Gummo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 18 janvier 2020 à 19:15 et modifiée en dernier par Bot de pluie (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Gummo est un film américain indépendant. Il s'agit du premier long-métrage écrit et réalisé par Harmony Korine en 1997. Harmony Korine est aussi connu pour avoir participé en 1995 à l'écriture du film Kids de Larry Clark et à celle de Ken Park en 2002, du même réalisateur.

Tournage

La plus grande partie du film est tournée à Nashville (Tennessee) avec des acteurs débutants ou très peu expérimentés. Les moyens techniques utilisés sont rudimentaires et le réalisateur amplifie encore l'effet amateur en accentuant volontairement les bougés ou les surexpositions. Le titre du film semble faire référence à Gummo Marx, le moins connu des Marx Brothers qui quitta la scène avant la célébrité du groupe.

Synopsis

Le film raconte la vie des habitants de Xenia, dans l'Ohio, qui furent traumatisés par une tornade qui frappa leur ville, événement inspiré de l'éruption de tornades du Super Outbreak d'. Un des premiers plans du film montre un chien mort accroché à une antenne de télévision, sur le toit d'une maison.

Le film s'attache plus particulièrement à la vie de deux adolescents livrés à eux-mêmes, Solomon et Tummler, qui passent leur temps à tuer des chats pour les vendre à un boucher ou à sniffer de la colle. Sans véritable intrigue, d'autres personnages tout aussi marginaux et déjantés émaillent le récit, comme deux sœurs aux cheveux décolorés ou encore la famille qui encourage ses enfants à faire des combats de boxe dans leur cuisine, le tout avec toujours de nombreuses canettes de bière. Un autre garçon, portant de grandes oreilles de lapin, Bunny Boy, traverse le film d'une manière énigmatique, jouant de l'accordéon ou urinant du haut d'un pont sur les voitures.

Entre images de violence gratuite et moments de la vie quotidienne étrangement décalés, le réalisateur met en scène des Américains en perte de repères. Le film semble rendre hommage aux oubliés de la société américaine et une certaine poésie se dégage, soutenue par une bande-son hétéroclite, mêlant à la fois des ballades traditionnelles américaines à la musique Metal. Clin d'œil au public, Harmony Korine se glisse même dans son propre film, en incarnant un jeune homme complètement saoul, réclamant désespérément de l'affection mais sans recevoir ce qu'il attend de l'autre personnage...

Images crues qui font "vrai", pas ou peu de maquillage pour plus de réalisme, des costumes au plus près de la réalité (créés par Chloé Sévigny), décors vraisemblables de lieux délabrés ou de maisons insalubres, problèmes sociaux récurrents à l'intérieur des familles  : tout y est pour décrire la misère sociale au sein du pays qui était la première puissance économique mondiale dans les années 1990. Le tour de force du réalisateur est de, malgré toute cette misère, montrer ses personnages sous un jour différent. Harmony Korine rend ses personnages attachants, pour lesquels on éprouve facilement de la compassion en étant directement confronté à leurs situations. Il s'agit d'un film coup de poing, qui ne laisse pas indifférent.

Fiche technique

  • Durée 1 h 35
  • Sortie en France :
  • Interdit aux moins de 16 ans

Distribution

Analyse du film

Sorti assez confidentiellement dans de nombreux pays, Gummo a tout de même obtenu une certaine notoriété de par l'originalité de sa facture et de son propos et a acquis le statut de film culte. Il met l'accent sur les aspects trash des personnes qui sont filmées, mais sans jamais s'en moquer. Il mélange les styles entre reportage réaliste, proche du film de famille en 8 mm, et essai d'inspiration surréaliste.

C'est un film d'avant-garde pour le cinéma américain.

Notes et références

Liens externes