Eugène Rousseau (renseignement)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Eugène Rousseau est un membre du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage né le 26 janvier 1907 et décédé le 1er février 1986[1]. Accusé d'avoir été recruté par les services de renseignements yougoslaves (UDBA), il a été arrêté le 7 juillet 1969 et condamné à quinze années de prison. Il est finalement gracié par le président Pompidou.

Accusation[modifier | modifier le code]

Sous-officier de carrière, agent du SDECE depuis 1945, Eugène Rousseau aurait été approché entre 1956 et 1959 par les services yougoslave à Belgrade, alors qu'il était secrétaire au poste du SDECE sous couverture de secrétaire de l'attaché militaire adjoint à l'ambassade de France[2].

Les services spéciaux yougoslaves auraient retourné Eugène Rousseau en prétendant qu'ils possédaient des documents compromettants sur sa fille et en le menaçant mort.Rousseau aurait accepté et continué à renseigner l'UDBA dans ses fonctions suivantes, à Bucarest (où il occupait les mêmes fonctions qu'à Belgrade), à Bône en Algérie, où il était sous couverture de vice-consul, et à Paris lorsqu'il travaillait à la section du Moyen-Orient du SDECE[2].

Enquête[modifier | modifier le code]

Il commença à être suspecté dans le courant de 1967 à la suite de renseignements fournis par un transfuge yougoslave. Sa fille, entendue, reconnaît avoir été victime d'un chantage à Belgrade et avoir fourni aux Yougoslaves divers documents durant son séjour en Yougoslavie, alors qu'elle travaillait comme secrétaire de son père[2].

Détenu à la maison d'arrêt de la Santé, il est inculpé pour trahison et intelligence avec des agents d'une puissance étrangère[3].

La Cour de sûreté de l'État, juridiction compétente pour connaître des atteintes à la sûreté de l'État, s'est trouvée saisie du dossier[3].

Ses avocats sont Mes Tixier-Vignancour et Soulez-Larivière[3].

Il est condamné le 20 avril 1970 par la Cour de sûreté de l'Etat à quinze années de prison[4].

Réhabilitation[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage L'Erreur, Gilles Perrault entend démontrer qu'Eugène Rousseau est la victime d'une erreur judiciaire. Celui-ci déclenche une campagne en faveur de sa réhabilitation.

Il fait l'objet d'une mesure de grâce et est libéré le 23 décembre 1971.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fichier des personnes décédées »
  2. a b et c « Un agent du S.D.E.C.E commence une grève de la faim pour obtenir la liberté provisoire », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c « Les sept dossiers ouverts à la Cour de sûreté sont instruits séparément », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. « Eugène Rousseau, fonctionnaire du S.D.E.C.E., est condamné à quinze ans de détention criminelle », Le Monde,‎ (lire en ligne)