Gyrodon lividus

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Bolet livide, Bolet de l'Aulne

Gyrodon lividus, le Bolet livide, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Gyrodon dans la famille des Paxillaceae. Il est caractérisé par ses pores décurrents et son inféodation exclusive aux aulnes.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Gyrodon lividus (Bull.) Sacc., 1888[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus lividus Bull., 1791[1].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Deux Bolets livides. Le bleuissement des pores est mis en évidence.

Gyrodon lividus a pour synonymes[1]

  • Boletus brachyporus Pers., 1825
  • Boletus chrysenteron var. lividus (Bull.) Mérat, 1821
  • Boletus lividus var. alneti Lindgr., 1874
  • Boletus lividus Bull., 1791
  • Boletus rubescens Trog, 1839
  • Boletus rubrescens Trog (1839), 1839
  • Boletus sistotrema Fr., 1821
  • Boletus sistotremoides Fr., 1815
  • Gyrodon sistotremoides Opat., 1836
  • Suillus chrysenteron var. lividus (Bull.) Poiret, 1806
  • Uloporus lividus var. lividus (Bull.) Quél., 1886
  • Uloporus lividus (Bull.) Quél., 1886

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Le bolet livide a été initialement décrit par le mycologue français Pierre Bulliard en 1791 sous le nom de Boletus lividus, avant de recevoir son nom binomial actuel en 1888 par Pier Andrea Saccardo lorsqu'il l'a transféré dans le genre Gyrodon. Lorsque Saccardo a circonscrit le genre Gyrodon, il a inclus Boletus sistotremoides (publié par Elias Fries en 1815) comme espèce type. Rolf Singer a déterminé plus tard que le taxon de Fries était la même espèce que Gyrodon lividus. Auparavant, en 1886, Lucien Quélet avait créé le genre Uliporus avec Boletus lividus comme espèce type. La découverte de Singer a rendu le genre Uliporus obsolète et Boletus sistrotremoides est devenu synonyme de Gyrodon lividus.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Gyrodon est dérivé du grec ancien gyros "tourbillon" et odon "dent", tandis que l'épithète spécifique lividus signifie "couleur de plomb" en latin.

Noms vulgaires et vernaculaires[modifier | modifier le code]

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : bolet livide[2] ou bolet de l'aulne[3].

Description du sporophore[modifier | modifier le code]

Gyrodon lividus.

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques de Gyrodon lividus, le Bolet livide, sont les suivantes :

Son chapeau mesure de 3 à 15 cm, il est un peu visqueux, beige ochracé, jaune à jaune ochracé puis, avec l'âge, envahi de brun fauve[4].

L'hyménophore présente des tubes décurrents remarquablement courts, jaunes puis jaune verdâtre. Les pores sont jaunes, bleuissants au toucher[4].

Son stipe mesure 4 à 10 cm x 1 à 2,5 cm, jaune puis envahi de fibrilles brun-roux[4].

La chair est jaunâtre, légèrement verdissante à la coupe, roussâtre dans le pied. Sa saveur est douce et son odeur est faible, un peu acidulée[4].

Caractéristiques microscopiques[modifier | modifier le code]

Ses spores mesurent 5 à 6,5 μm x 3,5 à 5 μm, elles sont ovoïdes ou elliptiques[4].

Variétés et formes[modifier | modifier le code]

Illustration de Gyrodon lividus.

Selon MycoBank (13 février 2024)[1] :

  • Gyrodon lividus subsp. alneti Lindgr.
  • Gyrodon lividus subsp. labyrinthicus (Fr.) Sacc., 1888
  • Gyrodon lividus subsp. lividus
  • Gyrodon lividus var. labyrinthicus (Fr.) Sacc., 1888
  • Gyrodon lividus var. lividus

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Il s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant uniquement sous les aulnes (Alnus sp.), dans des milieux humides[4].

L'association stricte du Bolet livide avec les aulnes est importante : les aulnaies sont des milieux fragiles, à protéger, dans lesquels la diversité des champignons (notamment les Alnicola), mais aussi celle des autres organismes vivants, est abondante et variée. L'installation du Bolet livide (ainsi que celle de Paxillus olivellus) dans une aulnaie trahit que celle-ci est en voie d'assèchement et trop riche et nitrates : elle est probablement en train de disparaitre[4].

Comestibilité[modifier | modifier le code]

Le Bolet livide n'est pas un champignon traditionnellement consommé. En outre, la possibilité de collecter des quantités suffisantes pour la consommation, en dehors des localités individuelles où les aulnes sont abondants, est rare. Il s'agit d'une espèce occasionnellement récoltée et consommée par des amateurs individuels, il n'y a pas d'effets toxiques documentés à la suite de sa consommation. Le Bolet livide peut être considéré comme comestible sans intérêt[5].

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

Le Bolet lignicole (Buchwaldoboletus lignicola) a parfois des pores décurrents, mais il pousse sur bois.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 13 février 2024
  2. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 13 février 2024
  3. « MycoDB : Fiche de Gyrodon lividus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  4. a b c d e f et g Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  5. (it) Nicola Sitta, Paolo Davoli, Marco Floriani, Edoardo Suriano, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »