Frans Pretorius

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Frans Pretorius (né le 31 juillet 1973 à Johannesbourg) est un physicien sud-africain et canadien, spécialisé dans les simulations informatiques en astrophysique et les solutions numériques des équations de champs d'Einstein. Il est professeur de physique à l'université de Princeton et directeur de la Princeton Gravity Initiative.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pretorius a obtenu un B.Sc. en génie informatique en 1996 et un M.Sc. en physique en 1999 à l'université de Victoria, pour une thèse intitulée Topics in Black Hole Physics supervisée par Werner Israel. Il a soutenu son Ph. D. intitulé Numerical simulations of gravitational collapse en 2002 sous la direction de Matthew Choptuik à l'université de la Colombie-Britannique[1]. Pour sa thèse de doctorat sur la simulation numérique de l'effondrement gravitationnel, Pretorius a reçu le prix Nicholas Metropolis de 2003 de la Société américaine de physique[2]. De 2002 à 2005, il a été boursier Richard Chase Tolman au California Institute of Technology. Il est ensuite devenu professeur assistant en 2005 à l'université de l'Alberta et en 2007 professeur à l'université de Princeton.

Recherche[modifier | modifier le code]

Les recherches de Pretorius portent sur les simulations numériques en théorie de la relativité générale, en particulier sur l'effondrement gravitationnel, la collision et les fusions de trous noirs et l'émission consécutive d'ondes gravitationnelles. Il a développé de nouvelles méthodes de maillages adaptatifs, qui sont utilisées dans le raffinement de maillage adaptatif pour les systèmes couplés elliptiques-hyperboliques[3].

Pretorius a étudié numériquement les possibilités et les signatures de petits trous noirs dans des collisionneurs de particules tels que le Grand collisionneur de hadrons (LHC)[4]. Des trous noirs petits peuvent être formés dans des énergies de collision très élevées[5], l'énergie requise pourrait alors être inférieure d'un facteur 2,3 à ce que l'on supposait auparavant ; mais de telles énergies sont très au delà des capacités du LHC. Avec Abhay Ashtekar et Fethi Ramazanoğlu, Pretorius a étudié l'évaporation de trous noirs en 2D[6]. Pretorius et ses collaborateurs ont étudié numériquement la collision à haute énergie de deux trous noirs[7].

Récompenses et honneurs[modifier | modifier le code]

Pretorius a été Sloan Fellow en 2010 et il a reçu en 2010 le Prix Aneesur Rahman de physique numérique. En 2011, il a été élu Fellow de l'American Physical Society. En 2017, il a reçu le prix des nouveaux horizons en physique pour le développement du premier programme informatique capable de simuler le mouvement en spirale et la fusion de deux trous noirs ; en 2017, cinq autres physiciens de deux groupes différents se sont partagé le prix pour un travail effectué indépendamment de Pretorius[8]. En 2013, il est un des récipiendaires du prix Blavatnik de jeunes chercheurs. En 2021, il a reçu, avec Alessandra Buonanno, Thibault Damour et Saul Teukolsky la Médaille Dirac du CIPT[9]. En 2022, il est conférencier invité à délivrer une conférence plénière au congrès international des mathématiciens virtuel de Saint- Pétersbourg.

Publications (sélection)[modifier | modifier le code]

  • Frans Pretorius, « Evolution of Binary Black-Hole Spacetimes », Physical Review Letters, vol. 95, no 12,‎ , p. 121101 (DOI 10.1103/physrevlett.95.121101, arXiv gr-qc/0507014, S2CID 24225193)
  • Frans Pretorius, « Binary Black Hole Coalescence », dans Monica Colpi, Piergiorgio Casella, Vittorio Gorini, Ugo Moschella, Andrea Possenti (éditeurs), Physics of Relativistic Objects in Compact Binaries: from Birth to Coalescence, Springer, coll. « Astrophysics and Space Science Library », , 378 p. (ISBN 978-1-4020-9264-0), p. 305-369.
  • Steven Gubser et Frans Pretorius, The little book of black holes, Princeton University Press, coll. « Science Essentials », , 200 p. (ISBN 9780691163727).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Frans Pretorius », sur le site du Mathematics Genealogy Project.
  2. « Prize Recipient », www.aps.org de la Société américaine de physiue.
  3. Frans Pretorius et Matthew W. Choptuik, « Adaptive mesh refinement for coupled elliptic-hyperbolic systems », Journal of Computational Physics, vol. 218, no 1,‎ , p. 246–274 (DOI 10.1016/j.jcp.2006.02.011, arXiv gr-qc/0508110).
  4. William E. East et Frans Pretorius, « Ultrarelativistic Black Hole Formation », Physical Review Letters, vol. 110, no 10,‎ , article no 101101 (DOI 10.1103/physrevlett.110.101101, arXiv 1210.0443).
  5. Matthew W. Choptuik et Frans Pretorius, « Ultrarelativistic Particle Collisions », Physical Review Letters, vol. 104, no 11,‎ (DOI 10.1103/physrevlett.104.111101, arXiv 0908.1780).
  6. Abhay Ashtekar, Frans Pretorius et Fethi M. Ramazanoğlu, « Surprises in the Evaporation of 2D Black Holes », Physical Review Letters, vol. 106, no 16,‎ , article no 161303 (DOI 10.1103/physrevlett.106.161303, arXiv 1011.6442).
  7. Ulrich Sperhake, Vitor Cardoso, Frans Pretorius et Emanuele Berti, « High-Energy Collision of Two Black Holes », Physical Review Letters, vol. 101, no 16,‎ , article no 161101 (DOI 10.1103/physrevlett.101.161101, arXiv 0806.1738).
  8. Rachel Gaal, « APS Fellows Awarded Breakthrough Prizes in Silicon Valley », APS News, aps.org, .
  9. « ICTP – Dirac Medallists 2021 », www.ictp.it.

Liens externes[modifier | modifier le code]