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Gouvernement Churchill III

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Le gouvernement Churchill (3) (en anglais : third Churchill Ministry est le 77e gouvernement du Royaume-Uni, qui débute le 26 octobre 1951 jusqu’au 5 avril 1955. Dirigé par le Premier Ministre Winston Churchill, qui fut déjà à cette responsabilité entre 1940 et 1945, lors d’un gouvernement d’unité nationale. Il succède au gouvernement Attlee, premier gouvernement majoritaire du Parti travailliste.

Gouvernement Churchill (3)
(en) Third Churchill Ministry

Royaume-Uni

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Premier ministre Winston Churchill.
Monarque George VI (1951-1952)
Elisabeth II (1952-1955)
Premier ministre Winston Churchill
Élection
Législature 40e
Formation
Fin
Durée 3 ans, 5 mois et 10 jours
Composition initiale
Parti politique Tories
Ministres 15
Représentation
Chambre des communes
321  /  625
Drapeau du Royaume-Uni

Accès au pouvoir[modifier | modifier le code]

Le gouvernement Churchill (3) est formé après la victoire du Parti conservateur aux élections générales britanniques de 1951, mettant fin à une période de six années au sein de l’opposition. Il dispose de 321 sièges, dont 302 du Parti conservateur, ainsi que 19 du Parti national-libéral, qui s’était allié avec les conservateurs.

Dans leur programme, Le Royaume-Uni fort et libre[1], les Conservateurs ont décidé de ne pas toucher aux mesures mises en place durant le gouvernement Attlee, comme la sécurité sociale ou le système de santé, mais se sont engagés à ne pas nationaliser de nouvelles entreprises et ont attaqués le Labour pour une sortie trop lente de l’économie de guerre.

Membres[modifier | modifier le code]

Cabinet initial[modifier | modifier le code]

Fonction Titulaire Parti
Premier ministre
Premier lord du Trésor
Secrétaire d’État à la Défense
Winston Churchill Conservateur
Lord grand chancelier Gavin Simonds (1er vicomte Simonds) Conservateur
Lord président du Conseil
Leader de la Chambre des Communes
Frederick Marquis (1er comte de Woolton) Conservateur
Lord du sceau privé
Leader de la Chambre des Lords
Robert Gascoyne-Cecil (5e marquis de Salisbury) Conservateur
Chancelier de l’Échiquier Rab Butler Conservateur
Secrétaire d’État aux Affaires étrangères Anthony Eden Conservateur
Secrétaire d’État à l’Intérieur
Secrétaire aux affaires galloises
David Maxwell Fyfe Conservateur
Secrétaire d’État aux Colonies Oliver Lyttelton Conservateur
Secrétaire d'État aux Relations du Commonwealth Hastings Lionel Ismay Conservateur
Ministre de l’Énergie Frederick Leathers Conservateur
Ministre de la Santé Harry Crookshank Conservateur
Ministre du Logement et du Gouvernement Local Harold Macmillan Conservateur
Secrétaire d'État à l'Emploi Walter Monckton Conservateur
Trésorier Général Frederick Lindemann Conservateur
Secrétaire d'État pour l'Écosse James Stuart Conservateur}

Politique menée[modifier | modifier le code]

Affaires sociales et culturelles[modifier | modifier le code]

Même si le programme de Churchill n’est pas axé sur la protection sociale, de nombreuses mesures sont prises par son gouvernement pour continuer les chantiers engagés par le gouvernement Attlee. Une des premières lois vise à indemniser des ouvriers touchés par la pneumonie, au travers du tout récent National Health Service.

La première réforme importante est la Miners’ Welfare Act 1952 [2] qui entraîne des modifications majeures pour la sécurité sociale des mineurs. Cette réforme est le fruit d’un accord entre l’État et les syndicats de l’industrie minière, et vise à séparer la sécurité sociale des mineurs du reste des travailleurs.

Néanmoins, le National Health Service Act de 1952 vient introduire un reste à charge pour les soins médicaux, fut largement critiqué par l’opposition travailliste, et notamment par le créateur du NHS, Nye Bevan, qui dénonce alors la «mort de la santé gratuite» [3]. D’autre part, le gouvernement engage une revalorisation des pensions de retraite, notamment celles des vétérans, comme promis dans le programme des conservateurs, ainsi que des allocations familiales pour relancer la natalité d’après-guerre.

Affaires Économiques[modifier | modifier le code]

Au-delà des travaux publics engagés pour relancer l’activité économique après la Seconde guerre mondiale, ainsi que de la revalorisation des salaires des officiers de justice en 1952, la principale politique économique du gouvernement conservateur est d’empêcher la nationalisation de nouvelles entreprises, critique principale du gouvernement Attlee durant les six années passées au sein de l’opposition.

C’est donc en mai 1953 que le gouvernement décide de revenir sur la nationalisation du secteur du fer et de l’acier, tout en créant une commission de contrôle pour surveiller que cette privatisation se passe sans problèmes. Cette privatisation durera jusqu’en 1967 où les travaillistes vont réengager un processus de nationalisation du secteur.

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Programme Conservateurs 1951 »,
  2. (en) W. John Morgan, The Miners’ Welfare Fund in Britain 1920-1952, vol. 24, Social Policy & Administration, (lire en ligne), p. 199-211
  3. (en) « Saving £20m. On Health Costs. », The Times,‎ , p. 6.