Franklinphilite

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Franklinphilite
Catégorie IX : silicates[1]
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (K,Na)4(Mn2+,Mg,Zn)48(Si,Al)72(O,OH)216 · 6H2O
Identification
Couleur brun foncé, noir
Système cristallin triclinique
Clivage imparfait/faible (001)
Cassure micacée
Habitus aplati - formes en feuillets comme les micas. Radial - Les cristaux rayonnent à partir d'un centre sans produire de formes stellaires (comme la stibnite).
Échelle de Mohs 4
Trait brun clair
Éclat résineux, cireux, gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,545(5), nβ = 1,583(3), nγ = 1,583(3)
Biréfringence δ = 0,038 ; biaxiale (-)
2V : 10° (mesuré)
Pléochroïsme fort
X = jaune pâle, Y = Z = brun foncé.
Dispersion optique r > v distincte. La description du type indique que la dispersion n'a pas été détectée.
Fluorescence ultraviolet non
Transparence translucide, opaque
Propriétés chimiques
Densité 2,6 - 2,8 g/cm3 (mesurée), 2,66 g/cm3 (calculée)
Propriétés physiques
Radioactivité à la limite du détectable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La franklinphilite est un minéral rare de la famille des phyllosilicates (groupe de la stilpnomélane (en)). On ne l'a trouvée que dans trois localités, les mines Franklin et Sterling Hill à Franklin (comté de Sussex, New Jersey, États-Unis) en 1992[2],[3], à Rheinwald (canton des Grisons, Suisse) en 2011[4] et dans le comté de Gwynedd (Pays de Galles, Royaume-Uni) en 2013[5].

Composition chimique[modifier | modifier le code]

La franklinphilite a une formule chimique idéale de K4(Mn)48(Si,Al)72(O,OH)216n(H2O) (le nombre n des molécules d'eau varie autour de 6)[6]. La formule indiquée est (K,Na)4(Mn2+,Mg,Zn)48(Si,Al)72(O,OH)216· 6H2O[7],[8].

Structure[modifier | modifier le code]

Comme tout phyllosilicate, la franklinphilite est composée de longues feuilles plates de tétraèdres liés par silicium-oxygène et aluminium-oxygène, délimitées par une couche octaédrique contenant du potassium ou du manganèse et est isostructurale avec la lennilienapéite[9].

Propriétés physiques[modifier | modifier le code]

La franklinphilite de couleur brun foncé à noire, possède un éclat vitreux à légèrement résineux. Elle est relativement cassante avec une dureté d'environ 4 sur l'échelle de Mohs et se clive imparfaitement le long du plan {001}. La densité du minéral varie en raison des impuretés qui se mesure de 2,6 à 2,8 g/cm3 par rapport à la valeur calculée de 2,66 g/cm3[6]. Elle est translucide à presque opaque, translucide en lame mince et présente un trait brun clair. Son pléochroïsme est distinctif avec X = jaune pâle et Y,Z = brun foncé. La dispersion optique n'a pas été détectée et aucune fluorescence évidente sous rayonnement ultraviolet n'a été observée[6],[10].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1938, C. Osborne Hutton a décrit un membre manganéen de stilpnomélane et a supposé à tort qu'il s'agissait de parsettensite. Il a plus tard été décrit en 1984 par Pete J. Dunn, Donald R. Peacor et William B. Simmons comme un stilpnomelane à dominante Mn similaire à la parsettensite. Le nom de franklinphilite a été reporté en raison de la présence de seulement 34 % molaire de l'élément terminal théorique de manganèse, ce qui en fait une espèce dominante de manganèse par pluralité. En 1992, la franklinphilite a été réexaminée par Dunn, Peacor et Shu-Chu Su et a reçu son nom reconnu par l'Association internationale de minéralogie[6] et son symbole de Fkp[7]. Bien que tous les spécimens de franklinphilite proviennent exclusivement du dépotoir minier de Buckwheat pit, les grandes quantités de silicates de manganèse de la région induisent une forte probabilité d'y trouver d'autres assemblages[6]. Le nom combine celui de la localité type (Franklin) et le grec φίλος / phílos (« ami »)[2]. L'allusion vise les mines de Franklin et de Sterling Hill et les géologues, minéralogistes et collectionneurs, amis du lieu, ayant contribué à la compréhension de la région[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a et b (en) « Franklinphilite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  3. (en) Mark Ivan Jacobson, « The Where of Mineral Names: Franklinfurnaceite and Franklinphilite, Franklin, Hardyston Township, Sussex County, New Jersey », Rocks & Minerals, vol. 96, no 2,‎ , p. 183–186 (ISSN 0035-7529 et 1940-1191, DOI 10.1080/00357529.2021.1848226, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Tanatz Alp, Splügen, Rheinwald, Viamala Region, Grisons, Switzerland », sur Mindat.org
  5. (en) « Mineral Database - Mineralogy of Wales », sur Museum Wales (consulté le )
  6. a b c d e et f (en) Pete J. Dunn, Donald R. Peacor et Shu-Chun Su, « Franklinphilite, the manganese analog of stilpnomelane, from Franklin, New Jersey », Mineralogical Record, vol. 23,‎ , p. 465-468 (lire en ligne [PDF])
  7. a et b (en) « Franklinphilite », sur Mindat.org (consulté le )
  8. (en) « Franklinphilite Mineral Data », sur Webmineral (consulté le )
  9. (en) Pete J. Dunn, Donald. R. Peacor et William B. Simmons, « Lennilenapeite, The Mg-Analogue Of Stilpnomelane, And Chemical Data On Other Stilpnomelane Species From Franklin, New Jersey », Canadian Mineralogist, vol. 22,‎ , p. 259-253 (lire en ligne [PDF])
  10. (en) James Dwight, Dana's new mineralogy : the system of mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, New York : Wiley, (ISBN 978-0-471-19310-4, lire en ligne)