Eugénie Shakhovskaya

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Eugénie Shakhovskaya
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Allégeance
Activité

Eugénie Mikhailovna Shakhovskaya (en russe : Евгения Михайловна Шаховская, née à Saint-Pétersbourg en 1889 et morte à Kiev en 1920) est une pionnière de l’aviation russe. Elle est la première femme pilote militaire, engagée durant la Première Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eugénie Shakhovskaya a de naissance le titre de princesse, par des liens de parenté avec Nicolas II[1]. Elle apprend à piloter à Gatchina avant de se perfectionner en Allemagne auprès de Vsevolod Abramovitch[2], et obtient son brevet de pilote en 1912[1] à Johannisthal (brevet no 274)[3]. Lors de la guerre italo-turque, elle postule auprès de l’armée italienne, sans succès[2]. Abramovitch meurt dans un accident aérien en 1913, alors que Shakhovskaya est aux commandes[4] ; se sentant coupable, elle décide d’arrêter de voler[5].

Elle s’intéresse cependant toujours à l’aviation, et finit par piloter à nouveau en 1914[5]. Au début de la Première guerre mondiale et avec la permission du tsar, elle rejoint l’armée impériale au sein du premier escadron aérien[6] avec le grade d’enseigne[5]. Elle est stationnée à Kaunas, alors à la frontière allemande[7]. Elle opère lors de reconnaissances aériennes ou de missions d’observation à partir de 1914[8], mais ses missions ne sont pas documentées[5]. De plus, des rumeurs autour de ses relations avec des gradés, ainsi que ses liens amicaux liés avec des aviateurs allemands quelques années plus tôt, la font suspecter de trahison ou d’espionnage[4],[2]. Shakhovsakaya est alors arrêtée et condamnée à mort, mais sa peine est commuée en détention à vie, soit parce qu’elle était enceinte à ce moment[2], soit par intervention du tsar[9].

Elle est libérée par les troupes bolchéviques en 1917 et rejoint Kiev, où elle travaille à la Tchéka[9]. À cette époque, elle souffre d’addiction à la morphine, et elle serait morte en 1920 lors d’un échange de tirs accidentel entre collègues, sous l’emprise de drogues ou d’alcool[2],[5].

Selon d’autres sources, elle serait morte en France en 1933 dans un hospice, après avoir épousé un officier allemand en 1918[10].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Karen Bush Gibson, Women Aviators: 26 Stories of Pioneer Flights, Daring Missions, and Record-Setting Journeys, Chicago Review Press, (ISBN 978-1-61374-540-3, lire en ligne), p. 97
  2. a b c d et e (en) Eileen F. Lebow, Before Amelia: Women Pilots in the Early Days of Aviation, Potomac Books, Inc., (ISBN 978-1-61234-225-2, lire en ligne), p. 153-154
  3. (de) Oskar Ursinus, « Flugtechnische Rundschau, Inland », Flugsport : Illustrierte technische Zeitschrift und Anzeiger für das gesamte „Flugwesen“, vol. 19,‎ , p. 728
  4. a et b (de) Peter Supf, Das Buch der deutschen Fluggeschichte, vol. 2 : Vorkriegszeit, Kriegszeit, Nachkriegszeit, Berlin, Klemm, , p. 197
  5. a b c d et e « Eugenie Shakovskaya » [archive du ], sur earlyaviators.com (consulté le )
  6. (en) Joan Macksey et Kenneth Macksey, The Book of Women's Achievements, Stein and Day, (ISBN 978-0-8128-1933-5, lire en ligne), p. 57
  7. (en) Pamela Robson, Wild Women: History's female rebels, radicals & revolutionaries, Allen & Unwin, (ISBN 978-1-74266-485-9, lire en ligne), p. 177
  8. Marie-Catherine Villatoux, « Femmes et pilotes militaires dans l’armée de l’Air. Une longue quête », Revue historique des armées, no 272,‎ , p. 12–23 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b (ru) « Женщина-пилот – это звучит гордо! Часть 1. На заре авиации - Senturia daily RU » [archive du ], sur web.archive.org,‎ (consulté le )
  10. (de) Peter Supf, Das Buch der deutschen Fluggeschichte, vol. 1, Stuttgart, , p. 491

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lorraine Kaltenbach et Clémenine Portier-Kaltenbach (historienne et journaliste), Championnes : Elles ont conquis l'or, l'argent, le bronze, Paris, Flammarion, coll. « Arthaud poche », , 25 p. (ISBN 978-2-0814-4497-3, lire en ligne), p. 51-56

Liens externes[modifier | modifier le code]