlent eux de « coûts exacts » et d’informations « correctes » ou « exactes ». Wells ajoute notamment que les « ingénieurs » (comme les comptables qui suivent leurs idées) n’ont pas reconnu la différence entre un système qui répartit tous les frais généraux « avec précision » — Il n’y a pas de coûts résiduels non alloués — et le coût arbitraire de production qui résulte de l’utilisation d’une large base d’allocation comme les salaires[19].

Ford Methods and the Ford Shops, 1915[modifier | modifier le code]

Ford Methods and the Ford Shops.

Sous le pseudonyme de Hugh Dolnar, Arnold écrit aussi pour le magazine Automobile Trade Journal, où il était respecté par ses compères[20].

Henry Ford est notamment intéressé par son travail [21] et au début des années 1910, il décide de l'inviter à étudier son usine pour qu'il rédige un sujet sur les nouvelles techniques de production au Highland Park Ford Plant, ce qu'il fait avec l'ouvrage Ford Methods and the Ford Shops, qu'il ne finit pas totalement en raison de sa mort en 1915.

L'ingénieur Fay Leone Faurote décide de finir son travail, et il est publié en 1915 dans le Engineering Magazine. Ce travail devient son plus connu. Ce livre permet notamment au grand public de connaître la chaîne de montage en mouvement[21],[22], sa lenteur de progression[23], et il suggère que ce système est applicable dans tous les usines de petite taille[24].

Réception[modifier | modifier le code]

Un sujet sorti à sa mort dans le Cycle and Automobile Trade Journal en 1915 décrit que :

« Les lecteurs qui sont avec nous depuis cinq ans ou plus connaissent « Hugh Dolnar » qui était le nom de plume adopté par Horace L. Arnold. Pendant des années, « Hugh Dolnar » a écrit des descriptions de voitures et des articles spéciaux sur l’ingénierie automobile pour l’Automobile Trade Journal. Son travail a été de loin le plus complet et le plus précieux publié pendant la période de formation de la grande industrie automobile, et avait un style et une vivacité qui n’ont jamais été égalés par aucun autre rédacteur technique sur la construction automobile »[25].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Arnold, Horace L. "Production Up to the Power Limit." Engineering Magazine 9 (1895): 916–24.
  • Arnold, Horace L. "Modern Machine-Shop Economics." in Engineering Magazine 11. 1896
  • Hugh Dolnar [Horace L. Arnold], "Bicycle Brazing," American Machinist, 19 Novembre 1896, 1077–81.
  • Hugh Dolnar, "The New York Electric Hansom Cabs," American Machinist, XX (Juillet 8, 1897)
  • Roland, Henry. "Six examples of successful shop management." Engineering Magazine 12. 1897
  • Roland, Henry. "Cost-Keeping Methods in Machine-Shop and Foundry." Engineering Magazine 14, 1897–98
  • Roland, Henry. "Effective systems of finding and keeping shop costs." Engineering Magazine 15–16, 1898.
  • Roland, Henry. "The revolution in machine-shop practice," The Engineering Magazine 18 (1899)
  • Henry Roland, "The Geometrical Generation of Irregular Surfaces in Machine Construction," Engineering Magazine 19 (1900): 83-97
  • Arnold, H.L. "The expense account of the machine shop," The Engineering Magazine. 20 (1900). p. 365-72
  • Hugh Dolnar, "The Ford 4-Cylinder Runabout," Cycle and Automobile Trade Journal 11 (Août 1, 1906): 108
  • Hugh Dolnar, Automobile Trade Journal, article: The Lambert, 1906 Line of Automobiles, Chilton Company, v.10 Janvier 1906
  • H.L. Arnold. "Ford Methods And The Ford Shops I" in: The Engineering Magazine, Avril 1914, pp. 1–26
  • H.L. Arnold. "Ford Methods And The Ford Shops II" in: The Engineering Magazine, Mai 1914, pp. 1–26
  • H.L. Arnold. "Ford Methods And The Ford Shops III" in: The Engineering Magazine, Juin 1914, pp. 331–358
  • H.L. Arnold. "Ford Methods And The Ford Shops IV" in: The Engineering Magazine, Juillet 1914, pp. 507–532
  • H.L. Arnold, "Ford Methods And The Ford Shops V" in Engineering Magazine, 47, Août 1914, p. 667-692.
  • H.L. Arnold, "Ford Methods And The Ford Shops VI" in Engineering Magazine, 47, Août 1914, p. 667-692.
  • H.L. Arnold, "Ford Methods And The Ford Shops VII" in Engineering Magazine, 47, Septembre 1914, p. 856-886.
  • Hugh Dolnar, "The Ford Achievement," Automobile Trade Journal, v. 18 (Apr.-Juin 1914). p. 115-165

