Halicephalobus mephisto

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Halicephalobus mephisto est une espèce de nématodes de la famille des Rhabditidae découverte par le microbiologiste américain Tullis Onstott de l'université de Princeton et confirmée par Gaetan Borgonie de l’université de Gand en Belgique en 2011[1]. Surnommé « ver du diable » en raison de sa qualité extrêmophile, ce ver a été nommé en référence à Méphistophélès[1].

Découverte[modifier | modifier le code]

Sa présence a été détectée au début du XXIe siècle dans de l'eau de puits de la mine d'or de Beatrix en Afrique du Sud. C'est un record[2] de profondeur d'habitat, devant Plectus aquatilis, premier organisme multicellulaire à être découvert par 1,3 km de profondeur.

Description et habitat[modifier | modifier le code]

Halicephalobus mephisto est un organisme extrêmophile mesurant quelques centaines de micromètres (520 à 560 μm) et se reproduisant de manière asexuée, qui se nourrit de bactéries (orgnanisme dit bactérivore).

Son habitat se situerait dans les roches entre 0,9 et 3,6 km de profondeur[3] par des températures de 35 °C jusqu'à 48 °C, un milieu ayant une faible teneur en oxygène[1],[4]. En effet l'eau dans laquelle vit H. mephisto est radio-datée de -3 000 à –12,000 ans et le niveau oxygénique atteindrait moins de 1 % de la teneur de la plupart des océans libres.

On suppose qu'il s'agit d'une adaptation d'organismes entraînés par des eaux de ruissellement depuis la surface jusque dans les anfractuosités rocheuses profondes. Ce nématode utilise l’hydrogène de l’eau qui s’infiltre dans la croûte continentale pour convertir le dioxyde de carbone en matière organique, à l'instar des organismes à proximité des monts hydrothermaux[5].

Phylogénétique[modifier | modifier le code]

Relativement à certains éléments morphologiques et génétiques, on distingue des espèces cousines comme H. gingivalis, bien que H. mephisto serait génétiquement plus proche d'autres espèces encore non nommées. H. mephisto se démarquerait notamment par une « queue » mesurant entre 110 et 130 μm.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Mephisto, le ver des profondeurs terrestres » par Cécile Dumas publié sur le site sciencesetavenir.fr, 3 juin 2011.
  2. « Record de profondeur pour des "maîtres de l'inframonde" » par Hervé Morin publié sur le site lemonde.fr, 3 juin 2011.
  3. (en) « Nematoda from the terrestrial deep subsurface of South Africa » sur le site nature.com, 2 juin 2011.
  4. « La vie multicellulaire à des profondeurs impensables » publié sur le site radio-canada.ca, 2 juin 2011.
  5. (en) M. A. Lever, O. Rouxel, J. C. Alt, N. Shimizu, S. Ono, R. M. Coggon, W. C. Shanks, L. Lapham, M. Elvert, X. Prieto-Mollar, K.-U. Hinrichs, F. Inagaki et A. Teske, « Evidence for Microbial Carbon and Sulfur Cycling in Deeply Buried Ridge Flank Basalt », Science, vol. 339, no 6125,‎ , p. 1305-1308. (DOI 10.1126/science.1229240)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]