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Fondamentalisme islamique dans le nord du Nigeria

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Le fondamentalisme islamique se définit par l'adhésion à une interprétation fondamentaliste de l'Islam, souvent marquée par une propension à utiliser la violence comme moyen d'atteindre des objectifs politiques, notamment à travers le djihadisme. Dans le contexte contemporain, cette forme de fondamentalisme au nord du Nigeria est manifestée par l'insurrection de Boko Haram et les activités de prosélytisme menées par des groupes salafistes comme la société Izala[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier embrasement extrémiste enregistré dans ce qui constitue actuellement le nord du Nigeria remonte au XIVe siècle, sous l'égide du sultan de Kano, Ali Yaji. Cette période a atteint son paroxysme lors de la bataille de Santolo, marquant la transformation des royaumes Habe-Haoussa en sultanats islamiques. Au XIXe siècle, la communauté peule, sous la conduite d'Ousman dan Fodio, a renversé nombre de ces sultanats au cours d'une nouvelle campagne du djihad, instaurant à leur place le califat de Sokoto, d'une orientation plus rigoriste. Sous le califat, l'émergence progressive du mysticisme islamique à travers les confréries soufies a modéré certaines des tendances les plus rigides observées au sein du premier califat.

Après la pacification du nord du Nigéria par les Britanniques, ces derniers ont maintenu la plupart des institutions indigènes du califat de Sokoto intactes, incluant ses émirats associés aux ordres soufis. Dans les années 1960, l'ancien Grand Qadi du nord du Nigéria, Abubakar Gumi, et Isma'il bn Zakariyya, soutenus par des organisations wahhabites d'Arabie saoudite, ont fondé le Jamatul Izalatul Bidia Wa Ikhamatul Sunnah.

Les mouvements tels que Boko Haram et Ansaru ont émergé sous l'influence marquée du zèle religieux de Gumi, lié à l'Izalatul Bidi'a Wa Ikamatul Sunnah.

Izala[modifier | modifier le code]

Izala fut la première organisation islamiste des temps modernes à prôner ouvertement une transformation militante des institutions dans le nord du Nigéria, conforme aux interprétations fondamentalistes de l'Islam. Fondée officiellement en 1978 avec le soutien financier de l'Arabie saoudite, elle se divisa entre la vision ikhwaniste-qutbiste, plus militante, et la vision maududiste, plus politique. Les ikhwanistes s'inspirèrent des enseignements du premier mouvement wahhabite Ikhwan ainsi que de Sayyid Qutb, justifiant le renversement violent des systèmes jugés non islamiques. En 2001, une faction des ikhwanistes se sépara pour former Boko Haram. La faction maududiste s'inspira des enseignements d'Abubakar Gumi et d'Abul A'la Maududi, prônant un jihad politique « intelligent » visant à minimiser toute perte de vies humaines de leur côté[2].

Boko Haram[modifier | modifier le code]

Boko Haram, le groupe djihadiste, a initié son insurrection par un soulèvement en 2009. Depuis lors, il a perpétré de multiples attaques causant la mort de milliers de personnes. À partir du milieu des années 2010, cette insurrection s'est propagée au-delà du Nigeria, touchant également le Cameroun, le Tchad, le Mali et le Niger.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ben Amara, « The Izala Movement in Nigeria: From Guiding the Muslim Ummah to Losing Authority » [archive du ] (consulté le )
  2. Malam Ibrahim Dauda, Sharrin Izala