Elisa Giardina Papa

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Elisa Giardina Papa
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Naissance
Nationalité
Activité
artiste visuelle

Elisa Giardina Papa est une artiste italienne née en 1979 à Medicina. Ses productions artistiques abordent, par le biais d'une recherche approfondie et souvent ironique, la manière dont le genre, la sexualité et le travail sont présentés et exécutés dans l'économie numérique du XXIe siècle. Son travail est polymorphe, prenant la forme de films expérimentaux et d'installations mêlant vidéo, artéfacts et sculpture[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Processus et intention de travail[modifier | modifier le code]

Son travail explore le genre, la sexualité et les formes de pouvoir. Elle s'intéresse à la production collective d'images et à leur diffusion dans la société. Giardina Papa examine comment les formes récurrentes de capitalisme et d'impérialisme ont mis à l'épreuve nos modes de vie.

Elisa Giardina Papa est une artiste dont la pratique est basée sur la recherche. Elle s'intéresse aux formes de savoir et de désir qui ont été perdues, oubliées ou considérées comme absurdes en raison des contraintes dominantes d'ordre. En examinant attentivement des ensembles de données d'intelligence artificielle abandonnés, des archives cinématographiques censurées, des récits de voyage coloniaux factices ou des accusations hérétiques fabriquées de toutes pièces[2].

Elle puise son inspiration et ses fondements artistiques sur Internet pour créer ses projets, mettant ainsi en évidence certaines facettes de nos vies, de nos comportements et de nos sociétés qu'elle juge radicalement indisciplinées et intraduisibles.

Selection de projets[modifier | modifier le code]

Need ideas !?! PLZ ! (2011) est un collage de vidéos YouTube dans lequel des adolescents et des étudiants américains demandent à YouTube des idées pour une vidéo, une réponse paradoxale à l'urgence de l'existence en ligne imposée par des systèmes qui prospèrent grâce au contenu généré par les utilisateurs[3]. Drawing from Life (2011) est une série de portraits de couples occasionnels qui se rencontrent sur Chat Roulette, un salon de discussion anonyme très populaire[4]. Archive Fever (2011) est un travail sur la possibilité de transformer l'expérience de navigation sur le web en une forme narrative et cinématographique grâce à son automatisation[5]. When the Towel Drops Vol.1 I Italy (2015) - une collaboration avec les artistes indiennes Nupur Mathur et Bathsheba Okwenje, signées collectivement sous le nom de Radha May - est un film monté-transféré sur pellicule qui étudie la représentation censurée de la féminité et de la sexualité dans le cinéma italien, en s'appuyant sur une exploration des archives nationales de la censure de la Cineteca di Bologna[6]. A Disorderly Tale (2022), réinterprète le mythe sicilien des donne di fora ("femmes de l'extérieur"), que la tradition orale décrit comme étant à la fois féminines et masculines, humaines mais en partie animales, bienveillantes mais vengeresses. L'installation vidéo présente les donne di fora sous la forme d'adolescents se promenant dans l'architecture postmoderne sur leurs bicyclettes, équipées de puissants systèmes musicaux. Les parcours des cyclistes sont entrecoupés de textes et d'images tirés d'un recueil de fables siciliennes du XIXe siècle, des souvenirs fragmentaires de l'enfance de l'artiste, des chansons et des histoires que lui racontait sa grand-mère et des procès de l'Inquisition qui, aux XVIe et XVIIe siècles, persécutait les femmes en tant que donne di fora[7].

Son travail a été exposé et projeté à la 59e exposition internationale d'art de la Biennale de Venise (The Milk of Dreams)[8], au Museum of Modern Art (MoMA's Modern Mondays), au Whitney Museum (Sunrise/Sunset Commission)[9], à la Biennale Mediacity de Séoul 2018[10], à la XVIe Quadriennale de Rome, à Rhizome (Download Commission), à Flaherty NYC[11], à UnionDocs[12] et à l'ICA de Milan[13], entre autres.

Elle a donné des conférences au Pembroke Center for Teaching and Research on Women (Brown University)[14], à l'Institute for Gender, Sexuality and Feminist Studies (McGill University)[15], au Global Emergent Media Lab (Concordia University)[16]et au Center for Digital Cultures (Leuphana University of Lüneburg)[17], entre autres.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Elisa Giardina Papa », sur Aidentity (consulté le )
  2. (de) « Elisa Giardina Papa », sur Galerie Tanja Wagner (consulté le )
  3. (de) « Elisa Giardina Papa | need ideas!?!PLZ!!, 2011 », sur Galerie Tanja Wagner (consulté le )
  4. (it) Redazione BsNews.it, « Elisa Giardina Papa: Drawing From Life al Link Point di Brescia », sur BsNews.it - Brescia News, (consulté le )
  5. (de) Galerie Tanja Wagner, « 2022 | Elisa Giardina Papa - Data, Heresy, and Censorship », sur Galerie Tanja Wagner, (consulté le )
  6. (it) « When the towel drops, Vol 1 | Italy », sur Accademia di belle arti G. Carrara, Bergamo, (consulté le )
  7. (it) « Canto e Scantu. La dominante sonora alla Biennale di Venezia », sur ArtsLife, (consulté le )
  8. (en) Arsenale See on Google Maps, « Biennale Arte 2022 | Elisa Giardina Papa », sur La Biennale di Venezia, (consulté le )
  9. (en) « Elisa Giardina Papa: Labor of Sleep », sur whitney.org (consulté le )
  10. (en-US) « Participants, Seoul Mediacity Biennale 2018 », sur universes.art (consulté le )
  11. (en) « Flaherty NYC: Wild Sounds », sur Screen Slate (consulté le )
  12. (en-US) « UnionDocs – The Following Scenes will be Deleted », sur UnionDocs (consulté le )
  13. « Radha May (Elisa Giardina Papa, Nupur Mathur and Bathsheba Okwenje) - When the Towel Drops, Vol 1 | Italy | ICA Milano », sur www.icamilano.it (consulté le )
  14. (en) Brown Office of University Communications, « Elisa Giardina Papa, Presentation of the video installation “‘U Scantu’: A Disorderly Tale” (in competition at the 59th Venice Biennale, 2022) », sur events.brown.edu (consulté le )
  15. (en) « Thresholdings: Intimacies, Opacities, Embodiments », sur IGSF (consulté le )
  16. (en) « Data, Heresy, and Censorship », sur gemlab, (consulté le )
  17. (en) « Elisa Giardina Papa », sur Leuphana University Lüneburg (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]