Granius Flaccus

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Granius Flaccus
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Biographie
Naissance
Décès
Date et lieu inconnusVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine tardive (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
InconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Granii (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Granius Flaccus (floruit Ier siècle av. J.-C.) est un antiquaire et érudit en droit et en religion romains. Il a peut-être vécu à l'époque de Jules César et Auguste.

Érudit religieux[modifier | modifier le code]

Granius a rédigé le livre De indigitamentis (Sur les formes de l'Adresse), qui porte sur les indigitamenta, c'est-à-dire des recueils pontificaux qui contenaient les formules de prières ou les listes de divinités, les livres servaient donc de références lors des invocations[1],[2],[3]. Granius dédie son ouvrage à Jules César, comme son contemporain Varron l'a fait pour son Antiquitates Divinae[4]. Le titre est emprunté d'une citation du grammairien du IIIe siècle av. J.-C. Censorin[5]. Macrobe cite Granius et Varron comme des autorités sur la religion[6].

Les Pères de l'Église utilisent les textes de Granius comme sources sur l'ancienne religion romaine. Arnobe, par exemple, réfère à lui quatre fois[note 1] dans son livre Contra Paganos, juste après Varron par le nombre de citations. Ce dernier est cité autant de fois que l'érudit pythagoricien Nigidius Figulus et plus souvent que Cicéron. Arnobius laisse croire qu'il connaît les ouvrages d'Aristote de façon indirecte et cite Granius comme intermédiaire au moins une fois. Granius, selon lui, démontre que Minerve est pareille à Luna et identifie les nundines aux muses[7].

Granius a soutenu que les genius et les lares sont identiques[8]. Il partageait l'opinion de Varron que les res divina (en) d'Apollon et de Liber Pater étaient célébrées sur le mont Parnasse[9]. Parfois, il est impossible de savoir si « Flaccus » désigne Verrius Flaccus ou bien Granius Flaccus.

Juriste[modifier | modifier le code]

Granius est cité comme une autorité en droit romain dans le Digeste de Justinien, où il est rapporté qu'il a écrit un traité sur la loi papirienne telle qu'appliquée par le pontifex Gaius Papirius. Une mention dans les écrits de Cicéron sur les écrits de Papirius remonte à 46 av. J.-C[note 2]. Le ius Papirianum explique les lois des rois de Rome (Leges regiae), qui étaient sacrées et exigeaient la connaissance des archives pontificales. L'intérêt de Granius pour les aspects religieux et légaux de son époque s'explique facilement grâce à cet éclairage[10],[11]..

Il n'existait peut-être pas de recueil des leges regiae avant cette époque ; l'existence d'un ius Papirianum remonte aux publications de Granius au début du règne d'Auguste[12]. Pour cette raison, il était peut-être un juriste de grande réputation, au contraire de ce que laisse penser le très faible nombre de fragments de ses publications[13],[14].

Le point de droit cité dans le Digeste sert à distinguer une petite amie (amica) d'une concubine telle que définie par la loi (concubina). Granius explique que pellex (ou paelex), dérivé du mot grec pallakis, est devenu à l'usage le mot pour parler d'une femme qui couche régulièrement avec un homme qui est légalement marié (uxor)[15],[16].

Ce Granius est parfois confondu avec Granius Licinianus (en), mais ce dernier est le plus souvent daté de l'époque d'Hadrien.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Granius Flaccus » (voir la liste des auteurs).

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Quatre fois de façon certaine et une fois par « Flaccus », mais c'est peut-être Verrius Flaccus.
  2. Cicéron ne mentionne pas explicitement Granius ou le livre, il s'agit d'inférences.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Mary Beard, J. A. North et S. R. F. Price, Religions of Rome : A History, vol. 1, Cambridge University Press, , p. 152
  2. (en) Matthias Klinghardt, « Prayer Formularies for Public Recitation: Their Use and Function in Ancient Religion », Numen, vol. 46,‎ , p. 44
  3. (en) William Warde Fowler, The Roman Festivals of the Period of the Republic, Londres, , p. 89
  4. (de) Eleanor G. Huzar, « Emperor Worship in Julio-Claudian Egypt », Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, vol. II.18.5,‎ , p. 3106
  5. Censorin, « De Die Natali Liber » « in libro quem ad Caesarem de indigitamentis scriptum reliquit » (traduction en français)
  6. Macrobe, Saturnalia, 1.18.4.
  7. (en) George E. McCracken, Arnobius of Sicca : The Case Against the Pagans, Newman Press, , p. 35, 36, 216, 221–222, 258 et 364–365. Le passage sur Aristote, Minerve et Luna se trouve dans la section 3.6.
  8. Censorin, 3.2.
  9. Macrobe, Saturnalia, 1.18.4. Consulter cette édition : (en) Bill Thayer, « Saturnalia ».
  10. (en) Alan Watson, Legal Origins and Legal Change, Hambledon Press, , p. 113
  11. (en) Herbert Jennings Rose, A Handbook of Latin Literature, Londres, (réimpr. 1996), p. 29–30
  12. (en) A. Arthur Schiller, Roman Law : Mechanisms of Development, Mouton, , p. 140–143
  13. (en) Gloria Ferrari, Figures of Speech : Men and Maidens in Ancient Greece, University of Chicago Press, , p. 307
  14. (en) Henry John Roby, An Introduction to the Study of Justinian's Digest, Cambridge University Press, , cxxiv
  15. (en) Herbert Jennings Rose, A Handbook of Latin Literature, Londres, (réimpr. 1996), p. 29
  16. Digeste, 50.16.144 : Granius Flaccus in libro de iure Papiriano scribit pellicem nunc volgo vocari, quae cum eo, cui uxor sit, corpus misceat: quosdam eam, quae uxoris loco sine nuptiis in domo sit, quam pallakyn Graeci vocant.

Liens externes[modifier | modifier le code]