Fours à chaux de Liré

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Les fours à chaux de Liré sont une série de plusieurs générations de fours à chaux ayant existé à Liré, commune déléguée de la commune d'Orée d'Anjou, dans le département de Maine-et-Loire en région Pays de la Loire.

Il s'agit du four à chaux médiéval des Garennes, du four de Sainte-Marie aux Garennes, des fours des Léards et du four au bas du bourg.

État, accès, visibilité[modifier | modifier le code]

Aucun des fours à chaux ne subsiste aujourd'hui. Les fours de la Garenne et des Léards se trouvaient à l'emplacement du lieu-dit le Fourneau et de l'entreprise Charier, qui exploite la carrière de calcaire[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le four à chaux médiéval des Garennes[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Le four médiéval des Garennes est mentionné par les seigneurs de Liré au cours des XVe au XVIIIe[2]. Le dictionnaire historique du Maine-et-Loire de Célestin Port décrit qu'à la Révolution, la paroisse de Liré était «  écrasée d'impôts, surchargée de mendiants, sans autre industrie qu'un petit four à chaux...»[3].

Destruction (1799)[modifier | modifier le code]

Selon Robert Brevet[4], four médiéval était administré en 1799 par Pierre Meslin et a été détruit lors du séisme survenu dans le marais breton le [5],[6]. Pierre Meslin serait alors parti créer un nouveau four à chaux au Fossé-Neuf, sur la commune voisine de Bouzillé.

Le four à chaux Sainte-Marie, aux Garennes[modifier | modifier le code]

Origines, fonctionnement (1805 - 1858)[modifier | modifier le code]

Le premier four à chaux des Garennes est remplacé par un ouvrage plus important en 1805, dirigé par certain M. Beduneau[7] et qui a fonctionné jusqu'en 1858[8].

Réutilisation (1963 - ?)[modifier | modifier le code]

Four à chaux Sainte Marie près des Léards
Four à chaux Sainte Marie près des Léards, première moitié du XXe siècle.

Plus d'un siècle plus tard, en 1963, le propriétaire loue le four de Sainte-Marie et les carrières à la Société de Produits Chimiques de la Grande Paroisse[9]. L'entreprise Charier[10] fait procéder au nivelage du terrain sur le territoire de l'ancien village des Garennes, alors inhabité ; des routes d'accès sont créées et un concasseur est placé au sommet du four[11].

Destruction[modifier | modifier le code]

Le four à chaux Sainte-Marie, aux Garennes, est détruit en 1981[12].

Les fours des Léards[modifier | modifier le code]

  • Ceux de Jacques Vidié, construits en 1827
  • Ceux repris et/ou construits par Victor Duhoux en 1833, puis son décès en 1862 administrés par sa femme et sa fille, puis par Aimé Oger devenu mari de sa fille en 1887, jusqu'à leurs décès en 1914 et 1915
  • Arrêt d'exploitation vers 1900 ou 1914/1915
  • Destruction en 1962

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Quant au four dit du bas du bourg, il aurait pu se trouver place des chaudronniers, sur la route entre Liré et Saint-Laurent des Autels. Ceci reste à confirmer.
  2. Brevet 1992, p. 170

    « (...) les déclarations des seigneurs de Liré faites au XV XVI XVII XVIIIe siècles, à leurs suzerains de Chasteauceaux, mentionnent toujours leurs "Fourneaux à faire chaux des Garennes. »

  3. Ceslestin Port 1876, p. 17
  4. Brevet 1992, p. 170

    « Après la Révolution, un certain Pierre Meslin, chaufournier venu de Montjean, dirigeait le four médiéval des Garennes. En 1799, un tremblement de terre fit s'écrouler l'antique bâtiment Meslin partit alors à Bouzillé pour créer une nouvelle entreprise au Fossé-Neuf »

  5. . Limasset, Jean Claude, Limasset, Odette et Martin, Jean-Clément, « Histoire et étude des séismes », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 99 « 2 »,‎ , p. 97-116
  6. Pas de trace des dégâts subis à Liré dans les sources sur séisme de 1799 consultées à ce jour, néanmoins
  7. Patronyme Beduneau non retrouvé à Liré ni sur la commune voisine de Bouzillé. Les familles Bodineau et Badineau sont attestés (consultation des registres d'état civil de ces communes, archives du Maine-et-Loire) mais pas de lien établi avec un dirigeant de four à chaux.
  8. Brevet 1992, p. 170

    « Pour remplacer le four détruit en 1799, un second ouvrage beaucoup plus important fut élevé aux Garennes en 1805 et mis en exploitation sous la direction de M. Beduneau. (...) Ce four, dit « de Sainte-Marie », fonctionna jusqu'en 1858 où il fut définitivement éteint. »

  9. If faut probablement lire Société chimique de la Grande Paroisse, aujourd'hui GPN
  10. Brevet n'explique pas quels sont les liens entre la Société chimique de le Grande Paroisse et l'entreprise Charier. Cette dernière exploite toujours le site.
  11. Brevet 1992, p. 176

    « C'est en 1963 que M. Gallard loua le four de Sainte-Marie et les carrières qui joignaient la route de la Vallé à l'importante Société de Produits Chimiques de la Grande Paroisse, dont le siège social est à Paris, venant de construire à Montoir-de-Bretagne, non loin de la Rafiinerie de Pétrole de Donges, un vaste complexe chimique. Là sont fabriqués, à partir du gaz résiduaire de la raffinerie et de calcaire liréen, de l'ammonique, de l'acide nitrique, des engrais de nitrate d'ammonium et des matières plastiques. Aussitôt après l'achat, les bulldozers et les pelleteuses de l'entreprise Charrier de Montoir procédèrent au nivelage du terrain où s'élevait le village inhabité des Garennes et à l'établissement d'une route d'accès partout de la carrière jusqu'à un premier concasseur placé au sommet du four. Après avoir été broyé dans un second appareil, le calcaire était acheminé vers l'usine de Montoir par des camions constituant un véritable pont routier. Peu de temps après, ces installations provisoires furent remplacées par du matériel moderne, concasseurs géants, trémies de chargement des camions, etc C'est à ce moment que les quelques maisons des Garennes disparurent pour faire place à des plates-formes portant les appareils utilisés »

  12. Brevet 1992, p. 176

    « En 1981, l'entreprise Charrier voulait agrandir son exploitation décida la démolition du four à chaux. Une puissante pelleteuse, sapant, creusant la maçonnerie, vint rapidement à bout de la rampe d'accès et des vieilles tours qui offrirent pourtant une résistance étonnante »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Les Duhoux : deux générations de propriétaires de fours à chaux à Liré (1833-1914) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. 104 « Mines, Carrières et sociétés dans l'histoire de l'Ouest de la France », no 3,‎ , p. 133-138 (lire en ligne)
  • Robert Brevet (trad. André Sarazin, préf. Jean Sauvage, ill. René Claveyrolas), Le petit Liré de Joachim Du Bellay : son histoire, Maulévrier, Hérault, , 222 p., p. 170-176
  • Bernard Perrouin, « Les fours à chaux du pays d'Ancenis », Histoire et Patrimoine au Pays d'Ancenis, no 2,‎ , p. 11
  • Célestin Port, Dictionnaire historique de Maine-et-Loire, édition originale (1876-78) (lire en ligne), article Liré

Liens externes[modifier | modifier le code]