Brevets[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Editorial comment in: Industrial management; the engineering magazine. c.1 v.48 1914/15. p. 889
  2. Yates, JoAnne. "Evolving information use in firms, 1850-1920: ideology and information techniques and technologies." (1992).
  3. Jenks, Leland H. "Early phases of the management movement." Administrative Science Quarterly (1960): 421-447.
  4. Engineering Magazine, Vol. 11 (1896), p. 1228
  5. Joseph August Litterer (1986). The emergence of systematic management as shown by the literature of management from 1870-1900. p. 250
  6. Patents US20981 for a stone-sawing machine, patented July 27, 1858.
  7. Robert Messenger. "On This Day in Typewriter History (CXIII); September 10," at oztypewriter.blogspot.nl, 13 Sept. 2011
  8. Robert Messenger. "On This Day in Typewriter History (CXIII); September 10," at oztypewriter.blogspot.nl, 13 Sept. 2011
  9. Robert Messenger. "On This Day in Typewriter History (CXIII); September 10," at oztypewriter.blogspot.nl, 13 Sept. 2011
  10. Editorial comment in: Industrial management; the engineering magazine. c.1 v.48 1914/15. p. 889
  11. Automobile Topics Vol. 36 (1914-15). p. 1106
  12. H.M. Norris "A simple and effective system of shop cost-keeping". Engineering Magazine Vol 16. (1898). p. 383
  13. Yehouda A. Shenhav (2002). Manufacturing Rationality: The Engineering Foundations of the Managerial Revolution. Oxford University Press. p. 221
  14. * Francis G. Burton. The Commercial Management of Engineering Works. (1899). p. 147.
  15. Arnold (1897, p. 404-6)
  16. Daniel Nelson (1996). Managers and Workers: Origins of the Twentieth-Century Factory System in the United States, 1880–1920. 1996, p. 53
  17. Arnold (1897, p. 831)
  18. Bruce E. Kaufman. Managing the Human Factor: The Early Years of Human Resource Management in American Industry. 2008. p. 11
  19. a b c et d Murray C. Wells (1996) "Engineering and accounting" in: History of Accounting: An International Encyclopedia. Michael Chatfield, Richard Vangermeersch eds. 1996/2014. p. 269-70
  20. Francois Therou (1971) Buick: "the golden era", 1903-1915. p. 5.
  21. a et b James M. Rubenstein (2001) Making and Selling Cars: Innovation and Change in the U.S.. p. 358.
  22. Alfred Dupont Chandler (1977) The Visible Hand: The Managerial Revolution in American Business. p. 561. Chandler added that "the story of the introduction of the moving assembly line is dramatically told in Allan Nevins and Frank E. Hill, Ford: The Times, The Men and The Company (New York, 1954), chap. 18."
  23. W. Licht (2001) The Rise and Fall of Mass Production
  24. Hounsell (1984: p. 375)
  25. Horace L. Arnold (Hugh Dolnar), died," in: Cycle and Automobile Trade Journal, Volume 19. Chilton Company, 1915. p. 83.