Erich Schilling

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Erich Schilling
Naissance
Décès
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GautingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Erich Schilling, né le à Suhl (Thuringe, Allemagne), et mort à Gauting (Bavière, Allemagne) le , était un dessinateur et caricaturiste allemand.

Biographie

Erich Schilling est le quatrième enfant du fabricant d’armes Peter August Schilling (1832–1918) et de son épouse Emma Christiane Pause (1845–1933), la fille d’un enseignant de Suhl. Une maladie à la jambe à l’âge de 12 ans dégénère en un handicap qui lui épargne d’être mobilisé pendant la guerre. Schilling étudie à l’école d’arts décoratifs de Schwäbisch Gmünd et suit entre 1899 et 1902 une formation de graveur. En 1903, il étudie à l’école des Beaux-Arts de Berlin, où il réside jusqu’en 1918.

C’est en 1905 que paraissent ses premiers dessins pour le journal satirique proche du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), Der wahre Jakob[1]. En 1907, il publie pour la première fois une illustration dans Simplicissimus, journal auquel son nom reste lié. En 1918, Schilling part à Starnberg près de Munich et devient associé dans la société qui publie le journal. De 1907 à 1944, il est l’auteur de plus de 1400 contributions à Simplicissimus[2].

Après des essais à la manière du Jugendstil, Schilling apporte un style propre à Simplicissimus, d’abord avec des dessins rappelant les gravures sur bois médiévales, puis des dessins au fusain de style Art déco. Avec Karl Arnold, il est, parmi les collaborateurs permanents du journal, celui qui lui imprime le style des années 1920. À côté de contributions, souvent sarcastiques, sur l’actualité, il crée surtout des illustrations dont l’objectif est la critique sociale. En 1928, par exemple, lorsque le Reichstag privilégie la construction d’un cuirassé de prestige à celle de logements sociaux, Schilling dessine un appartement sombre et étroit, rempli d’habitants maigres et tristes, avec une légende ironique[3]. Ou encore, un an plus tard, il accompagne l’annonce de la fusion de la Deutsche Bank avec la Disconto-Gesellschaft d’une représentation en noir et blanc du Géant Dedi (der Riese Dedi), habillé en banquier, assis devant un immense coffre et dévorant un plein bol de cadavres anémiques[4].

Alors qu’il avait vertement critiqué le national-socialisme avant 1933, il devient plus tard un fervent admirateur de l’idéologie dominante[1]. Il dessine ainsi de magnifiques vitraux célébrant le parti pour une caserne à Ingolstadt. Schilling se suicide en , lorsque les troupes américaines se rapprochent de Gauting, la commune près de Starnberg où il réside.

Des œuvres de Schilling sont conservées dans la Staatliche Graphische Sammlung à Munich.

Références

  1. a et b Haese et Schütte 1989, p. 135.
  2. [Contributions de Schilling sur le site en ligne de Simplicissimus].
  3. Haese et Schütte 1989, p. 16-17 : « j’veux bien vivre un peu à l’étroit pour qu’un beau cuirassé fasse la guerre, comme cela notre fils pourra mourir en héros ».
  4. Haese et Schütte 1989, p. 16-17.

Bibliographie

  • (de) Erich Schilling. Zeichnungen für den Simplicissimus. Faltblatt Galerie Dr. Margret Biedermann, München o. J. (1972).
  • (de) Erich Schilling (1885–1945). Zeichnungen für den Simplicissimus. Galerie Dr. Margret Biedermann, München o. J. (1977).
  • (de) Ulrich Appel : Satire als Zeitdokument. Der Zeichner Erich Schilling. 1885 Suhl/Thüringen – 1945 Gauting bei München. Leben – Werk – Zeit – Umwelt. Dissertation Bonn 1994. Verlag Wehle, Witterschlick/Bonn 1995, (ISBN 3-935307-96-9).
  • (de) Klaus Haese et Wolfgang Schütte, Frau Republik geht Pleite : Deutsche Karikaturen der zwanziger Jahre, Kiel, Neuer Malik Verlag, , 144 p. (ISBN 3-89029-047-7).