Encroûtement cobaltifère
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à l'aide d'appels de notes.
Les encroûtements cobaltifères[1] (« cobalt-rich crusts » ou « cobalt-rich deposits » en anglais) sont des précipitations, en milieu marin, d'oxydes et hydroxydes de manganèse et de fer enrichis en cobalt et parfois en platine. Ces dépôts dont la surface a un aspect mamelonné peuvent localement atteindre 25 cm d'épaisseur sur divers substrats indurés.
Localisations dans le monde
[modifier | modifier le code]Les encroûtement cobaltifères se sont formés sur certains monts sous-marins, à 400 à 4000 mètres de fond.
Dans le monde les dépôts les plus riches se situeraient en Polynésie dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) française et plus particulièrement sur certains secteurs du plateau de l'archipel des Tuamotu, entre 800 et 2 500 mètres de profondeur.
La ZEE des États-Unis autour de l'atoll Johnston, des îles Marshall ainsi que les eaux internationales Mid-Pacific Mountains sont également des gisements potentiels.
Les substrats
[modifier | modifier le code]Les substrats reconnus sont de trois types :
- roches basaltiques,
- carbonates (du type plateforme carbonatée),
- cendres volcaniques palagonitisées.
Vitesse de croissance de ces dépôts
[modifier | modifier le code]Elle semble avoir été extrêmement lente ; de l'ordre de 0,1 à 1 mm/million d'années, tout au moins pour les dépôts d'origine hydrogénétique.
Histoire
[modifier | modifier le code]C'est en 1971 que la France, grâce à une campagne océanographique du CNEXO, ramena les premiers échantillons d'encroûtements polymétalliques.
Il a ensuite fallu attendre les années 1986-87 pour que deux nouvelles campagnes soient réalisées (Raymond Le Suavé, Département Géosciences Marines de l'IFREMER) dans le cadre du projet NODCO (NODules - et encroûtements - CObaltifères) ; elles furent centrées sur le plateau des Tuamotu, plus précisément sur les zones préservées des apports sédimentaires d'origine péri-récifales. Le site de Niau, premier à être découvert (en 1971), ainsi que plusieurs autres, ont particulièrement été étudiés à l'aide d'un sondeur multifaisceaux, de « traits » photographiques au moyen de l'engin autonome Épaulard, d'images acoustiques à l'aide du sondeur acoustique remorqué (SAR), de dragages et d'un système de prélèvements instrumenté (multi-carottier). Tous les échantillons ferro-manganésifères ont révélé un enrichissement en cobalt, atteignant jusqu'à dix fois les teneurs relevées dans les nodules du Pacifique nord-équatorial ; de plus le platine est systématiquement présent à des teneurs comparables à celles relevées dans les meilleurs gisements terrestres.
Dans la seconde moitié des années 1990, le programme ZEPOLYF (Zone Economique des POLynésie Française) mis en œuvre par l'Université française du Pacifique (Alain Bonneville), a, entre autres, effectué un échantillonnage à large maille par dragages sur de nombreux monts sous-marins. Les résultats ont montré des enrichissements en cobalt assez inégaux.
Techniques d'exploitation
[modifier | modifier le code]Elles sont encore hypothétiques ou aux stades du bureau d'études.
En effet, même si ces gisements sont peu profonds par rapport aux gisements de nodules polymétalliques, il faudrait pouvoir les récolter et/ou exploiter in situ en séparant la partie stérile (roches dures) de la partie minéralisée et enrichie en métaux sans provoquer des dégâts écologiques ni d'autres coûts inacceptables.
Permis d'exploration
[modifier | modifier le code]Quatre organisations internationales se sont vu accorder un permis d'exploration des encroûtements cobaltifères par l'Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) :
- dans le Pacifique occidental:
- En 2014, China Ocean Mineral Resources Research & Development Association (COMRA) - Chine
- En 2014, Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC) - Japon
- En 2015, Ministry of Natural Resources and Environment - fédération de Russie
- dans l'Atlantique sur le ride du Rio Grande:
- En 2015, Companhia De Pesquisa de Recursos Minerais - Brésil
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Photo d'un échantillon d'encroutement, et résumé (campagne exploratoire française de 1986)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Amossé J.,Le Suavé R., Geochemical investigation of Pt, Pd, Rh, Ru and Au in cobalt-rich deposits from the Tuamotu Plateau (French Polynesia). Oceanologica Acta, 1990, vol. spécial 10.
- Bougault H., Le Suavé R.,Fouquet Y., Bonneville A., Martel-Jantin B., Lamouille B.,Troly G., Evaluation stratégique et prospective préliminaire des encroûtements polymétalliques sous-marins de la ZEE de Polynésie française. Rapport IFREMER-BRGM. Diffusion restreinte. .
- Bougault H., Saget Ph., « Les encroûtements cobaltifères de Polynésie Française », Mines et Carrières-Industrie Minérale, no 185 - Hors série, , p. 70-75
- Bonneville A., Dépôts à partir de l'eau de mer: croûtes cobaltifères et platinifères. Les Techniques de l'Industrie Minérale, 15, 67-73, 2002.
- Les ressources minérales marines profondes: synthèse d'une étude prospective à l'horizon 2030. pp 36. Rapport IFREMER.
- Kosakevitch, A., Présence de sphérules cosmiques ferro-nickélifères à platinoïdes dans un encroûtement polymétallique sous-marin des Tuamotu (Polynésie française). Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris (II), 305, 105-108, 1987.
- Le Suavé R., Rapport préliminaire de la campagne NODCO 1, pp18, rapport interne IFREMER, 1986.
- Le Suavé R.,Pautot G.,Hoffert M., Monti S., Morel Y., Pichocki., cadre géologique des concrétions polymétalliques cobaltifères sous-marines dans l'Archipel des Tuamotu (Polynésie française). Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de Paris (II), 303 (11), 1013-1018, 1986.
- Le Suavé R.,Campagne NODCO 2: N/O Jean Charcot ( au ). Résultats préliminaires. pp 53. rapport interne IFREMER. 1987.
- Le Suavé R.,Pichocki C., Pautot G., Hoffert M., Morel Y., Voisset M., Monti S., Amossé J., Kosakevitch A., Geological and mineralogical study of Co-rich ferromanganese crusts from a submerged atoll in the Tuamotu Archipelago (french Polynesia). Marine Geology 87 (2-4): 227-247.
- Le Suavé R., Recueil des coupes sismiques,Campagne NODCO 2. Rapport interne IFREMER. 1988
- Le Suavé R., Pautot G.,La terminaison nord de l'Archipel des Tuamotu. Réunion des Sciences de la Terre Lille, .
- Le Suavé R., reconnaissance de plusieurs sites d'encroûtements cobaltifères dans les Tuamotu (Polynésie française). Colloque Tour du Monde du Jean Charcot. Paris, 2-.
- Le Suavé R., Pautot G., Hoffert M : French exploration of cobalt-rich crusts in Tuamotu Arcipelago, French Polynesia. Joint CCOP/SOPAC Fourth International Workshop on Geology, Geophysics and Mineral Ressources of the South Pacific. 24 september - 1 october 1989. Canberra, Australia
- Le Suavé R., « Campagne Nodco 2: Reconnaissance de plusieurs sites d'encroûtements cobaltifères dans les Tuamotou (Polynésie française). », Oceanologica Acta, no Special issue, (lire en ligne)
- Le Suavé R., Hoffert M.,Pautot G., Variété des environnements géologiques et relations avec les dépôts ferro-manganésifères de l'Océan Pacifique. Océanologica Acta, 10, 269-279. 1990.
- Pichocki. C., Les encroûtements ferro-manganésifères enrichis en cobalt du Pacifique Sud. caractéristiques, genèse et signification géodynamique. Thèse de Doctorat de 3ème Cycle. Université de Bretagne Occidentale. 1987.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Encroûtements cobaltifères - Géosciences Marines », sur wwz.ifremer.fr (consulté le )
